' I don't even know what i'm still doing here with you! I wish you weren't my mother!'
Those words echoes in the house as I leave, slamming the door behind me. My whole body is shaking with anger and rage is blinding me so much that I can't realise and regret what an awful thing I just said. I take my motorbike with violence and start driving never looking behind me. I drive for hours and hours. I'm driving too fast maybe. I don't know, I don't care. The speedometer is at a way too high level. I don't look at it. My head is too busy thinking of everything that just happened. I don't know where i'm going. I don't know why. I don't know what I'm gonna do next. But driving makes me feel good. It gives me time to think, and maybe later I'll be able to come back home and explain myself with my mum. But I have this disturbing feeling, a feeling that I won't have this opportunity. A feeling that something important was gonna happen. My thoughts are so far away from reality that I don't see it coming. The massive impact which propels me in the middle of the road, on a barrier. I hear tires' screeching, a car stopping near me, quick footseps all around me and voices. My eyes are half-closed as I see my motorbike slide on the other side of the road. I finally close my eyes, giving up, while my body still struggles. The pain in my chest is unbearable. I'd like it to stop, to leave me alone. I never asked for it. What the hell happened? What have I done to get here, laying on the floor, pain slowly killing me? I don't even have enough strenght to stay awake. Hot blood flows on my legs but I can't feel them. I am completely in the dark, lost inside of myself. Everything become quiet. And I suddenly hear sirens. Someone called 911 I guess. Make them help me. I need help. I feel hands on my chest, a CPR. I lose time. Successive hands on my body, trying to restart my heart, which slow down. Without success. It seems to last for hours. And despite their will, I can feel the doctors don't believe in a possible way to save me. I have lost hope too. So I don't know what push me to open my eyes one last time. But I see her. This young girl behind the fence staring at them trying to keep me alive. This perfect stranger who looks at me, tears streaming down her face. I don't understand her. I don't know her. Is she crying... for me? I don't know, I'll probably never know. It's on this peaceful vision, of this sweet and innocent teenager crying that I close my eyes and that my heart stops. My last thoughts are for my mother, I tell her that I love her, that I'm sorry, for my little brother, I pray we take care of him. And then everything seems to turn dark. Like the lights at the end of a show. Here's my finale scene. Me, those doctors, this girl and my heart finally stopping with the pain.
FRENCH VERSION :
« - De toute façon je sais même pas ce que je fous avec toi ! Je préférerais que tu ne sois pas ma mère ! »
Sur ces mots je quitte la maison et la porte claque derrière moi. J'ai tout le corps qui tremble de colère et je suis tellement aveuglé par cette rage pour pouvoir regretter ces horribles paroles. Avec violence j'enfourche ma moto rouge métallique et démarre sans regarder derrière moi. Je roule pendant ce qui semble des heures. Je roule trop vite peut-être. Je ne sais pas, je ne fait pas attention. Le compteur de vitesse monte en flèche quand j'arrive sur une voie rapide. Je ne le regarde pas. Ma tête est trop occupée par tout ce qui vient de se passer. Je ne sais pas vraiment où je vais, ni ce que je compte faire. Mais le vent qui fouette mon visage nu me fait du bien, il me relaxe. Peut-être qu'après quelques heures à rouler je pourrais retourner à la maison et m'expliquer avec ma mère. Mais j'avais ce sentiment qui ne voulait pas s'en aller, ce sentiment désagréable que je n'aurais jamais cette occasion. Ce sentiment que quelque chose allait se passer. Mon esprit est ailleurs, tellement loin que je ne le vois pas arriver. Un choc énorme, inouïe qui me propulse contre une barrière au milieu de la route. J'entends des crissements de pneus autour de moi, un voiture qui s'arrête, des bruits de pas précipités, et des voix. Mes yeux se ferment à moitié tandis que je vois ma moto qui glisse sous l'impact de l'autre côté de la route. Qu'est-ce qui s'est passé bordel ? Qu'ai-je fait pour en arrivé là ? Je n'ai même plus la force de rester éveillé. Je ferme enfin les yeux, ayant abandonné, mais mon corps continue son combat. La douleur dans ma poitrine est insoutenable j'aimerais qu'elle s'arrête, qu'elle me laisse tranquille. Je n'ai rien demandé de tout ça moi. Du sang chaud coule le long de mes jambes mais je ne les sens plus. Je suis dans le noir complet, perdus au milieu de moi-même, étourdi. Tout est devenu silencieux. Puis j'entends des sirènes. Les pompiers peut-être. Ou le samu. Qu'importe, qu'ils m'aident, qu'ils me sortent de là. Je sens des mains sur mon torse, un massage cardiaque. J'ai perdu la notion du temps. Les mains se succèdent, essayant de redémarrer mon cœur qui ralenti. En vain. Cela semble durer des heures. Malgré leur insistance à essayer de me sauver, je vois bien que les médecins n'y croient plus. Je n'y croient plus non plus d'ailleurs. Je ne sais donc pas ce qui me pousse à ouvrir les yeux pour la dernière fois. Mais je la vois. Cette jeune fille derrière le grillage qui les observent essayer de me garder en vie. Cette parfaite étrangère qui me regarde les larmes coulant sur son visage. Je ne la comprends pas. Je ne la connais pas. Elle pleure... pour moi ? Je ne sais pas, je ne saurais sans doute jamais. C'est sur cette vision qui m'apaise, de cette adolescente en pleurs que je ferme enfin les yeux et que mon cœur s'arrête. Mes dernières pensées sont pour ma mère, je lui dis que je l'aime que je suis désolé, et pour mon petit frère, je prie que l'on prenne soin de lui. Puis tout semble s'éteindre comme si le rideau se fermait à la fin d'une pièce de théâtre et que la salle se plongeait dans l'obscurité. Voilà, la scène finale de ma vie. Moi, ces médecins, cette fille et mon cœur qui s'arrête finalement en même temps que la douleur.
