27. Bon prétexte

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Iris

23 heures 45. Ewing. New Jersey.

La nuit défilait autour de nous dans un flou de lumières urbaines. Le rugissement du moteur noyait presque nos voix alors que le vent sifflait dans nos oreilles.

J'ai entendu ta mère se plaindre de Marc ! cria Kai tandis que je me cramponnais à lui de toutes mes forces. Non seulement c'est un voleur trop nul, mais c'est aussi un mec trop nul !

Les phares des voitures, flous et déformés, zébraient l'obscurité, créant une atmosphère à la fois effrayante et excitante. Je sentais la chaleur de son corps à travers son blouson de cuir, alors que chaque virage pris à toute vitesse m'arrachait un cri intérieur.

— ARRÊTE DE PARLER ET CONCENTRE-TOI SUR LA ROUTE ! lui criai-je alors qu'il accélérait soudainement. ET POURQUOI T'AS ENCORE MA MÈRE SUR ÉCOUTE ?!

— POUR TE PROUVER QU'ELLE ÉTAIT AU COURANT !

Il donna une autre accélération, le moteur grondant plus fort. Dès que je relâchais un peu mon étreinte, il accélérait de nouveau, m'obligeant à me cramponner davantage à lui. Il semblait rechercher une proximité que je refusais de lui donner.

Mon casque me protégeait physiquement, mais je ne me sentais absolument pas en sécurité. Putain, j'ai envie de vomir.

La sensation de la vitesse, la peur, et l'énervement se mélangeaient dans un tourbillon de sensations contradictoires.

— T'es pas obligé de rouler aussi vite !

— Garde tes mains autour de moi et je ralentirai, me lança-t-il comme si c'était le choix le plus sensé. Sinon, je les attacherai moi-même !

Si tu insistes...

Il ne parlait pas de ça !

Ah.

Je m'agrippai à sa taille et il ralentit instantanément, comme s'il n'attendait que ça. Je poussai un soupir d'exaspération et croisai son regard dans le rétroviseur où il me fit un clin d'œil.

— La moto te rend très sexy, princesse.

— On ne peut pas en dire autant de toi, lui répliquai-je sèchement, avant de voir ses pommettes se soulever, signe qu'il souriait.

À quelques mètres de l'université, Kai s'arrêta près d'un parc, isolé dans l'obscurité. Seule la lumière faible de la nuit éclairait à peine les alentours.

— Pourquoi on s'est garés si loin ? demandai-je alors qu'il passait ses mains autour de ma taille pour m'aider à descendre de l'imposante moto.

— Pour éviter de se faire cramer, peut-être ? répondit-il en détachant mon casque avant le sien.

Ah oui pas con.

Je remis mes cheveux en place tandis qu'il retirait son casque, passant rapidement une main dans ses cheveux noirs. Il arrangea quelques mèches des miens et je levai les yeux au ciel :

T'as fini de trouver des prétextes pour me toucher ?

Il esquissa un sourire en coin.

Jusqu'au jour où je n'aurais plus besoin de prétextes pour le faire, princesse.

Je soupirai en affichant mon exaspération, mais les battements précipités de mon cœur me trahissaient.

Et c'est dans ces moments-là que je suis bien contente de ne pas me retrouver dans un épisode de The Vampire Diaries.

LAKESTONE (Tome II)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant