Chapitre 15

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Carelle et Mr Arewa prirent leur après-midi. Ce dernier avait prévu quelque chose pour détendre la jeune femme, mais elle ne savait pas encore ce que c'était : il voulait lui faire la surprise.

Ils partirent donc, vers midi et demi, devant le visage médusé de leurs collègues, manger ensemble dans un restaurant.

Le repas se passa extrêmement bien, et au début, ils ne discutèrent que de leur travail. Puis du défilé. Et au fur et à mesure, la conversation dévia, et ils commencèrent à parler de leur vie personnelle.

Le déjeuner se finit assez vite, et ils sortirent à quatorze heures.

Ils prirent ensuite le bus et se rejoignirent l'autre bout de Paris.

Lorsque Carelle vit ce qui l'attendait, elle poussa un petit cri de stupeur et de terreur.

"-Ne vous en faites pas, vous serez attachée, il ne vous arrivera rien.
-Et si je rend mon déjeuner ?"

Félix se mit à rire.

"Si vous rendez votre déjeuner, ne le rendez simplement pas sur moi !"

Un petit sourire se dessina sur les lèvres de Carelle : elle ne l'avait jamais entendu rire.

Mais la pression remonta et lui fit perdre cet instant de joie.

"Non, c'est hors de question. J'ai tellement peur des hauteurs... Et puis du saut à l'élastique ? Mais enfin, que vous est-il passé par la tête ? Vous êtes sûr que vous n'êtes pas malade au moins ?"

Son patron prit cela à la rigolade et répondit :

"Non je vous assure, je vais très bien !"

Et il posa sa main sur celle que la jeune femme venait de mettre sur son front, comme pour prendre sa température.

Aussitôt, une sentation électrique se déversa dans son corps. Qu'était-ce ? Carelle n'en avait aucune idée, et elle se contenta de vite retirer sa main.

"-Bon, il faut que je me calme. Je vais le faire !
-Oui, vous acceptez !"

Ils se dirigèrent vers les cordes et pendant que des gens l'attachaient, la jeune styliste repensa au contact qu'elle avait eu avec Mr Arewa et la sentation qui l'avait parcourue juste après. Une sentation inexplicable... Mais vraiment étrange.

Et alors qu'elle était perdue dans ses pensées, elle ne se rendit pas compte que tout était prêt.

Elle allait devoir sauter. Tout de suite.

Mais juste avant qu'elle ne se lance, Félix lui chuchota au creux de l'oreille :

"Surtout, ne pensez pas au vide. Fermez les yeux, et criez aussi fort que vous le pouvez. Laissez vos muscles se détendre, se relâcher. Ne pensez à rien, et concentez-vous sur les battements de votre cœur. Puis rouvrez lentement vos yeux. Vous serez en bas."

Pour toute réponse, elle hocha simplement la tête.

"Vous êtes prête ?" demanda un employé.

Et sans qu'elle n'est eu le temps de répondre, on la poussa dans le vide.

CarelleWhere stories live. Discover now