Prologue

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 — Pourquoi papa t'a frappée maman? demandait, Elana, la fille unique de Monsieur et Madame  Cavendish, en pressant délicatement la joue gonflée et pourprée de sa mère. Ce à quoi elle répondit par un sanglot.

Elles étaient à terre, la mère adossée au somptueux fauteuil du salon secondaire de la demeure des Cavendish, là où son mari venait de la projeter. Elana, les genoux à terre, étudiant son visage. Elle n'avait que six ans, c'était la première fois qu'elle voyait son père lever la main sur sa mère. Bien qu'elle entendait souvent des cris, elle n'avait jamais été témoin des violences physiques. Pas avant ce soir là.

— Maman? Tu as mal?

La mère regarda enfin sa fille, elle la fixa un court instant avant de la prendre contre elle.

— Non, je n'ai pas mal. Pas là.

— Alors, tu as mal où maman? demanda la petite en reculant pour scruter sa mère pour trouver une autre plaie qui pourrait lui provoquer une douleur.

— La où ça ne se voit pas..., souffla la mère en se relevant.

— C'est parce qu'il t'aime? Tu m'avais dit que...

 — Dame Valdi, raccompagnez-là dans sa chambre, coupa Mme Cavendish, soudain prise d'une migraine. 

— Mais maman..., articula à demi-voix Elana, encore bouleversée ce à quoi elle venait d'assister, elle demeurait là, figée dans l'instant, comme capturée par l'étreinte glaciale de l'horreur.

— Venez, mon enfant, dit Dame Valdi en agrippant la petite main d'Elana qui ne quitta pas des yeux sa maman jusqu'à ce qu'elles franchirent la porte.


***

— Dame Valdi?

— Mademoiselle?

— Papa, il a frappé parce qu'il aime maman? questionnait Elana sa nounou alors qu'ils venaient d'entrer dans la chambre de l'enfant. 

C'est ce qu'elle avait entendu comme explication la dernière fois que sa tante était de passage et qu'une dispute éclata dans le domaine. Sa tante rassura la fillette en déclarant que c'était par amour.

Dame Valdi ne répondit pas, bien trop en colère contre son maitre. Elle était témoin depuis le début de la violence et de l'irreverence de celui-ci envers sa femme. Cette femme qui aimait aveuglement et sans condition son mari.

— Moi, je veux pas d'un mari qui m'aime..., marmonna Elana en tirant ses pantoufles pour s'engouffrer dans la couette moelleuse de son lit, bien trop grand pour une petite fille de cet âge.

— Si seulement votre père aimait votre mère...ou pour le moins, autant qu'elle l'aime, lâcha Dame Valdi ne cachant pas son mépris pour cet homme.

— Je vais le demander au petit seigneur! s'écria la petite en se mettant debout sur son lit.

— Grand!...Grand seigneur! Allez, recouchez vous jeune fille, gronda Dame Valdi en mettant la petite au lit, en la recouvrant d'un édredon et d'un baiser avant de quitter la chambre laissant Elana seule dans le noir.

Elle détestait l'obscurité, elle avait une crainte démesurée, que son père avait rapidement évincée par une simple interdiction. Personne n'osait désobéir à ses ordres, même pas sa fille. 

Dès que Dame Valdi quitta la chambre, Elana se leva pour se mettre à la fenêtre pour prier, là où les lueurs de la lune éclairaient l'appui de fenêtre doré de sa chambre.

— Petit...pardon...Grand Seigneur! Fais que papa aime autant que maman l'aime...et qu'elle ne pleure plus, formula Elana avant de se précipiter dans son lit ayant entendu des bruits de pas lourds semblables à celui de son père dans le hall.

— Merci petit Seigneur..., chuchota-t-elle avant de s'assoupir.

Holloway (réécriture en cours)Where stories live. Discover now