Chapitre 45 Luisa 1/2

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Je laisse passer quelques secondes et son cinéma ne stoppe pas, alors je décide de le confronter :

— Je suis heureuse de te faire rire ?

— Quoi ?

Il ne fait même pas attention à moi, son regard est perdu dans la foule. Il est vraiment incroyable ! Il n'ose même pas me regarder dans les yeux. C'est de trop !

— Je te savais stupide mais pas à ce point ? hurlé-je pour qu'il me comprenne.

— Regarde ! m'indique t-il tout en pointant de son doigt ce que je dois fixer.

Je me retourne, scrute la piste de danse de fond en large et mes yeux ne croient pas ce qu'ils voient.

— Oh ! Mon dieu ! Tu es bien un mec ! lui assèné-je un coup sur le bras.

La pauvre Carla ! Elle se débat avec sa jupe récalcitrante qui refuse de descendre. Pour cause, elle est minuscule.

— Tu en doutais encore ? me provoque t-il.

— A vrai dire oui ! le contré-je du mieux que je peux.

— Pourtant, tu as vu mes atouts ?

— Vu ? Oui... Mais je ne peux pas dire s'ils sont efficaces ! le contredis-je de nouveau tout en me désaltérant.

C'est vrai non ? Il s'est arrêté avant même que je puisse le vérifier. Même si ses attributs sont plus qu'alléchants, je ne sais pas ce qu'ils valent.

— Tu joues avec les mots. C'est tout !

— Pense ce que tu veux.

— Eh ! Depuis quand on se re-tutoie ? Tu ne voulais pas mettre de la distance ?

Je suis prise à mon propre jeu. J'aurais du faire plus attention. Mais avec lui, impossible pour moi de réfléchir avant de parler. Comment vais-je me dépatouiller ?

J'ai beau cogité, aucune solution ne me vient. Je prends par conséquent la décision d'être honnête.

— C'est instinctif. Et après tout, tu as vu mes seins. On ne peut pas faire moins comme familiarité.

— Et quelle paire de nichons ! atteste t-il avec un grand sourire.

Je ne sais pas si je dois être flattée ou outragée. Les hommes et la poitrine des femmes, c'est toute une histoire.

Je bois une autre gorgée de ma bière, et m'aperçois, que je suis presque à la moitié de mon verre, et la soirée vient tout juste de commencer.

— J'ai d'autres qualités que ma poitrine, tu sais ?

— Un magnifique fessier, débite t-il tout en reluquant mon décolleté.

Il est incorrigible !

— Tu ne peux pas être sérieux pour une fois ?

Décidément, il n'y en a pas un pour rattraper l'autre. Qu'est-ce qui m'a pris de sortir avec ces deux là ?

— Je suis sérieux. Ton derrière est à croquer.

— J'abandonne ! dis-je dépitée.

Cet homme est sans issu.

Pour me réconforter, j'avale une autre gorgée de ma boisson. Cette bière a une légère saveur de caramel, qui donne un goût de reviens-y.

— Tu devrais aller dire à ta copine de descendre son petit bout de tissu ? Car là, sa petite culotte est presque apparente.

Il s'inquiète de quoi ? Elle est jeune ! Bon, c'est vrai, qu'elle est vraiment courte sa jupe. Mais si elle s'évertue à la baisser davantage, c'est le haut de son fessier qu'on apercevra. Je ne sais pas ce qui est le mieux.

— Elle risque de mal le prendre si ça vient de moi, vas-y toi ? je l'encourage à faire le bon samaritain.

Je suis persuadé qu'il aura plus de chance que moi de la convaincre de venir s'asseoir, surtout s'il lui promet un petit bisou en récompense.

— Moi ?

— Oui, toi ! Elle ferait n'importe quoi pour te plaire ?

— Arrête de te moquer ! J'ai compris tu sais. Et ce n'est pas drôle !

— Je ne me moque pas, c'est la vérité. Elle est folle de toi.

Pourquoi je sens que cette conversation ne va mener nulle part ?

— Elle est simplement attirée, ça lui passera.

C'est bien plus qu'une simple attirance selon moi. Je dirais même qu'elle est obnubilée par lui. Mais il a sûrement raison, ça lui passera, dès qu'elle aura trouvé chaussure à son pied.

— Tu vas lui dire ou pas ? insisté-je alors que la belle en question ne réalise pas l'attraction qu'elle est dans ce trou.

De nombreux regards sont braqués sur elle.

— C'est ton amie, pas la mienne ! s'énerve t-il sans cause apparente.

— Toujours aussi gentil à ce que je vois ?

Je finis le reste de mon verre d'une traite. Il me faut bien ça pour supporter ce rustre.

— Tu devrais y aller doucement, la nuit vient tout juste de débuter, s'inquiète t-il de mon débit de boisson.

— Les âneries que tu débites me donnent soif.

J'interpelle la jolie serveuse et lui demande une autre bière. Mais cette fois-ci, le bel étalon près de moi ne reste pas bouche bée devant cette ravissante créature, il est plus absorbé par mon verre vide.

— Il est hors de question que je te porte jusqu'à chez toi, me prévient t-il.

— Tu l'admets enfin !?

— Quoi ?

— Que c'est chez moi ?

— Je n'admets rien du tout, façon de parler. Et de tout manière, tu le quittes bientôt.

Toujours aussi confiant, sûr de lui. Il est impressionnant ! Il ne se remet jamais en question, ma parole.

— Tu crois que tu vas gagner ?

Qu'est-ce que j'aimerais lui clouer le bec en lui affirmant que je resterais coûte que coûte au troisième que ça lui plaise ou non. Cependant, c'est lui qui me fait taire en m'avouant :

— Absolument pas ! Tu vas bien devoir retourner en France pour la promotion de ton nouveau bouquin ?

Il est plus futé qu'il n'en parait, néanmoins je n'ai pas dit mon dernier mot.

— Exact ! Mais sois en certain, je reviendrais pour te hanter.

— Peut-être pas.

— Ça, c'est ce que tu voudrais ?!

— Parfaitement !

J'aurais tant aimé entendre : « non, je veux que tu restes ! » mais à quoi bon rêver. Il est comme il l'est, et ce n'est pas moi qui vais le changer. Quoique ? Je peux toujours essayer... Non ! Il n'en vaut vraiment pas la peine. Après tout, je risque quoi à essayer ? Me ridiculiser pour la énième fois. Et comme le dit si bien Carla, ça ne tue pas. Alors ? 





Publié le vendredi 22 mars 2024

J'espère que cette soirée vous plait ? Elle n'est pas encore terminée.

Est-ce que vous passez un bon moment en compagnie de Luisa et Fabio ? 

A demain pour la suite de ce chapitre. 


L'appart du Troisième (nouvelle version)Where stories live. Discover now