Juste un rêve ?

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Je gravissais à pieds  le sentier caillouteux de la montagne en été, le climat était sec et lourd, et la poussière volait à chaque pas que je faisais. Il semblait faire encore plus chaud avec les trois valises pleines a craquer de vêtements et d'affaires inutiles que j'avais juger être une bonne idée de prendre avec moi. Mais j'oubliais vite mes regrets en apercevant le bout du toit de la maison qui commençais à apparaître. La demeure dans laquelle j'emménageais se trouvait sur le flan d'une montagne, assez loin du petit village le plus proche, au milieu de la végétation, de la forêt et des animaux sauvages : C'était une première pour moi, qui avait toujours vécu en ville. Je n'étais pas non plus habitué aux randonnées en montagne et au sport intensif.

Enfin arrivé au bout du chemin qui semblait interminable, trempé de sueur et complètement essoufflé, je relevai les yeux et m'émerveillai devant la grande maison, dont les murs étaient recouverts de lierre et de belles fleures orangées dont les pétales semblaient si fragiles. Je tournais la clef dans la serrure, appuya sur la poignée rouillée et poussais la porte grinçante et dont la vieille peinture bleue s'écaillait. J'entrai à l'intérieur, il faisait frai et sombre, une forte odeur de renfermé attaqua mes narines. Je laissai tomber mes sacs et soupirai de soulagement.

Après avoir décoincé les volets, dépoussiéré quelques meubles et m'être allongé sur le sol de la mezzanine que j'imaginais déjà comme ma chambre, je me perdais dans mes pensées: « Cette maison est vraiment dans un sale état ... » soupirais-je.

Soudainement un bruit régulier attira mon attention. Comme si un robinet avait été mal fermé. Je descendais les escalier à la hâte et allait inspecter la cuisine, jusqu'à ce que je me rende compte que ce bruit venait d'une trappe. Je soulevai prudemment la planche de bois et vis que celle-ci donnait accès à un sous-sol, et que de l'eau y ruisselait au fond comme une piscine. On pouvais presque apercevoir, dans la pénombre, en regardant l'eau croupie que des poissons dont on ne voyais que les ombres s'y tortillaient. Mais malgré cet aspect lugubre et écœurant de la cave, celle ci dégageait une odeur de sel, d'océan, de chaleur, et il me suffisait d'inspirer cet étrange parfum pour me plonger complètement dans mes souvenirs d'enfance, de vacances à la mer. Ce ne devait être qu'une simple fuite. Je refermai la trappe et décidais de m'occuper de cela plus tard, car c'était bien le dernier de mes problèmes. Enfin, c'est ce que je croyais...

Le lendemain arriva rapidement. Le soleil brûlant de la canicule  avait déjà fais de la mezzanine un four. Je me levai difficilement,  froissé par les courbatures. Je descendais les escaliers grinçants, et  allai comme tous les matins, ouvrir le tiroir à droite de l'évier pour  prendre un verre d'eau, mais quand j'ouvris le tiroir, je fus surpris,  non pas parce que mon inattention m'avait fais oublié que j'avais  déménager et que les verres ne se trouvaient plus là, mais parce qu'à la  place du tiroir vide, il y a de l'eau turquoise qui en débordais et  comme une fontaine, elle formait une cascade, des poissons de toutes les  couleurs s'en échappaient et partaient en remuant la queue.  Complètement effaré, je refermai le tiroir brusquement et m'en éloigna  en courant et en trébuchant. Il avait cesser de couler, mais par terre  il y avait encore une flaque avec des poissons se débattant, gigotant dans tous les sens. Mais même après quinze minute de réflexions en  regardant les poissons mourir sans rien faire, en regardant le bois  humide du tiroir, rien ne me venait, je restais bouche bée, assis par  terre, devant ce qui venait de m'arriver. J'avançai à quartes pattes  prudemment pour tâter un poisson, vérifiant si il était bien réel, mais  le toucher humide de ses écailles mortes me firent frissonner de dégoût.  Est-ce que tout cela est vrai ? Puis tout a coup, une odeur familière  me titilla à nouveau les narines. La même qu'hier. Je me revis avec ma  mère, avec sceau vert clair en plastique remplis d'eau et de poissons  que j'avais capturé, du sable désagréable me chatouillait entre mes  orteils et sur mes mollets, ma mère me tenait immobile pendant qu'elle  essayait désespérément de me mettre de la crème solaire, je me rappelle  encore de mon chapeau avec des motifs de homards bleus. Mais je reviens  tout à coup à la réalité. Maintenant c'était sur, le seul endroit qui  peut être la cause de l'inondation était le sous-sol. Je me dirigea vers  la trappe, l'ouvrit dans un grincement de métal rouillé. Et mon cœur  cessa de battre. Un énorme poisson, au travers des reflets bleu clair de  l'eau sous le soleil brûlant des îles tropicales, me regardait avec des  yeux aussi gros que les balles de tennis, totalement noirs, je pouvais  même voir mon reflet effrayé à l'intérieur. Il détourna le regard et  partis lentement. Il laissa alors paraître derrière lui, le fond de  l'océan, des algues de toutes les sortes, de toutes les formes, des  merveilles que je n'avait jamais vu, même à la télé. Des espèce de  crabes et de poissons vivaient au fond de cette eau translucide. C'était  effrayant et magnifique à la fois, la chose la plus étrange que je ne  jamais ressentis. mais le niveau de l'eau montait de plus en plus, je me  levais pour aller me réfugier dans un endroit sûr, mais des poisson se  frottaient contre mes genoux déjà engloutis sous l'eau. Des algues  poussaient a la vitesse de la lumière sous chacun de mes pas. Je montait  les escaliers quatre à quatre, me faisant emporter par le courant, je  m'agrippais a la rambarde de toutes mes forces, mais bientôt l'eau  m'avait aspiré,  et je sombra au fond de l'océan. La surface s'éloignait  petit à petit, les poisson étaient de plus en plus gros et de moins en  moins nombreux, il faisait de plus en plus froid et sombre, vide. Je  fermai les yeux, et m'endormis paisiblement.

Un bruit  atrocement strident parcouru mes tympans. J'éteins machinalement mon  réveil, et me retourne dans mon lit. Quoi ?! je me lève brusquement et  me remet les idées en place. Je suis en vie ? Je regarde autour de moi  et remarque mes valises posées maladroitement sur le sol vide de mon  appartement. Je n'ai même pas encore déménagé. Je laissa s'échapper un  soupire de soulagement, et me lève lentement. Je vais jusqu'à ma cuisine  et ouvre le tiroir à droite de l'évier, et encore une fois je fus  surpris. Il n'y avait plus un seul verre. Mais je me rassure rapidement  en me rappelant que j'ai déjà emballé toute ma vaisselle dans des  cartons.

Finalement, je me demande si c'est une bonne idée de déménager  dans cette maison...

BubulleWhere stories live. Discover now