Maria

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J'ai un noeud dans la gorge mal à la poitrine juste au niveau du coeur. J'ai peur. L'alarme vient de sonner. Un truc qui disait qu'il fallait se cacher sous les tables et en silence.

Ma prof de français ferme la porte à clef et met une table de travers. La mienne. On me met toujours au premier rang à la demande de mes parents. Ils veulent le meilleur pour mon futur je les comprends mais ils ne me laissent plus vivre. Je n'aime que les cours de français mais quand on fait de la littérature. Aujourd'hui c'est ce qu'on faisait, de la littérature. On lisait Romeo et Juliette rien de plus classique mais assez passionnant.

Je dois me placer à côté d'Adrien. Merde. Pour résumer c'est le mec le plus beau gosse que vous ayez jamais vu. Il fait du foot comme presque tout les mecs de notre âge. Il a aussi la meilleure copine du monde et en fait baver de partout. Mais le meilleur c'est que ses yeux bleus célestes parfois viennent se plonger dans les miens et à ce moment-là tout s'arrête même mon cur.

Tout le monde pense que je suis l' intello de la classe mais pas du tout. Je suis assez banale, cheveux châtains,yeux marrons, qui s'habille pas mal. Juste normal,lui non. Je m'assoie près de lui. Sous la même table, tout le monde est silencieux.

Personne n'ose faire de bruit. Je lis la peur dans chaque regard de mes camarades et dans celui d'Adrien aussi. J'entends sa respiration rapide et son cur battre la chamade mais ses yeux transmettent le calme. On entend des coups de feu,sans faire exprès j'appuie ma tête sur son torse musclé. Je me dégage rapidement mais il me remet ou j'étais, il me bouche les oreilles pour être loin de ces coups de feu qui ne s'arrêteront jamais.

On ne tape pas à notre porte ni on essaie de la forcer. Je pense à mon frère qui doit être quelque part là lui aussi mort de trouille. Ma meilleure amie, Caroline est au fond de la salle,elle regarde par la fenêtre en espérant que ce cauchemar s'arrête.

Je pense que c'est un rêve,l'imagination qui me joue des tours car je suis très proche de celui dont je suis amoureuse depuis bien longtemps mais non. C'est réel, je ne sais pas qui sont ces gens ni ceux qui viennent faire mais je veux que ça s'arrête, que je puisse aller voir si tout le monde va bien, si aucune goutte de sang n'a été versée sur ce sol ou normalement on étudie,apprend.

Les coups de feu s'arrêtent d'un coup je bouge pour voir la figure d'Adrien, la seule chose que je vois c'est la peur. On se fixe pendant un long moment entouré par le silence. Puis il s'incline vers moi et ses lèvres frôlent les miennes. Je suis en feu.

Une voix insupportable crie dans les mégaphones de tout le collège qu'il n'y a plus aucun danger. Je l'écarte de lui à contre cur et le lève pour aller récupérer ma table qui bloque la porte. Je ne réalise pas ce qui vient de se passer.

Les yeux regardent un peu partout mais sans rien regarder pour autant. Je ne me sens pas bien du tout. J'ai une douleur inimaginable à l'estomac. Je me retrouve par terre, agenouillée. Tout le monde ouvre les rideaux pour laisser passer la lumière. Personne n'ose ouvrir la porte.

On reste tous là apeurés jusqu'à ce que la police vienne nous ouvrir avec la clef d'un des surveillants. On nous demande s'il y a des blessés mais tout le monde est sain et sauf, physiquement.

Je cours partout en cherchant mon frère. Je le trouve dans une ambulance. Mes parents à son chevet, il est blessé au niveau de la jambe droite. Il y a une énorme tâche de sang sur son pantalon beige.

Ils me regarde soulagé que je sois également vivante mais rien d'autre. Je parie qu'ils viennent de prendre un vol pour venir jusqu'ici il y a même pas une demi heure. On ne me laisse pas rentrer dans l'ambulance et mes parents montent avec lui. Je cherche ma meilleure amie du regard. Elle est dans la cour avec sa mère. Elle pleure,elle crie de douleur,se tire des cheveux. Sa mère pleure aussi. Je viens de comprendre, sa sur, Julia vient de mourir.

Pourquoi?Where stories live. Discover now