•I need a real home• [ShotoXreader]

|Et la mort semble se rire de nous|•

Hôpital Musutafu,
00h02

J'avançais d'un pas lourd dans les couloirs, évitant tout ce qui aurait tendance à me renvoyer l'image déplorable de mon reflet.

Les scènes que j'avais vécues plus tôt défilaient en boucle dans ma tête et j'étais incapable de les refouler.

Je revoyais les griffes de la bête. Sanglantes.
Le corps de Shoto.
Transpercé.
La chambre d'hôpital.
Étouffante.
Les larmes d'Endeavor.
Abattu.

Tous ces flash-backs martelaient ma tête sans pitié, m'ôtant le sommeil, creusant mes yeux.
Tout me semblait si misérablement triste.
C'était comme si j'avais cette main autour du cou qui enserrait ma gorge en permanence pour m'empêcher de dire quoi que ce soit.
J'étais vide.
Et je n'avais même plus de larme pour pleurer.

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/Maman\💌

22h42
*appel rejeté*
*appel rejeté*

22h43
(T/p) ??? Tu vas bien ?????

22h46
*appel rejeté*
Les Héros nous ont dit que la situation était à nouveau sous contrôle. Je t'en prie, donne-moi des nouvelles

22h47
*appel rejeté*

23h00
Je veux juste savoir que tu vas bien...

23h07
Pardon. Pour tout.
Maman t'aime.

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Je relisais le dernier message de ma mère pour la septième fois de la soirée.
Il en faisait trembler mes doigts. Mais il m'apportait un besoin que j'avais jusqu'ici sous-estimé. Négligé.
Il est prenant, le sentiment que procure le "je t'aime" d'une mère qui a été tu trop longtemps.
Et il ne fait que d'autant plus empirer le désir d'être dans ses bras.

J'ai cligné des yeux quand mon téléphone, que je n'avais plus touché depuis dix minutes, figée comme je l'étais sur le message, s'est éteint et m'a renvoyé l'image d'un visage sombre, perdu dans ce qui semblait être un vide immense.

J'ai voulu balancer cet écran contre le mur pour avoir daigné me confronter à un tel aspect de moi.
Mais le souvenir que ma mère attendait -et méritait- une réponse à ses messages m'a retenue de le faire.

Je n'avais pas la force de l'appeler et de lui déballer la situation.
Au moins pouvais-je fournir l'effort de taper sur mon écran.

J'ai rallumé le téléphone, l'ai déverrouillé au plus vite pour ne pas voir le fond d'écran qui m'aurait cette fois-ci confrontée au jeune homme de qui je tire toutes mes souffrances et dont la vie ne tient plus qu'à un fil.
Et j'ai répondu par un mot que je ne lui avait plus adressée depuis longtemps, moi aussi.

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/Maman\💌

23h00
Je veux juste savoir que tu vas bien...

23h07
Pardon. Pour tout.
Maman t'aime.

00h16
Moi aussi, je t'aime.