- Ne t'inquiète pas, je suis en très bonne compagnie, répond-elle en désignant M. Wilson.

Je souris et je sors de la chambre. Puis, je vais dans la mienne pour changer de vêtements et je me dirige vers celle d'Alex, quand j'entends une voix familière.

- June !

Je me retourne et vois mes parents, qui s'élance vers moi pour m'embrasser.

- Salut Maman, salut Papa.

- Comme promis, dit ma mère, souriante, on est venu te voir !

J'ai complètement oublié que nous sommes samedi, le jour de visite pour tout l'hôpital. Certes, on peut avoir des visiteurs tous les autres jours, mais le samedi est habituellement la journée où il y en a le plus.

- Nous aurions aimé venir hier aussi, déclare mon père. Mais ta mère et moi avions beaucoup de boulot.

Mes parents sont tous les deux avocats et débordent sans cesse de travaux, c'est pourquoi il n'ont pas beaucoup de temps libres pour venir me voir. Mais, parfois, mes parents prennent des journées entières de congé pour être avec moi, et je leur en suis très reconnaissante. Je ne leur en veux pas qu'ils travaillent beaucoup. Au contraire, je suis contente qu'ils continuent à vivre normalement même si leur fille unique est à l'hôpital. Je ne veux pas qu'ils deviennent dépressifs à cause de moi, ce qui serait le genre de ma mère.

Nous nous installons dans ma chambre pour parler de tout et de rien. Comme d'habitude, mon père évite sans cesse le sujet de ma maladie pour me permettre de penser à autre chose, mais ma mère ne peut s'empêcher de me rappeler de ne pas m'essouffler, de toujours me reposer et de prendre mes médicaments, même si c'est les médecins eux-mêmes qui me les donnent.

Ça fait du bien de les voir, mais j'avoue que j'ai hâte qu'ils partent parce que je pense sans cesse à Alex. Donc, après presque trois heures en leur compagnie, lorsqu'ils finissent par me dire au revoir, je vais tout de suite vers sa chambre. Et ce que je vois à l'intérieur me laisse stupéfaite.

Une fille se tient au milieu de la pièce. Elle est blonde et manifestement très belle. Elle semble avoir mon âge, peut-être un peu plus.

Et, là, devant moi, Alex, qui était assis sur son lit, se lève et la prend dans ses bras. La fille pose la tête sur l'épaule d'Alex, et celui-ci dit :

- Je t'aime.

J'ai à peine le temps de discerner les émotions qui m'envahissent parce que, dès que j'entends ces mots, je percute maladroitement une chaise roulante qui traine dans le couloir et me fait voir par Alex et la fille, qui se sépare l'un de l'autre. La fille me dévisage, mais je suis trop en colère pour être gêner.

- Ne vous dérangez pas pour moi, je lance en serrant les dents.

- June ? Qu'est-ce que tu fais là ? me demande Alex.

Mais je suis déjà partie.

J'ai à peine fait trois pas que je n'ai plus de souffle et, même si j'entends Alex crier mon nom, je continue mon chemin sans me retourner.

Mais, au bout d'un moment, je n'ai plus d'autre choix que de m'arrêter. Mon cœur bat à un rythme terrifiant et j'ai l'impression de ne plus avoir d'air dans les poumons. Je me plis en deux.

«Ça y est, pense-je. Je vais mourir

Soudain, une main se pose sur mon épaule.

- June...

Alex plonge ses yeux dans les miens et dit :

- Inspire. Expire.

Ça me prend un bon moment pour reprendre ma respiration, mais je finis par y arriver.

stay aliveWhere stories live. Discover now