Chapitre 23 - L'autre facette d'Emile

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- Mais c'est pas vrai ! Cria Anna qui n'avait plus à retenir sa voix ! Mais où est-ce qu'il l'a mise cette foutue clé ?

Elle voulut encore essayer mais elle s'arrêta et prit le temps de réfléchir.

- si j'avais un prisonnier et que la clé du cadenas était très importante, où est-ce que je mettrais la clé ?

...

- Bon sang mais c'est bien sûr ! Fit-elle avec ardeur.

Elle remonta les marches de la cave 4 par 4 et fonça vers Gérard. Elle fouilla ses poches, sûr d'elle... fouilla encore...

Mais rien ! Toujours rien !

Elle vit alors autour de son cou brisé une petite ficelle. Elle tira le collier de fortune et découvrit une grosse clé épaisse et brillante.

- C'est ça ! cria-t-elle de joie . C'est ça ! C'est elle ! Je l'ai ! Ça y est ! C'est sûr ! Cette fois c'est la bonne !

Elle retourna à toute allure près de son prince charmant. Le gros cadenas s'ouvrit enfin et s'écrasa au sol dans un bruit retentissant de métal, entraînant avec lui dans sa chute les chaines infernales.

Anna avait risqué sa vie pour lui, juste pour ce qu'il avait écrit. Elle adorait sa plume et elle était prête à s'envoler avec lui !

Son âme romantique lui avait donné une force incroyable, inimaginable, et lui avait fait franchir tous les obstacles vers l'objet de son amour.

Pourtant, elle ne connaissait même pas son prénom.

Elle était penchée sur lui, le regardait comme on regarde un enfant, avec des yeux pleins de bienveillance et d'affection.

Il ouvrit enfin les yeux et avait devant lui le plus beau et le plus aimant des visages, radieux, lumineux, souriant, plein d'amour et de bonté, de force et de beauté. Il était tombé sous le charme, subjugué, hypnotisé.

Il voulut se lever mais il se sentit trop faible et il retomba par terre.

- Attends ! je vais te chercher de l'eau ! Lui dit Anna en le remontant un peu pour qu'il s'assoie.

Elle partit chercher de l'eau. Elle remonta et trouva vite une sorte de petite cuisine sale où trainaient les couverts de la veille. Elle ouvrit le frigo et y trouva au milieu des bières et des pizzas entamées et desséchées une petite bouteille d'eau neuve. Elle la prit et sortit en vitesse de la pièce en faisant presque tomber un chandelier massif d'un autre temps, où étaient gravés les cavaliers de l'apocalypse et où se consumaient quatre longues bougies.

Elle devala l'escalier et porta immédiatement la bouteille à la bouche de François. Il but comme un assoiffé, goulument, avidement, comme un enfant ! Anna était encore plus touchée par le jeune garçon au cœur pur. Elle fixait amoureusement de ses grands yeux bleus les pupilles brunes et profondes du jeune homme. Il était vidé, exténué, mais il souriait comme jamais auparavant ! Il souriait de tout son cœur, de tout son être. Le bonheur était là, enfin, et s'appelait Anna.

Il tendit sa main glacée et tremblante vers elle, avec une douceur infinie malgré sa grande fatigue. Elle l'attrapa aussitôt entre ses grands doigts fins et chauds. Leurs cœurs battaient plus fort que des tambours de fanfare, non plus par terreur ou angoisse, mais par la plus belle chose qu'il y ait sur Terre : l'Amour, avec un grand A, comme le A de Anna.

Ils étaient épuisés tous les deux.
Il posa sa tête sur son épaule et lui balbutia, le souffle court :

- Je ...m'appelle ...François.

- Bonjour Francois ! moi c'est Anna !

- A...Anna... c'est très joli ! Et je ...je te trouve.... très jolie ! Ses mots avaient du mal à sortir avec le trop plein d'émotion et d'épuisement.

- Merci François ! c'est gentil ! Tu n'es pas mal non plusRépondit-elle comme une adolescente.

- tu ...m'as ...sauvé la vie Anna ! Je ne ...te remercierais jamais assez ! Que puis-je... faire pour toi en retour Anna ?

Elle le regarda longuement, prit quelques secondes pour réfléchir, se mordit se lèvres et d'un coup son regard s'illumina :

- Ferme les yeux François ! Lui murmura-t-elle d'une petite voix mutine.

Il se laissa aller en toute confiance, et elle vint poser ses lèvres doucement sur les siennes.
Ce baiser était chargé de toute la chaleur de son affection, comme François n'en eut jamais reçu de toute sa vie. C'était ce genre de baiser qui recharge toutes les batteries, qui redonne du courage et de l'espoir en l'avenir, et qui vous transporte au paradis !

Montez !Where stories live. Discover now