✳Treize✳

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Vers vingt-une heure environ, je descendis rejoindre les autres dans l'énorme pièce qui servait désormais de salle à manger. J'eus beaucoup du mal à m'extirper de ma chambre, cette endroit devenu féérique et merveilleux. Je ne cessai de regarder ces créatures étranges qui gambadaient joyeusement dans les hautes herbes. Je contemplai avec avidité ces palais flottant dans les cieux, défiant la gravité. Tout paraissait impossible et pourtant. Impossible. Ce mot tournait en boucle dans mes pensées. Impossible. Tout cela ne pouvait être réel et pourtant l'énorme couloir dans lequel je me trouvais me prouvait le contraire. Si, cela était bien possible. La magie, les créatures, les Mages, tout ces êtres et ces choses imaginaires dans lequels j'étais bercé depuis mes tendres enfance était bien réel.

Je m'arrêtais et tournais les talons vers la salle de bain. J'ouvris le robinet et lavai mon visage à l'eau froide. Cela me détendit beaucoup. Je me regardais attentivement dans le miroir. Rien n'avait changé, j'étais toujours la même. J'avais toujours ces mêmes cheveux noirs, ces mêmes grands yeux bruns et ces mêmes lèvres toujours pincées. J'étais toujours la même et pourtant ma vie basculait doucement dans un terrain qui m'était totalement inconnu. Elle changeait et je sentais qu'un jour ou l'autre il en sera de même pour moi. Je m'appuie contre le lavabo quelque seconde pour respirer un bon coup. Je levais la tête et sortis. À l'approche de la grande porte d'où j'entendis les voix des autres. Je poussais la porte et entrais.

Je ne sais plus combien de temps dura le dîner mais je m'étais vite réfugier dans la salle de bain. Celle ci était immense, deux lavabos, un grand miroir et une grande baignoire. Je remplis cette dernière d'eau tiède et versa un peu de parfum vanillé à l'intérieur. Quelque minutes plus tard, je plongea à l'intérieur avec délectation humant le doux parfum de la vanille. Je fermai les yeux et savoura cette instant de repos. Erreur. Une douleur atroce me transperça soudainement le crâne. Mes tempes cognaient sourdement, mes yeux tremblaient, du sang coulait de mon nez.
- Aeeelys... Viens à moi... Je t'ai attendu depuis trop longtemps... Il est l'heure, maintenant.
- Non ! Aargh ! Ma tête !

La douleur se fit encore plus fort. Mon souffle devint de plus en plus saccadé, mon corps était agité par des spasmes incontrôlables. Nouveau cognement dans les tempes. Je les tiens entre mes mains et crie à plein poumon, tellement la douleur m'était insupportable :
- ARRGH !
- Bientôt Aelys... Bientôt... Ce n'est qu'un avant goût de ce qui t'arrivera. Rien ne sert de luuuter... Tu subiras bien plus que cela.
L'environnement dans lequel je me trouvais changea subitement. Ma salle de bain fit place à une énorme salle dorée. En fond, je pus distinctement entendre des cris d'enfants. Non pas d'enfant... De bébé. Un homme habillé d'une toge de la même couleur que la pièce s'approchait dangereusement de moi. Je voulus reculer mais j'étais toujours dans la baignoireau milieu de la salle. Je 'hurlais de peur lorsque tout à coup l'image bascula. Je me retrouvais à nouveau dans la salle de bain, haletant. Je sortis de la salle de bain et prit précipitamment la serviette jeté auparavant. Je n'eus pas temps de sortir de la salle de bain que mes jambes me lâchèrent. Je tombais au sol et pleurais tout de suite sur le coup. Le sang coulant de mon nez tomba au sol. Je l'essuyais. Ce n'était pas la douleur de ma chute qui me faisait pleurer, c'était les images que j'avais entrevue dans ce palais. Des dizaines de bébés criant de douleur étaient torturé par cette chose Ils hurlaient de tout leur petit corps souhaitant peut être la mort si ils en avaient été capable. C'était injuste. C'était des êtres encore innocent qui n'ont rien fait à personne et cette être infâme les torturaient ainsi ! Une colère sourde bloqua ma respiration. Qui qu'il soit il n'avait pas le droit d'enlever la vie d'un autre être humain. Il n'en avait pas le droit. J'essuyais mes larmes avec rage et me releva à l'aide de la poignée de la porte.

Ce soir là, je me fis une promesse que jamais j'aurai penser promettre un jour. Je m'étais promis d'enlever la vie de cet homme de mes propres mains. Je m'étais promis de lui faire subir les mêmes atrocités qu'il faisait subir à ces pauvres enfants qui auraient pu être moi. Je savais qu'enlever la vie d'un être humain pour en sauver d'autre n'était pas une très bonne chose mais cette chose ne méritais pas mieux. Je sortis de la salle de bain d'un pas lent. Ma tête m'élançait toujours, chaque pas me coûtait mais j'avançais vers l'armoire. Je m'habillais en vitesse et me glissait doucement dans le lit. Je mis du temps à trouver le sommeil, je me retournai sans cesse dans mon lit avant de finalement tomber dans un sommeil comateux.

Aelys : La fille égaréeDove le storie prendono vita. Scoprilo ora