Kung Fu Panda : Une Nouvelle Génération de Méchants ?

Chapitre 3 : Baï, le fils de Tai Lung

-Et si j't'en collais une en pleine face, reprit le gérant du bar en s'approchant de Baï, tu feras quoi ?

-J'aimerai bien te voir essayer tiens !

-Petit avorton, maugréa l'éléphant, tu cherches vraiment les embrouilles !

A aucun moment Baï ne cilla du regard, il se montra totalement impassible, continuant de tripoter ses pièces avec un sourire stupide et moquer au visage. Etant un maitre dans l'art du Kung Fu – comme l'était son père – personne ne lui faisaient peur, pas même les plus gros animaux de la Cité Interdite. Aussi, si le gérant du bar voulait se livrer avec lui dans un combat au corps à corps, paix à son âme et à ses risques et périls...

-Es-tu sûr que c'est une bonne idée de te battre avec moi ?

Plus le léopard se moquait de l'éléphant, plus ce dernier bouillonnait intérieurement. Baï squattait son bar tous les jours, sans aucune exception, comme s'il n'avait rien d'autre de mieux à faire de ses journées.

En réalité, le jeune léopard fuyait le plus souvent possible sa maison à cause de sa mère qui se faisait trop vieille et qui perdait complétement la tête. Depuis qu'elle avait appris la mort de Tai Lung, son amour, Su-Yin s'était emmuré dans ses propres pensées malsaines et son chagrin, à un tel point qu'elle en perdit complétement la tête.

Elle avait de gros problèmes de mémoire et ne reconnaissait même plus son propre fils certains jours, elle était devenue littéralement dépressive et son état de santé mental plus qu'inquiétant rendait la vie de Baï plus difficile que jamais.

A aucun moment le jeune léopard ne pouvait s'absenter trop longtemps, il devait constamment assister sa mère et veiller sur elle pour qu'elle ne fasse pas de bêtises. Par chance, Su-Yin était une amie proche du Seigneur Shen, elle et son fils bénéficiaient donc de sa protection et d'une partie de sa petite fortune personnelle, afin de lui payer des soins médicaux digne de ce nom, sensé la guérir... en vain évidemment.

Ce n'était donc pas pour rien, ni même par plaisir, que Baï passait les trois quarts de ses journées à jouer aux cartes. L'argent qu'il gagnait toujours à la fin de chaque partie lui servaient à rembourser petit à petit le méchant paon albinos. Mais le jeune léopard aimait aussi voler et les trois quarts de ce qu'il « récoltait » allaient également dans les poches de Shen, qui visiblement exerçait sur la Cité Interdite une certaine pression de part son statut royale et sa grande cruauté, qui dépassait de loin celle de tous les habitants réunis, comme s'il était un peu le souverain de la ville (du moins, c'était ainsi que Baï le voyait).

Le léopard dut vite sortir de ses pensées, car le gérant du bar, plus que lassé par son comportement insolant, l'envoya balader trois mètres plus loin, d'un coup de poing en plein dans le ventre. Baï s'écrasa violemment contre un mur, brisant au passage une partie de ce dernier et se retrouva étalé de tout son long à terre, dans la cour du domaine. Un filet de sang s'échappa du coin de sa bouche qu'il s'empressa d'essuyer d'un revers de manche.

-Ah d'accord, c'est comme ça, dit-il en se remettant sur ses pieds.

-J'te le dirais pas deux fois, dit le gérant, DEGAGE DE MON BAR !!!

Baï esquiça un sourire malsain et ôta sa cape pour faciliter ses mouvements, se faisant il découvrit aux yeux de tous un fourreau attaché à la ceinture de sa taille et déguéna une épée dont la lame étincelait de milles éclats.

-Amène-toi ! Le menaça Baï. Viens me mettre dehors toi-même !

L'éléphant se saisit d'une tige de métal qui trainait derrière son bar, semblable à un pied de biche et chargea le jeune léopard avec une rapidité plus que surprenante. Sa tige vint rencontrer la lame de Baï et un combat d'escrime s'engagea entre les deux, les deux lames claquaient l'une contre l'autre dans un affreux bruit de métal, les injures plus ou moins grossières pleuvaient pire que des coups entres les deux combattants, sous les yeux amusés des occupants du bar qui s'amusaient à parier des sommes d'argent colossales sur le vainqueur du combat.