LUI ?

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Harry Styles. Voilà comment s'appelle le nouveau. Comment je le sais ? Facile, même pas besoin d'aller au panneau d'affichage, je n'ai eu qu'à attendre l'appelle en début d'après midi. Et puis, tout le lycée parlent de lui comme le mystérieux beau gosse nouvel arrivant vraiment craquant qui portent des lunettes de soleil et qui a une super caisse, un vrai stéréotype de la série américaine pour adolescentes en manque d'affection...
Ça fait beaucoup d'adjectifs que j'accorde à un mec que j'ai vu quatre secondes et demi dans ma vie, je vous l'accorde... Enfaite, je viens de regrouper tout ce que je sais sur lui pour le moment. Ou du moins, je sais ce que pensent, les filles; beau gosse, vraiment craquant et mystérieux. Les garçons qui squattent le parking des élèves; la super caisse. Et après, il semble évident que c'est grâce à ma perspicacité hors normes que j'ai réussi à trouver qu'il était nouveau. Ou peut être du fait -aussi- que personne ne le connaît...
Je compte bien, dès rentrée chez moi filer sur les réseaux sociaux et en apprendre plus sur lui. Mais pour le moment, il faut que je me concentre sur le cours particulièrement ennuyeux qui se déroule en ce moment dans le bâtiment B classe 307.
Je tourne machinalement la tête vers Harry qui est à l'autre bout de la pièce. Il est avachi sur sa chaise, un bras derrière le dossier et un autre posé sur sa table. Je le vois griffonner sur une feuille. Il a enlevé sa veste en cuir et est maintenant en teeshirt noir, de la même couleur que tout le reste de sa tenue et son sac Eastpak. De ses manches courtes dépasses des tatouages qui colorent sa peau bronzée à l'encre sombre. Sur son bras gauche vogue un voilier imposant, une poignée de main où les détails ont été négligés, des clous dépassent, une rose habille son coude. Une sirène vulgairement dessinée nage sur mon avant bras, les cheveux flottant et la poitrine nue, une ancre marine se trouve sur son poignet. Tout ça accompagnés par des écritures et dessins plus ou moins discrets. Comment peut-on avoir autant de tatouages à cet âge ? Il a fait de la prison pour s'être perdu dans les aiguilles ? Vous me direz, il n'y a pas besoin d'être un hors la loi pour être tatoué de la tête aux pieds. Peut être que ses parents tiennent un salon de tatouages après tout...
Mon regard remonte doucement pour arriver à détailler son profil. Un bandeau simple en tissus kaki retient une tignasse de boucles couleur chocolat. Certaines, les plus rebelles, lui retombent sur le front. Ses sourcils bruns et épais sont froncés et assombrissent son regard vert émeraude. Il a l'air concentré sur ce qu'il griffonne et fait totalement abstraction de ce qui l'entoure. En le regardant mieux, j'ai l'impression de l'avoir déjà vu quelque part...
D'un coup, je le vois relever le regard, se sentant surement observé. Je tourne rapidement la tête vers le tableau, espérant de tout cœur qu'il n'ait pas remarqué que c'état moi qui le regardait. Je prie secrètement pour qu'il ne sache pas que je le fixais comme s'il débarquait d'une autre planète, je ne veux pas passer pour une psychopathe dès maintenant? J'aurai bien le temps de me ridiculiser plus tard. J'excelle dans le domaine du ridicule, je ne suis pas trop à l'aise en publique ou avec des gens que je ne connais pas, donc il m'arrive souvent de perdre tous mes moyens.
C'est la première fois que quelqu'un m'intrigue autant qu'Harry. Je suis curieuse, certes, mais je ne m'étais encore jamais intéressée autant à un inconnu comme ça. Je ne sais pas ce qu'il y a avec lui, mais il a quelque chose qui attire ma curiosité. J'ai l'impression de le connaître, j'ai le réel sentiment qu'il cache des choses...Ou alors, je me fais des idées, il est peut être simplement bizarre et mon sentiment de le connaître vient surement du fait qu'il ressemble à un mannequin de magazine.
La cloche sonne enfin et je suis libérée de ce cours sur la guerre de sécession interminable. Quel sujet joyeux pour commencer l'année en beauté ! Ces deux heures ont été un vrai supplice ! Il faut dire qu'avec le prof dépressif que j'ai, il est difficile de ne pas avoir envie de se suicider à chaque fois qu'il ouvre la bouche. Je sors de la salle qui commence sérieusement à empester le fennec mort et part en direction de mon casier pour y déposer la tonne de livre qui risque probablement de m'arracher le dos. J'y retrouve Maddy qui discute avec une fille que je ne connais pas, surement une nouvelle de sa classe.

Curieuse Où les histoires vivent. Découvrez maintenant