L'appart du Troisième (nouvelle version)

Chapitre 45 Luisa 2/2

Je n'en peux plus ! Je suis complètement soumise à son vouloir. Mon corps lui appartient. Je le veux ! C'est plus fort que moi. Il faut absolument qu'il me retienne. J'ai peur de ne plus pouvoir maîtriser mes jambes, ni même ma tête. Je suis hypnotisée par cette chaleur enivrante qui s'installe vigoureusement au plus profond de mon âme, de mon cœur.

Je dois ouvrir mes yeux pour constater ce qu'il en est du côté de mon partenaire. Lui, qui semble actuellement aussi perdre pied. Il ne bouge plus. Nous restons statique un petit laps de temps, avant qu'il ne reprenne le mouvement sensuel d'y a peu.

Mon regard cligne quelques fois avant de fixer pour de bon l'homme qui se trouve face à moi. Je déchante. Il ne laisse rien paraître. Son visage est neutre, sans expression. Il est de marbre. Comment est-ce possible d'être si indifférent à ce qui nous entoure, à cette effusion entre nous ?

Suis-je la seule à le ressentir ? A en croire mes yeux, cela ne fait aucun doute.

Vient le moment où la musique s'arrête, étant tellement décontenancée, je quitte ses bras, le laissant seul au milieu de la piste sans nulle explication. Puis, je me dirige vers notre table, où Carla m'attend totalement désorientée, perdue. Que lui arrive t-il ?

— Tu ne veux plus danser ? m'interpelle Fabio avant que je franchisse toute la foule.

— Non ! J'ai soif, lui expliqué-je alors que je tente de retenir une larme de couler.

Je me cache le visage pour qu'il ne voit pas ma peine quand il m'assomme de ces quelques mots :

— Ok ! Je vais me trouver une autre cavalière.

Comment suis-je sensée réagir à ça ?

La jalousie est bien présente. Je me contiens avec beaucoup de force pour ne pas exploser, car finalement il ne m'a jamais rien promis. Au contraire, il m'a ordonné de me trouver quelqu'un d'autre, quelqu'un de bien l'autre jour. Ce sont ses mots, je n'invente rien.

Alors comment lui faire comprendre que c'est lui et personne d'autre que je veux ? Il m'exaspère à me faire tourner en bourrique. Le mieux serait de l'oublier et de ne plus penser à lui. Si je ne l'avais pas encore compris, il est plus que clair qu'il ne veut pas de moi.

Qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez moi ?

Je m'assieds avec cette question en tête, mais je dois instantanément rompre mes pensées sur ce sujet, car Carla m'interpelle avec furie.

— Pourquoi tu ne m'as pas dit que ma jupe était trop courte ?

— J'ai bien essayé de te le dire à la boutique, mais tu n'as rien voulu entendre... elle soupire. Tu étais bien trop pressée de sortir que tu m'as coupé la parole.

— Tu aurais dû m'interdire de porter ce petit bout de tissu !

— Au nom de quoi ?

— De notre amitié.

Et elle m'aurait écouté ? Elle, qui est têtue comme une mule. Je ne crois pas, mais il est vrai que j'aurais pu essayer.

— Pourquoi as-tu mis cette jupe au juste ? me renseigné-je. Ça ne te ressemble pas ?

— Je voulais qu'il me remarque, m'avoue t-elle dans un énième soupir.

— Tu as eu ce que tu voulais. Il t'a bien observé et je dirais même bien examiné à la loupe, comme également tous les mecs de ce bar.

— On peut partir ? me demande t-elle soudainement.

Je cherche du regard mon satané voisin, pour lui dire qu'on s'en va. Et je le trouve en compagnie de la belle blonde, la serveuse. Comment en être autrement ?

Je suis vraiment une idiote ! Comment j'ai pu croire que je l'intéressais ? Il joue avec moi, et tout à ma naïveté je tombe dans son piège. Il avait tout prévu depuis le début.

S'il pense avoir gagné, il peut se mettre le doigt dans l'œil. Je n'ai pas dit mon dernier mot. Je ne quitterais pas mon appartement ! Qu'il aille au Diable !

Nous décidons donc de quitter les lieux sans lui dire un mot. J'en ai marre de me ridiculiser. Il a gagné pour aujourd'hui, je n'ai plus la force de me battre. Mais ma revanche sera impitoyable ! 

Publié le samedi 23 mars 2024

Fin de soirée, j'espère qu'elle vous a plu ? 

Mais la nuit est très loin d'être terminée... Soyez au rendez-vous la semaine prochaine. 

Bon week-end ! 

PS : Je débute la réécriture du tome 2.