DIMENSION - TOME 2

Chapitre 2

Je le vis hésiter, et ça me faisait davantage tiquer.

― Je pense que ta louve est en train de se laisser mourir..

Le choc fut quelque peu brutal, mais je n'avais plus la force de pleurer ou bien d'exploser. Ma réaction le surprit, car je ne fis rien, et ne dis rien. Oui, Ova était elle aussi en train de m'abandonner.

Je m'installais à terre contre le mur et Yediel ne sut que faire. Il vint s'installer simplement à mes côtés et tenta de me parler. Cependant, je ne l'écoutais pas. J'entendais de moins en moins ses battements de cœur, il semblait lointain. Je sentais de moins en moins son odeur, il semblait lointain. Oui.. il y avait bien quelque chose qui avait changé. Je percevais moins les choses.

Je ressentais toujours mon pouvoir de Xiirr, mais plus tellement ceux de ma louve. Ainsi, il me raconta des histoires pendant un moment, s'imaginant probablement que ça me ferait du bien. Mais je n'étais plus, et je n'étais pas sûr d'être à nouveau.

...

Je m'habillais d'un simple pantalon cargo ainsi que d'un débardeur noir et des bottes de la même couleur. Aujourd'hui, j'abandonnais les robes longues que j'adorais habituellement. Malarre, mon éternelle amie, m'attendait devant cette fichu porte qui m'enfermait depuis des lustres maintenant. De ce que j'avais cru comprendre, un peu plus de deux mois. Cependant, cela ne m'avait pas paru aussi long dans l'état dans lequel je me trouvais.

Mais en ce beau jour, Yediel m'autorisait à sortir pour rejoindre son château. Malheureusement pour moi, la condition était de ne pas me téléporter, de ne pas chercher Shogo ou bien les autres. Il m'autorisait simplement à inviter ma famille. C'était la seule chose qu'il me demandait et que je comptais respecter. Je ne voulais voir personne, ni Shogo, ni Lavelaï ou bien Aléliss. Je me sentais trahie par tout le monde.

De toute manière, Parsaté m'avait fait part d'une énième chose. Le château contenait désormais de l'Érale. La bête noire des Xiirr, ce qui nous empêchait de nous téléporter. La raison du pourquoi j'étais bloqué depuis le début. L'Érale est un set de pierre précieuse, qui une fois formé autour d'un lieu où d'une Xiirr, empêche cette dernière d'en sortir de n'importe quelle façon. C'est une barrière.

J'entendais encore le rire à Parsaté, à la fois sadique et innocent. Mais aussi, je percevais Malarre s'impatienter. Elle n'était pas si loin de moi, car autrement, je ne l'aurais plus vraiment aperçu. Cette peste ne se gêna pas pour me regarder de haut lorsque j'en vins à passer près d'elle. Puis une fois satisfaite de la croissance de son égo, elle me dirigea vers ma nouvelle demeure.

Je découvrais des sous-terrains luxueux et sobres dont je n'avais strictement aucune idée d'où il se trouvait. Il n'y avait aucune fenêtre, uniquement des lampes qui coûtaient probablement plus chère que ma maison en elle-même. À un moment donné, on arriva dans une salle et on entra dans un ascenseur modernisé. Quelle fut ma surprise lorsque je me rendis compte qu'il venait de nous déposer tout droit dans une grotte avec pour porte une énorme cascade.

― Où sommes-nous ? Je m'interrogeais grandement.

― Dans un lieu tenu secret qui se trouve pas loin du château. Parsaté me répondit subitement, sortant de nulle part.

Je me doutais bien qu'elle ne m'en dirait pas plus. Mon silence fut sa réponse et elle le comprit. Alors sans attendre, je les suivis vers une forêt que je reconnaissais peu à peu et qui me rassurait. Mon âme tremblait encore, et le silence de Ova me tuait. Allais-je devenir un déchu ? Me transformer en zombie sans plus aucun sentiment et probablement mourir ?

Avec un peu de chance, non, car j'étais désormais un bêta numéro un et que nous avions plus de facilité à nous en sortir. C'était triste et injuste pour les autres, les plus faibles, la plupart mourraient chez eux. Cependant, ça ne voulait pas dire que cela façonnerait mon futur d'une bonne manière. Je souffrirai éternellement, mais je le gérerai différemment.