~petits textes ~

Inclassables.

Inclassables.

Vous savez ce que ça veut dire ?
Du latin in- (non) et classis (catégorie, rang, division), littéralement : qui ne peut être classé, qui refuse les cases, qui échappe aux définitions imposées.
Inclassables, ce n’est pas un défaut.
Inclassables, c’est la liberté.

Dans le droit, on appelle ça un principe fondamental : la dignité humaine.
Chaque personne a une valeur inaliénable, qui ne peut être mesurée, ni réduite, ni soumise à un jugement extérieur.
Et pourtant, chaque jour, la société tente de nous mettre dans des cases : “normal”, “acceptable”, “correct”.
Mais qu’est-ce que la normalité ?
Du latin norma, l’équerre, la règle. Mesure et alignement.
La normalité est une ligne droite tracée par ceux qui ont peur de la déviation.
Et vous ? Vous n’êtes pas faits pour la ligne droite. Vous êtes faits pour le mouvement, pour l’inattendu, pour la nuance.

En psychologie, ces cases imposées créent des ruminations, des pensées intrusives, des procès intérieurs où le juge est sévère et l’avocat absent.
Chaque doute, chaque peur, chaque émotion que l’on vous reproche est en réalité un témoin de votre humanité, de votre singularité, de votre courage silencieux.
Être inclassable, c’est accepter de ressentir, de questionner, d’exister même quand cela dérange, même quand cela dépasse ce qui est “crédible” ou attendu.

Philosophiquement, cela rejoint le concept d’existence authentique chez Kierkegaard ou Sartre :
nous ne naissons pas avec des étiquettes, nous nous faisons par nos choix, par nos actions, par notre volonté d’exister pleinement.
Aucune norme externe ne peut dicter ce que vous valez.
Aucune loi sociale ne peut annuler votre droit d’être vous-même.

Alors écoutez-moi bien : vous avez le droit d’être inclassables.
Le droit d’exister selon vos propres termes.
Le droit de briller même si le monde préfère l’ombre.
Le droit de tomber, d’échouer, de trembler, et de vous relever.
Le droit de refuser la règle, la case, le jugement.

Soyez inclassables.
Pas pour choquer, pas pour défier, mais pour être vrais.
Pour vivre sans censure intérieure.
Pour exister sans demander la permission.
Pour vous rappeler chaque jour que votre valeur n’a jamais été entre les mains des autres.

Et si quelqu’un ose encore vous dire : “Tu n’es pas normal”, souvenez-vous de l’étymologie, souvenez-vous de votre droit, souvenez-vous de votre humanité.
Inclassables, incroyables, irrécusables.
Parce que vous l’êtes. Simplement.
Parce que vous êtes.