Chapitre .47.

Depuis le début
                                    

Charles acquiesça d'un geste de la tête et ils se remirent en marche à la recherche cette fois-ci d'un espace calme, sans manège ni foule autour. Pour cela ils durent quitter la fête foraine où la musique continuait à résonner et où toujours plus de gens étaient présents. La technique de Charles avait l'air de fonctionner puisque personne ne les avait interpellé pour prendre une photo et c'était tant mieux. Cependant, ils avaient quand même décidé de quitter les lieux pour être au calme et surtout, seulement tous les deux. Ils reprirent donc le chemin vers la voiture de Charles et s'arrêtèrent a mi parcours pour se poser tous les deux. C'est sur les marches d'un escalier en pierre entre deux bâtiments plutôt anciens qu'ils s'arrêtèrent.

- Merci pour ce week-end. Posa-t-elle sa tête sur l'épaule du pilote.
- Avec plaisir.
- Je peux te poser une question ?
- Je t'écoute. Continua-t-il à regarder les voitures passer dans la rue perpendiculaire à là où ils se trouvaient.
- Hier tu m'as dit qu'on était pas en couple, commença-t-elle, et je sais que je suis pas facile à lire, se redressa-t-elle pour le regarder, mais... tous ces moments qu'on partage, et toutes ces choses qui se passent entre nous, je les vis pas avec quelqu'un d'autre. Ce que je veux te dire, et je vais finir par y arriver, reprit-elle, c'est que si tu veux pas ou si tu es pas prêt à te mettre en couple, dis-le moi toute suite. Parce que bien que ça me fasse aussi peur que le manège dans lequel tu m'as fait monter, sourit-elle, j'ai de sentiments pour toi. Et je préfère qu'on s'arrête là si toi et moi on ne veut pas la même chose, prit-elle un ton plus sérieux, plutôt qu'on continue comme ça et que la réalité fasse encore plus mal plus tard. Termina-t-elle son monologue.

Le Monégasque l'avait laissé aller au bout de sa pensée sans jamais l'interrompre. Un point de plus pour lui. Peut être que cela était due à la surprise qu'était le discours de Jeannie pour lui mais dans tous les cas cette dernière avait fortement apprécié qu'il ne la coupe pas dans la délivrance de ses sentiments. Elle avait pris son courage à deux mains et s'était livrée. Elle avait désormais le cœur qui battait vite dans sa poitrine, stressée de sa réponse.

- Tu dis plus rien... commença-t-elle à paniquer intérieurement.
- J'étais pas prêt à ce que tu me dises tout ça, toi Jeannie la fille la plus secrète sur ses émotions que j'ai rencontrée. Mais...

Charles se leva et attrapa les mains de la Franco-Britannique qui ne savait toujours pas ce qui l'attendait. Il la fit se relever également puis glissa une main délicatement, comme une caresse, sur sa joue.

- Jeannie, est-ce que tu veux bien continuer à être la première personne que j'ai envie de voir le matin quand je me lève ou quand je sors de ma monoplace après une course ? Ou encore, la personne que je fais en sorte de croiser dans les gradins parce que certes j'ai de la chance de faire ce métier, mais à tes côtés c'est un tout autre luxe. La fit-il sourire. Jeannie, tu veux bien partager ta peur avec la mienne et essayer de construire quelque chose avec moi ? Termina-t-il.

La brune acquiesça de la tête et vint voler un puis deux puis trois baisers qu'il lui rendit aussitôt. Le cœur de Jeannie était rempli de belles choses et soulagé d'un poids qu'elle ne pensait pas porter jusqu'ici. Sa crainte de l'après, et notamment de cette relation dans les paddocks n'avait pas disparue mais elle était partagée avec Charles et plus facile à supporter. C'est toujours plus simple à deux de toute façon.

***
~ Jeudi 20 Juillet ~
Castellet

Jeannie était installée sur la canapé du airbnb qu'elle et sa famille avaient loué pour ce long weekend. Comme lui avait indiqué Maxime, ils lui avaient fait une petite place pour qu'elle puisse rester avec eux. Elle était arrivée depuis peu, étant rentrée un peu tard de sa journée de travail. Elle avait essayé d'en faire un maximum aujourd'hui pour pouvoir en faire légèrement moins le lendemain et profiter davantage de sa famille. Sa mère, Austin et Erine accompagnés de Maxime étaient arrivés seulement une heure avant Jeannie à cause de la route qu'ils avaient dû faire.

D'une pierre deux coupsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant