Doux-amer

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La tristesse a le goût de miel

Quand les souvenirs défilent,

Le temps est parti,

Mais il m'a emporté avec lui,

L'enfant ne court plus,

Mais elle rit encore

Dans les bras de papa et maman.

L'adolescente ne pleure plus,

Mais elle sourit,

Chaque fois que je vis.

Je crois qu'elle ne m'en veut plus,

Je l'espère.

Je la fuis encore un peu,

Quand se dessine l'adulte.

Les mains ne tremblent plus,

Mais les soirées sont parfois brumeuses

Alors je me love dans la poésie.

J'existe dans la lueur jaune

Des vieilles lampes

Qui parsèment mon existence

D'un passé que j'ai en partie oublié

Mais que j'ai continué à chérir.

Je continuerai de me réfugier dans la douceur amère

Que seul l'art sait faire naître dans mon coeur,

J'habiterai mes propres rêves,

L'éclat du monde que j'aime tant,

Le petit fragment de réalité

Où je me sens vivante.

La mélancolie ne rampe plus à mes pieds,

Il y a longtemps qu'on s'est apprivoisées,

Peut-être est-ce arrivé, un soir,

Où j'ai décidé de vivre.

Je crois que c'est surtout

Le flou de mes souvenirs

Qui les rend doux,

Si je devais vivre à nouveau ces jours amers,

Je n'en serai que malheureuse,

Pourtant, il est étrangement rassurant

De les savoir m'habiter à tout jamais.

Tous les efforts d'hier sont des rengaines,

On les murmure plus facilement

Quand on a déjà appris à les chanter.

Peu importe,

Si les espoirs ont changé de couleurs,

Je veux faire éclore des bouquets d'émotions,

Que la petite fille et l'adolescente

Pourront contempler,

Depuis mon coeur.

Où elles continuent de m'apprendre

Tout ce que j'ai souhaité

Ne jamais oublier.



Poésie fugitiveWhere stories live. Discover now