Blanche comme Neige [en pause]

Chapitre 1

Il faisait beau, chaud aussi. C'était une superbe journée. Je courais dans les couloirs ivoirs et or du palais, tout en rigolant et en jetant des coups d'œil derrière moi pour voir si Liam ne me rattrapait pas. Ma courte jupe rose pastel volait sûrement un peu trop haut mais je m'en fichais. Je m'amusais. Liam était effectivement derrière moi, bien plus proche que ce que je pensais. Il rigolait lui aussi. Ses cheveux bruns roux légèrement long étaient plaques en arrière et se balançaient au rythme de ses pas...
Je vis une porte ouverte, celle de mon antichambre. J'en profitais pour me glisser derrière et voulu refermer la porte derrière moi. Trop tard, Liam était là.

"-Tu ne m'échappera jamais Nix !" Dit il en rigolant.

Je me mis à reculer, le temps de reprendre mon souffle. Liam passa la porte et avança dans ma direction.
Pendant que je continuais de reculer, et lui d'avancer lentement, nos sourires commencèrent à s'éclipser.

Mes mollets atteignirent le canapé, m'empêchant de reculer plus.
Liam me regardait, nos sourires disparus. Il me détaillait même. Son regard s'était arrêté à divers endroits de mon anatomie, avant de revenir à mes yeux. Il était maintenant à quelques centimètres de moi.

"-Je peux essayer quelque chose ..?" Demanda-t-il d'une voix rauque, proche du murmure.

Je ne répondis pas.

Il prit ça pour un oui.
Il avait raison.

Il toucha délicatement mon menton de son index, tout en approchant sa tête de la mienne.
Nos lèvres se frôlèrent, s'entrouvrant et se fermant doucement, puis il les appuya sur les miennes.
Sa main libre vint se placer derrière mes reins pour me rapprocher, tandis que mes bras vinrent s'enrouler autour de son cou.

Le baiser tendre du début se transforma en baiser plus passionné au fur et à mesure que nous faisions connaissance. Sa langue vint se mêler doucement à la mienne.
J'oubliais qui il était, qui j'étais, me consacrant uniquement aux sensations que je ressentais.
Sa main sous mon menton s'était déplacée pour se caler derrière ma tête et agripper délicatement mes cheveux, rendant le baiser plus profond.
Sans nous détacher, nous nous étions assis, puis alongés. Nos vêtements nous avaient un à un quittés. Et nos corps unis.

C'était le début des emmerdes. Ma dame de chambre était entrée à ce moment là. Elle avait hurlé. D'autres personnes avaient rappliqué, pendant que nous, Liam et moi, nous étions cachés le plus vite possible, essayant tant bien que mal de ramasser sur notre passage quelques vêtements.
Liam était parti derrière une armoire, et avait réussi à attraper son pantalon.
J'avais eu le temps de prendre mon soutif, ma culotte et ma jupe, que j'avais essayé d'enfiler tant bien que mal derrière le même canapé.
Rosie ( ma dame de chambre ), en pleurs, avait été ramasser en courant tous les vêtements restés à terre, aussi bien celui du garçon que les miens. Je m'etais retrouvée en soutien-gorge et en jupe ...

Un majordome avait été prévenir mon père, tandis qu'un autre ramenait le fils du jardinier en le tirant par l'oreille au sien.

Mon père était arrivé. Sa colère était folle. Je m'étais levée, il m'avait décollé une gifle phénoménale avant même que je ne parle.
Puis sans un mot, juste avec des grognements, il m'avait attrapé par les cheveux et basculé violemment contre le mur. J'avais mal partout. Ma tête avait cogné contre le sol et au vu du liquide chaud qui coulait dans ma bouche, je m'étais mordue la langue. Je chancelais légèrement.

"-Arrêtez père s'il vous plait !" Avais-je hurlé plusieurs fois en me recroquevillant sur moi même, la tête dans les mains.

Mais il continuait de me frapper. Et il aurait continué longtemps si ma mère n'était pas arrivée et ne lui avait pas ordonné de se calmer et d'arrêter.

Après ça, il était parti en claquant la porte. Ma mère m'avait pris fermement par le bras et m'avait relevée. Elle n'était pas de mon côté, elle m'en voulait beaucoup, mais elle évitait la violence. Enfin c'est ce que je pensais.
Elle m'avait presque tirée jusqu'à la salle de bain, où elle me passait de l'eau froide sur ma joue, et me désinfectait l'ongle, que mon père avait profondément cassé.
Elle n'avait pas encore prononcé un mot.

"-Je suis désolée" Avais-Je dis.

La claque avait fusé. Elle avait frappé ma joue encore endolorie, mais pas seulement. Mon coeur venait de se prendre une gifle mille fois pire. Jamais ma mère n'avait levé la main sur moi.

"-Pour être désolé, il faut le mériter."

Elle m'avait balancé ça au visage et m'avait laissé seule dans ma salle de bain.

Puis le lendemain, mon pere m'anoncait que j'allais partir. "Après tout c'est ce que tu veux nan ?" . Ils allaient me mettre en pension.
Oui, j'avais toujours rêve d'aller au lycée, plutôt que de suivre des cours à domicile. Mais jamais je ne m'étais vraiment dite que j'allais réellement y aller. C'était dans mon esprit comme un ... Rêve inaccessible.

Je voyais le bon côté : Des amis ? Des professeurs différents de ceux que j'ai connus jusque là ? Un bâtiment immense ? De grands couloirs blancs remplis de casiers ?
Mais aussi le mauvais : Ne rentrer que le week-end... Et me dire que j'avais réellement profondément blessé mes parents pour qu'ils en arrivent à une telle initiative...

Je ne pensais pas à Liam. Je ne préférais pas y penser. Il souffrait autant que moi ... Et ... J'avais perdu mon seul ami.

Voilà comment moi, Nix Queen, me suis retrouvée dans un internat, rempli de gosses de riches, qui n'avaient sûrement rien de mieux à faire que de parler vêtements et mode.