Chapitre 34 Fabio 1/2

Depuis le début
                                    

— Tu le sauras quand tu seras plus grand, le charrié-je un peu.

C'est ma façon à moi de me venger pour sa loyauté envers Luisa.

— Quoi qu'il en soit tu n'aurais jamais dû la mettre en colère, continue t-il sans me prêter attention. Elle, qui est si belle, gentille, intelligente, généreuse, comment as-tu osé ?

— Qu'est-ce que j'ai fait ? Je ne l'ai pas revu depuis hier après-midi, où elle m'a jeté hors de chez elle, non, de chez ma sœur comme un vaurien. Elle n'en avait pas le droit !

— C'était tout à fait justifié ! Tu n'aurais jamais dû rire de son malheur, mais quel homme es-tu devenu ? On ne se moque pas ainsi des gens, mon garçon !? Si ton père était encore de ce monde, il t'aurait...

— Ce n'était pas voulu, l'écourté-je. C'était nerveux.

Je n'ai pas besoin qu'il me dise que mon papa doit se retourner dans sa tombe avec les âneries que je fais. J'en suis conscient. J'ai merdé avec Luisa ! Et depuis je cherche à me racheter. Mais j'ignore comment m'y prendre.

— Tu as toujours une excuse ! Quand est-ce que tu vas grandir ? J'en ai assez de rattraper tes sottises !

— Non ! C'est vrai ! En plus, à ce moment là, je ne savais pas pour son crétin de fiancé. Lui, oui, c'est un vrai salopard !

Si je le croise, je lui bousille les yeux ou les jambes. Il saura ce que ça fait d'être à l'hôpital sans pouvoir compter sur quelqu'un.

— Je croyais que tu avais lu le livre ?!

— Je l'ai terminé hier soir. Je ne savais pas pour son imbécile de copain. Je te le jure ! C'était plus fort que moi. Je n'ai pas pu m'empêcher de rire quand elle m'a annoncé sa rupture, je l'avoue. Mais ce n'était pas pour me moquer d'elle. Jamais je ne ferai une telle chose. C'était déroutant d'apprendre qu'on avait plus de points en communs que j'en aurais voulu.

Je m'arrache les cheveux tellement je m'en veux. J'aurais dû me contenir. Pourquoi, pour une fois, je n'ai pas fait celui dont tout le monde croit que je suis, un insensible ?

— C'est impressionnant les similitudes que vous avez dû endurer, compatit Avo. Mais pourquoi, tu ne lui as pas dit, tout simplement, le pourquoi du comment ?

— Car elle ne m'a pas laissé lui expliquer. Elle s'est emportée et m'a foutu dehors. J'ai essayé tu sais, mais...

A quoi bon poursuivre ? Je sais qu'elle ne me pardonnera jamais. Et au regard qu'Avo me jette, j'ai la certitude que je dis juste.

— Vous êtes de vrais gamins quand vous le voulez tous les deux. Vous vous ressemblez un peu trop.

— Je n'y suis pour rien ! Enfin si ! Mais elle aurait dû me laisser le bénéfice du doute, au lieu de ça, elle a vrillé. Pourtant, je m'étais comporté comme un gentilhomme hier avec elle, et pour me remercier elle n'a rien trouvé de mieux que de me claquer la porte au nez. Qui fait ça ?

Bon ok ! Je serai le premier à le faire si les rôles étaient inversés, mais ce n'est pas une raison suffisante. Elle n'est pas moi. Et en plus de ça, tout le monde me répète qu'elle est la gentillesse incarnée. Tu parles !

— L'amour peut nous faire faire des trucs débiles ! stipule t-il.

— Oui, peut-être mais dans ce cas présent, c'est plutôt la colère qui nous fait faire des choses complètement absurdes.

C'est vrai non ? Si je n'étais pas aussi remonté contre le fait qu'elle habite au troisième, rien de tout cela ne se serait produit. La colère est mauvaise conseillère. Je commence à peine à le comprendre.

— Tout est lié mon garçon. La colère, la haine, l'amour, c'est un tout ! Et entre Luisa et toi, c'est explosif !

— Non, non, et non ! Il n'y a pas de Luisa et moi ! corrigé-je ses propos erronés en haussant le ton.

— Il faut vraiment vous enlever vos œillères car vous êtes totalement dans le déni. Vous ne voyez pas ce qui vous unis, ni cette lueur dans vos yeux quand vous parlez de l'autre ? Continues à faire celui qui ne voit rien et tu finiras tout bêtement par la perdre, me sort-il tout en se levant de mon canap' et se dirigeant vers la sortie.

— Je ne continue rien du tout ! Elle ne s'intéresse pas à moi. Elle sort avec Manu ! l'informé-je.

Néanmoins, je le somme d'être déjà au courant. Tout le quartier le sait. C'est affolant la manière dont se propagent les nouvelles par ici. On croirait que tout est relié aux infos nationales.

— Oui, peut-être ou peut-être pas.

— Si ! Ils sont sortis tous les deux la dernière fois, m'irrité-je bien plus que je ne le voudrais.

Savoir ma voisine avec mon ex-meilleur ami me rend complètement dingue. Ça m'insupporte !

— Je suis au courant mon grand. Mais si tu lui donnais plus d'attention, elle serait peut-être ici, et non dans l'espoir de revoir ton ancien camarade de jeu. Bouge-toi les fesses !

— Je ne peux pas.

C'est trop difficile ! Je pensais pouvoir y arriver hier, et regardez où ça m'a amené... dans une pagaille monstre.

— C'est toi qui vois ! Après ne viens pas pleurer car tu l'as perdue, me sermonne t-il en quittant mon appartement.

Je ne suis pas du genre à pleurnicher. Il devrait le savoir !

Je me lève et me dirige vers mon entrée alors qu'il est sur le point de refermer derrière lui.

— Je ne peux pas perdre ce qui n'est pas à moi, lui expliqué-je.

— Mon garçon, ça c'est ce que tu crois, me lance t-il avant de prendre congé.

Puis, il disparaît dans la cage d'escalier me laissant seul dans le désarroi le plus total. Cependant, je n'ai pas le temps de m'apitoyer sur la question, il faut vraiment que je me repose, que je dorme. J'ai tout le temps de repenser à tout cela après trois ou quatre bonnes heures de sommeil. 





Publié le vendredi 12 janvier 2024

J'espère que cette partie de chapitre vous a plu ? 

La petite suite est pour demain, soyez au rendez-vous ! 

Bonne journée ! 

L'appart du Troisième (nouvelle version)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant