Un peu moins seul

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Je vous ai peut-être un peu fourvoyé lorsque je vous ai dit que je vivais seul dans cette maison. En effet, j'y ai emménagé avec mon chat, une petite femelle écaille de tortue, au prédigéré tout ce qu'il y a de plus gouttière, et dénommée Kira.

Dans mon ancien logis, un studio aménagé au rez-de-chaussé d'une maison de maître, Kira pouvait sortir s'ébattre dans les pâturages non loin. Il est donc compréhensible que, lors de la période d'adaptation durant laquelle il faut garder son chat à l'intérieur, la demoiselle n'était pas très heureuse.

Autant la première fois, alors qu'elle n'avait que quelques mois, l'acclimatation à son nouveau logis c'est bien passé, autant cette fois-ci, elle avait des réactions étranges. Elle se figeait en plein mouvement, le regard perdu dans le vide avant de détaler comme jamais. Parfois, alors que Kira était, en temps normal, plutôt silencieuse, elle se mettait à miauler au beau milieu de la nuit, sans aucune raison, avant de venir se réfugier sous ma couette.

Son autorisation de sortie fût donc un soulagement pour elle comme pour moi. Elle sortait la nuit et revenait tous les jours,mais gardait certains comportements étranges lorsqu'elle était dans la maison. Puis elle fini par espacer ses visites, ne revenant qu'après quelques jours d'errance. Elle était toujours aussi affectueuse, voir plus. En effet, lorsqu'elle revenait de ses longues absences, elle restait collée à moi, semblant me surveiller.

Puis un beau jour, elle ne revint pas. C'était il y a près d'une année et j'en fût terriblement attristé. Au début, je mis son absence sur le compte de la saison des amours, bien qu'elle fût stérilisée. Ensuite, au fil des semaines, puis des mois, je du me rendre à l'évidence : Kira ne reviendrait pas. Je cessais de changer l'eau et la nourriture au bout de trois mois et j'enlevais les gamelles. Après deux mois supplémentaires, c'est sa caisse que je rangeais à la cave.

Peu après avoir fait mon deuil, je fût réveillé par ce qui me semblait être des miaulements derrière la fenêtre de ma cuisine. Je descendis les marches quatre à quatre pour arriver dans la pièce et voir, une fraction de seconde avant d'allumer la lumière, deux perles jaunes qui me fixaient depuis l'extérieur. Mais une fois la lumière allumée, et mes yeux accoutumés à la clarté, je ne vis rien. Par acquis de conscience, je sortis tout de même dans la petite cour de gravier, mais il n'y avait, là non plus, âme qui vive.

Je mis donc cette mésaventure sur le compte d'autres chats du quartiers qui devaient rôder par là. Avant de remonter me coucher, j'en profitais pour prendre un verre d'eau. Puis je me dirigeais vers ma chambre en prenant soin d'allumer la lumière dans chaque pièce où je passais pour vérifier que rien n'était rentré.

Ce qui fît naître en moi un doute légitime, c'est que, la seconde avant de sombrer dans le sommeil, je l'ai entendu, un ronronnement distinct et pareil à celui de mon chat disparu.

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 29, 2016 ⏰

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