À une différence près

Le bus

Je regarde mon téléphone : 6h48. J’éteins la musique. Je dois me planifié les minutes qui vont suivre pour ne pas être désorientée. Donc, je dois sortir de chez moi à 7h05 et arrivé à l’arrêt de bus à 7h15, voir 7h17 si je marche lentement. Le bus arrivera à 7h20 s’il n’est pas en retard, ce que je ne souhaite pas car ça pourrait me déclencher une crise de panique.

6h50. Je me dirige vers ma chambre, enfile mes converses, prends mon sac de cours, vérifie qu’il ait mon casque, mon chargeur et mes clés. Je m’arrête quelques second sur la boîte de médicament, posé sur ma table de chevet, doute un instant et décide de les prendre au cas où une crise éclaterait. Ces anxiolytiques m’ont sauvé la vie un bon nombre de fois et je joue la sécurité. Je me dirige vers le hall et Lola m’y rejoint en secouant la queue, malheureusement nous n’allons pas nous promener. J’eus l’impression, pendant une demi second, qu’elle compris car sa queue se baissa et elle me regarda d’un de ses regard très expressif qui voulait tout dire. Je m’en voulais de ne pas pouvoir l’emmener avec moi. Je la caressai une dernière fois, ouvris la porte, marquai une pause, pris une grande inspiration et me lançai. Un sourire habilla mon visage, je me sentais prête. Je marchai jusqu’à l’arrêt de bus, casque sur les oreilles. J’écoutais l’album « love lines » de LP. Je repensai à ces moments, pendant les vacances, ces matinées tranquilles, vers 6h30, quand tout le monde dormait encore et que je me promenais avec Lola. L’air était frais, mais la température restait agréable. Comme toujours, je portais un short large et un sweat. Je pouvais oublier tous mes problèmes, l’instant d’une balade.
7h14. Je suis parfaitement à l’heure, avec une minute d’avance. À l’arrêt de bus, un garçon était déjà là, adossé contre le mur, les yeux rivés sur son téléphone. Ses écouteurs sur les oreilles. Parfois il fronçait légèrement les sourcils, comme agacé ou concentré. À première vue, il avait l’air serein, mais en l’observant mieux, je remarquai des signes de nervosité : il se mordillait la lèvre inférieure et sa main libre jouait distraitement avec le cordon de son sweat rouge. Il portait un jean bleu et une paire de Nike blanches, visiblement usées, comme s’il les avait portées tout l’été. Il était très grand, bien plus que moi. Quand je posai mon sac à mes pieds, il me jeta un regard en coin avant de se replonger dans son téléphone. J’étais trop nerveuse pour lire ou même regarder mon téléphone. À 7h20, je vis le bus au loin, ce qui me sort de mes pensées. Je fouillais dans mon sac pour trouver ma carte de bus. C’était un moment stressant pour moi, mais la pression diminua quand je la sentais au fond de mon sac. Le bus s’arrêta devant nous et les portes s’ouvrirent. Le grand garçon monta en premier, passant sans dire bonjour. Lorsque je montai à mon tour, je passais ma carte et saluais le chauffeur. C’était un vieux monsieur à la moustache blanche, en guidon. Il me sourit et me rend mon salut. Le bus était presque vide, à l’exception de deux filles qui discutaient, visiblement heureuses de se retrouver après les vacances d’été, et d’un garçon qui dormait. Je m’installais devant du bus contre la fenêtre. J’envoyai un message à mon père :
Alma : Arrivé dans le bus =)

Papa : Profite de ta journée, ma chérie

Alma :Merci papa, je t’aime !!

J’éteignis mon téléphone, hésitant à envoyer un message à ma mère. Je ne voulais pas la réveiller si elle dormait, ni la stresser pour mon premier jour d’école. Je ne lui avais pas rappelé, ne voulant pas lui ajouter de pression. Je l’appellerais ce soir.Quelques minutes plus tard, le bus s’arrêta à un nouvel arrêt où plusieurs lycéens attendaient. J’enlevai mon casque et éteignis ma musique. Parmi les jeunes, un duo se démarquait par son style différent. Ils étaient 2 : 1 fille et un garçon. Le garçons portait un marcel blanc sous une chemise noire ouverte, avec un jean large. Ses cheveux rose bonbon créaient un contraste étonnant mais qui lui allait bien. La filles portait un haut blanc et une jupe noire avec des bretelles. Elle avait une coupe mulet façon wolf cut, brune avec les pointes teintées en bleu. Tous les lycéens montèrent dans le bus et il fut bientôt plein. Le garçon aux cheveux rose était le dernier à monter et le bus ne comportait plus qu’une place, à côté de moi. Nos regards se croisaient :

« Excuse-moi, je peux m’asseoir ici ? » me demanda-t-il en désignant le siège vide.

- Oui, bien sûr ! répondis-je rapidement.

Il s’assit et glissa son sac sous ses pieds.

- Moi, c’est Ethan. C’est la première fois que je te vois dans ce bus ?

- Je suis nouvelle… Je suis en première, balbutie ai-je.

- Et ton prénom ?

- Oh, pardon ! Je m’appelle Alma.

- Si tu ne sais pas où aller, viens me voir, me dit-il avec un large sourire »

Je fut étonné de sa gentillesse et acquiesça. La fin du trajet se finit dans le silence.

Une fois arrivée au lycée je ne pouvais m’empêcher de stresser, j’eus une boule au ventre et mes yeux commencèrent à briller. Ethan le remarqua :

« Ça va aller ?

- Oui oui ; c’est juste impressionnant »

Le bus s’arrêta et tout le monde commença à se détacher et à descendre du bus.

« C’est toujours comme ça les premiers jours mais tu vas très vite t’intégrer ». Me dit avant de descendre et de rejoindre son amie..