Chap I, Partie I.

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Dans mon souvenir, le vent faisait la valse aux pétales fraîchement écloses. Et le soleil tapait doucement sur ma peau pâle. De mes doigts gelés, j'effleurais la rosé en pleurs sur l'herbe. Le vent soufflait une nouvelle saison ou écrivait plutôt la première page de notre histoire.
La voix de mon amie arrêta ma communion avec le printemps. Je la scruta un moment puis lui souris en guise de réponse avant de la rejoindre. Durant le trajet, je restais silencieuse. Regardant le paysage défiler et n'écoutant que de peu la conversation. Cela faisant douze jours. Douze jours que ma vie semblait se répéter. Déjà qu'à la base elle n'avait rien d'extraordinaire, maintenant c'était l'ennuie absolu. Mes parents avaient trouvé bon de m'envoyer deux semaines chez la fille du collègue de mon père: Margot. Vu que je suis assez timide, cette dernière avait invité deux de ses camarades. Deux brunes. Elles avaient l'air moqueuses comme certaines personnes de mon école. Avec elles, elle parlait de garçons, de fêtes arrosées et de sex. Sujet qui ne m'importe peu. On ne tarda pas à se garer dans Toulouse. J'admirais les hauteurs écrasantes de cette ville: ses fontaines, ses Églises... Tout paraissait superficiel et fade. Je me demandais pourquoi l'on la surnommait de « ville rose » d'ailleurs. Peut-être parce que vivre ici est agréable ou bien à cause de la couleur des pierres. Sûrement la deuxième solution, car niveau élégance on peux faire mieux. Le moteur se coupa et nous sortîmes du véhicule. Quand Margot passa près de moi, je l'attira doucement.

-Au faite, comment tu as eu cette voiture? Elle tenu fermement les clés en l'air, et sourit fièrement derrière ses lunettes de soleil en balayant quelques mèches de couleur miel collée à son visage.

-On n'a pas des parents pour rien. Elle hâta le pas et je couru un peu afin de la rejoindre. Je devinais déjà dans leur yeux que ce que nous allions faire allait être aussi banal que ses derniers jours. Cependant je me devais de les suivre parce que pour l'instant, elle et ses amies étaient mes seules repères ici. Elles se dirigèrent dans une boutique et j'y entrais sans regarder l'enseigne. C'est seulement plus tard que je regretta.

-Qu'est-ce qu'on fait là? Chuchotais-je à Margot.Elle ignora mon commentaire et ne tarda pas à rejoindre ses deux amies qui regardaient des dvd.

-Tu voudrais pas regarder ça avec Brandon?
-Ouais limite pour qu'il s'améliore! Elles rigolèrent toutes les trois tandis que je tournais des yeux.

-Regarde là-bas il y a pleins d'autres trucs. Aussitôt je pris Margot par le bras.

-Margot ça ne te ressemble pas.

-Putain Chloé t'es vraiment coincée! Pesta-t-elle.

-Moi je suis coincée?! Répétais-je abasourdie.

-Oui tu es coincée Chloé Anderson et même très ennuyante.

-Ça s'appelle de la timidité d'abord! Me défendis-je du mieux que je le pouvais.

-C'est pareil. Je la coupa violement.

-Toi tu es influençable.

-Si t'es pas contente je ne te présente la porte.L'adrénaline monta malgré moi, ainsi mes lèvres se misent à bouger automatiquement.

-Ça tombe bien je me casse. Salut! Je tourna les talons n'attendant aucune réponse de sa part mais elle s'est mise à rigoler nerveusement. Je sortie du magasin en trombe et m'en éloignant du plus que je ne le pouvais d'elles. Si Margot s'y retrouvais dans les rues, pourquoi pas moi? Après tout je n'avais qu'à tester mon orientation en regardant les bâtiments. Je n'avais juste qu'à essayer de rejoindre le centre. Mais seulement après quelques minutes, je m'arrêta me rendant compte que je m'étais perdue. Cette fois, la ville me dominait et je commençais à stresser comme un vulgaire animal traqué. Les gens qui passaient avait tous l'air blasé, je n'osais rien leur demander. Je remarqua enfin un panneau indiquant le centre. Je suivis le chemin que l'on m'indiquait au fils des rues et remerciais intérieurement l'inventeur de pancarte. Alors que je rentrais justement dans le cœur de Toulouse je m'arrêta net. Devant moi se trouvait Margot et ses deux amies. Je ne voulais peut-être pas qu'elle me repère, alors je restais encrée de le sol. Je me sentais stupide, comme si le monde me terrorisait. Étais-je restée dans mon monde enfantin durant ses sept dernières années assise bien confortablement au milieu de mes parents? Oui sûrement. Finalement, à mon plus grand plaisir, elles n'allaient pas me remarquer. Elle parlait à un garçon de notre âge devant le palier d'une porte. Je ne me souviens pas vraiment avoir très bien compris ce dont ils parlaient. Seul des bouts de phrases volent encore avec souvent le même mot qui revenait: « Drogué ». Lui, il ne relevait pas. Parfois il tirait sur son mégot. La fumée était les seuls mots qui sortait de sa bouche. Vexée, elles partirent enfin laissant suspendre des grossièretés dans les airs, dans la brume qui l'enivrait. Je les regarda s'éloigner puis, quand elle avait disparu de la ligne rose, je me remis à vivre en essayant d'être aussi naturelle que possible, comme si ce que j'avais vu n'avait pas vraiment existé. Cependant, passée devant le blond, il m'arrêta:

A Jamais...Where stories live. Discover now