Alors que je m'approche en prenant garde de ne pas m'étaler de tout mon long, il me scrute de la tête aux pieds, sans pudeur. Il me reluque carrément, en fait ! C'est là que je bénis mon intuition d'avoir remis du gloss. Superficielle, vous dites ? C'est parce que vous ne l'avez jamais vu de vos yeux ! Je me fais violence pour éviter de passer ma main dans mes cheveux, je sais très bien qu'il prendrait ce geste pour une envie de le séduire. Or, je préfère qu'il pense me rendre complètement indifférente. Ce qui n'est pas vraiment loin de la vérité, n'est-ce pas ?

Son sourire dévoile ses dents parfaitement blanches lorsque j'arrive à sa hauteur. Me concernant, je tente tant bien que mal de garder un visage dépourvu de toute émotion bien que je sente mon bas-ventre se tordre à la vue de ce visage diabolique.

— Qu'est-ce que vous me voulez ?, lancé-je sans même le saluer.

Surtout ne pas lui montrer qu'il me déstabilise !

— Bonjour Amanda. Je constate que vous mordez toujours.

Oui et si tu continues c'est autre chose que je vais mordre... En plus, il vient de m'appeler par mon prénom, comment peut-il le connaître ? Et comment a-t-il su où je travaille ?

— En fait, je voulais vous inviter à déjeuner, poursuit-il, sans se départir de cette assurance qui semble le caractériser.

Ma froideur ne l'ébranle pas. Au contraire, j'ai l'impression qu'elle l'encourage, à mon grand désarroi.

— Comment m'avez-vous retrouvée ?, demandé-je, ignorant superbement son invitation.

— C'est votre amie, la blonde, qui m'a indiqué où je pouvais vous rencontrer.

— Fanny... (La traîtresse, elle va me le payer !) Et vous ne pouviez pas tout simplement me téléphoner ? Vous êtes sur mon lieu de travail ici !

— Elle avait peur que vous ne preniez pas mes appels. Elle était cependant certaine que vous finiriez par obtempérer si je me pointais là où vous travaillez. Alors, a-t-elle eu raison ?

— Vous rigolez, là ? Je ne veux pas déjeuner avec vous !

— Pourquoi ? Vous avez peur de ne pas arriver à me résister ?

Non mais vous l'entendez ?

— Vous êtes trop sûr de vous. Vous vous croyez vraiment irrésistible ?

— Plus depuis que je vous ai rencontrée.

— Vous m'en voyez navrée. Vous n'avez trouvé personne parmi vos nombreuses conquêtes pour manger avec vous ce midi ?

— C'est avec vous que je veux déjeuner et avec personne d'autre.

— Pourquoi ? Parce que je suis insensible à vos charmes ?

Il part d'un grand éclat de rire qui me surprend avant de poursuivre :

— Vous n'êtes pas insensible !, affirme-t-il.

Ne me dites pas que je suis si transparente que ça ! Même s'il est vrai que je le trouve franchement très attirant, il est hors de question que je lui accorde la moindre faveur.

— Vous êtes trop sûr de vous...

— Il me semble avoir déjà entendu ça quelque part.

Nous nous regardons en silence, chacun plongé dans ses pensées. Devrais-je partager un repas avec lui ? Non, c'est une très mauvaise idée. Cet homme est dangereux, il connait les femmes et sait comment les faire succomber. Or, c'est tout ce que je veux éviter ! Un an qu'un homme ne m'a plus touchée et je me suis promis que le prochain qui parcourra mon corps le fera par amour et pas par pur désir bestial. Je n'ai pas envie de tout gâcher alors que je tiens bon depuis tout ce temps !

Attise-moi... si tu peux (sous contrat d'édition)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant