Chapitre 5

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Il faisait nuit depuis longtemps quand Aéléa eut fini de conter sonenfance à son père.

– Viens, dit-il, je vais te montrer ta chambre.


– Ma chambre ? Interrogea la jeune fille.

– Oui, elle t'attend depuis 140 ans, et après tout, une princesse, peu importe sa race, ne devrait pas dormir à la belle étoile ! répliqua le roi avec amusement.


– Ah oui...c'est vrai...du coup je suis une princesse...réalisa l'adolescente.

– Quelque chose ne va pas ? s'inquiéta Lundril.


– Est-ce que les princesses ici peuvent tirer à l'arc, courir dans les bois, monter à cheval ? Ou encore passer des jours à l'extérieur de leur palais doré et avoir des amis ?

– Ehbien, tous les Elfes, sans exception, doivent maîtriser l'art du tirà l'arc, être habiles à cheval et agiles... Cependant, uneprincesse, ou toute personne de sang royal, doit maintenir sonstatut. Cela dit, les exceptions ne sont pas exclues.

– Bon...eh bien tant pis...dit Aéléa, déçue de cette réponse.

–Cela te déçois ? s'enquit lesouverain inquiet.

– J'aurais aimé pouvoir continuer à vivre comme avant...

–Ce ne sera pas possible. Tu n'aspas d'«avant» ! Avant, c'est ta naissance, ton départ, etaujourd'hui. Ce qu'il s'est passé ces 142 dernières années nefait pas partie de ton histoire.

–Vous n'avez pas le droit dem'enlever mon passé, d'autant plus que par votre faute j'aisouffert toute ma vie d'être différente des humains sans ensavoir la raison ! Dans les bois, je ne pensais plus à rien, j'étaispleinement heureuse, avec mon cheval, le vent et le temps qui passe.Jamais mon père adoptif ne s'est interposé à ma façon de vivre.Il savait qui j'étais et me laissait vivre comme tel. Je rêvaisde ma famille, je la dessinais, j'en écrivais des histoires !Alors de quel droit osez vous vous imposer avec votre loi ! Jamais onne m'avait fait pire affront auparavant. s'insurgea la jeunefille. En me demandant d'effacer ces souvenirs, vous me verrieztriste, détruite...Est-ce cela que vous voulez ?!

–Non, bien sûr, et c'est pourcela que...


Leroi n'eut pas le temps de terminer sa phrase car sa fille étaitpartie en courant, larmes aux yeux. Seulement, elle ne connaissait dece palais que la salle du trône et le couloir principal. Mais elles'en fichait. Tout ce qu'elle désirait était un endroittranquille, qu'elle finit par trouver. Elle avait monté les 


escaliersdu château quatre par quatre, atteignant finalement une imposanteporte en bois peinte en vert. Au centre de cette porte se trouvaitune feuille de chêne dorée, vieillie par les âges. La jeune filleouvrit sans hésitation l'imposante porte.

– Là,déclara-t-elle, on me laissera tranquille. Non mais ils se prennentpour qui à vouloir m'interdire de faire ce que j'ai toujours fait,alors que je viens à peine d'arriver ?! Ils sont peut-être mafamille, mais franchement j'aurai pu rêver mieux ! C'est sûrqu'au premier regard, mon père a l'air puissant, mais en fait cen'est qu'un froussard...

– Jene suis pas celui que tu crois ! dit une voix derrière elle, je neveux que ton bonheur, crois moi !

– Vousm'avez suivie ?!

– Pasvraiment...je savais que tu allais venir ici, parce qu'Iris yvenait souvent...

– Iris...c'estle prénom de ma mère ? Questionna Aéléa dans un murmure presqueinaudible.

– Etelle t'aime, tu sais...enfin...de là où elle est, elle veille surchacun de nous...

Ilss'assirent tous deux en tailleur, côtes à côtes dans le silencede l'aube.

Unedizaine de minutes plus tard, ils descendirent dans la salle dutrône. Ils y trouvèrent Thellundril et Étaure en pleine discussionavec un autre Elfe, qui n'était pas d'ici, à en juger sonapparence :

Imposantet robuste, arborant de longs cheveux noirs tressés, des yeuxnoisette pénétrants et un visage finement sculpté, il dégageaitune aura de puissance incontestable. Vêtu de tuniques sombres ornéesde motifs célestes, d'un pantalon moulant noir et de bottes en cuir,il était élégant tout en étant sobre. Sa jeunesse apparente lesituait à peu près dans la même tranche d'âge que Thellundril.

– Ah! s'exclama Lundril avec enthousiasme, Odwan ! Comment teportes-tu, mon ami ?

– Trèsbien, merci Lundril ! répondit le-dit Odwan. Je suppose que cetteravissante demoiselle qui vous accompagne est Aéléa ?

– Voussupposez bien, salua la jeune Elfe un peu sur la défensive, heureusede vous rencontrer.

– Moiégalement ! Surtout que ton frère n'a eu de cesse de me parler detoi depuis mon arrivée !

Aprèsce court échange, la princesse posa son verdict : elle ne luifaisait pas confiance. Il avait l'air trop sûr de lui, vantard etprétentieux.

Le roi l'envoya sechanger, car on ne reçoit pas un invité en étant mal habillée !Elle prit un bon bain, cela lui remit les idées en place et lui fitmomentanément oublier ses problèmes. Quand elle en fut àl'habillage, ce fut une toute autre histoire ! Dans son armoire,pas de jeans, ni de t-shirt, ni de sweat-shirt. Que des robes, toutesplus jolies les unes que les autres. Elle fouilla jusqu'à cequ'elle trouve une tenue qui lui convenait : un pantalon moulantkaki, accompagné d'une sorte de bustier en cuir avec de largesbretelles. Ensuite, elle dénicha une paire de bottes semblables àcelles de son père.

– Vêtue ainsi, jesuis plus libre de mes mouvements, libre de faire ce que je veux,quand je le veux !


On toqua à saporte. C'était Thellundril, qui lui demanda si elle voulait bienaller tirer à l'arc avec lui, afin qu'il évalue son niveau.

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⏰ Última actualización: Feb 08 ⏰

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