Chapitre 3

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James

La fameuse chambre de Louis est tout ce qu'il y a de plus basique. Elle n'est pas plus grande qu'une salle de bain et ne dispose que d'une toute petite fenêtre œil de bœuf. Les murs sombres d'un magnifique vert forêt qui rend la pièce encore plus petite. Un petit lit est disposé en face d'une commode style Empire qu'on peut distinguer grâce à ses pieds en forme de patte de lion. Aux côtés du petit lit sont disposées deux tables de nuit avec un dessus en marbre ainsi que deux lampes à pétrole. Au-dessus de la porte, il y a une cloche, un système pour appeler le service.

William attend patiemment à la porte pendant que je fais le tour de la pièce. Mais qu'attend-il au juste? Pour être honnête je ne savais même pas ce que je faisais ici. Mais au moins j'étais en sécurité pour le moment. Je regarde le fusil toujours posé sur l'épaule du gardien... enfin...je suis presque en sécurité.

La vieille femme de la salle de bain passe la porte sous mon regard surprise, ses mains chargées de linges.

- Monsieur vous fait parvenir des vêtements...


J'hoche la tête en les acceptant et la femme repart comme elle est venue, c'est à dire sans prévenir.

- Habille-toi, grogne le gardien.


Par pudeur je m'apprête à fermer la porte, mais William m'en empêche.

- Laisse-là ouverte, je n'ai pas confiance en toi.


Je regarde autour de moi. Que veut-il que je fasse? Il n'y a rien dans cette pièce, rien à voler, rien à casser et la chambre est à l'étage, elle est trop haute pour que je puisse m'enfuir par la fenêtre. De toute façon, je n'en ai même pas envie.

- Comme tu voudras, répond-je simplement en haussant les épaules.


J'entend un grognement de sa part, ce qui me provoque un rictus sur mon visage.

Lorsque je me déshabille, je n'ai pas besoin de me retourner pour savoir que le gardien me regarde. Je sens ses yeux noisette posés sur moi. Je sens chacune de mes cicatrices brûler à chaque passage de son regard parcourant la peau de mon dos.

- Voilà, dis-je une fois habillé de mon costume de valet.

- Voilà? Tu n'es pas sérieux?

- Ben quoi?


William, sans prévenir, attrape brusquement le col de ma chemise. Son visage est tout près du mien, assez près pour que je ressente son souffle tiède. William semble plus jeune que moi mais il est un peu plus grand. Les mains du gardien s'approchent de mon cou, je ne sais pas quoi faire, il serre fort et il manque de m'étouffer. Veut-il me tuer? Je n'en douterais pas si c'était le cas !

- Tss, tu es le nouveau valet de chambre et tu ne sais même pas nouer une cravate correctement.

- Je n'ai jamais fait ça de ma vie.

- Personne n'est dupe. On sait tous que tu viens de la rue. Je ne crois pas que tu ais ta place ici.

- Cette fois-ci, c'est moi qui ne suis pas dupe, tu ne m'apprends rien.


William replace correctement son fusil sur son épaule droite.

- Et bien, si tu en es conscient, tant mieux, mais ne crois pas que tu vas avoir une vie facile ici. Viens, Louis va t'apprendre tes fonctions.

Le Duc et le PirateTahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon