Chapitre 13 - Dangers

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   La nuit tomba et la lune s'éleva

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   La nuit tomba et la lune s'éleva. Emmitouflée, je continuais de diriger mon voilier contre vents et marées, seule. Je glissai mon nez sous le duvet, m'entourant d'autant plus de chaleur. Je n'avais pas rencontré d'autres navires, et j'avais encore essayé d'appeler Corail, en vain. Je commençais sérieusement à m'inquiéter.

Je bâillai, mes paupières s'alourdissaient à vue d'œil. Comment pouvais-je me reposer en laissant le navire avancer ?

Peut-être que je ne pouvais tout simplement pas. Peut-être que j'en demandais trop à mon corps.

J'avais encore un cordage... je pourrais peut-être m'approcher d'un rocher, ou quelque chose qui y ressemblait, pour m'y amarrer le temps de la nuit. Oui, nouvel objectif : chercher un roc pour pouvoir dormir sans craindre de dériver ou de faire naufrage.

À vrai dire, je ne voyais pas grand-chose, en pleine nuit. Je savais que les Écueils du Destin se trouvaient à l'Est de ma position, mais ils n'étaient pas sûrs, selon ce que m'avait dit Neven. Cette zone était remplie d'écueils traîtres. Beaucoup y périssaient, et seuls des navigateurs expérimentés passaient par-là. Puis, me rendre là-bas me ferait dévier de ma destination qui allait déjà se trouver ralentie par ma pause nocturne.

Je songeai pendant un instant que Neven ne m'avait pas donné le temps de trajet en prenant en compte les pauses... elle avait sans doute oublié que techniquement je n'avais personne pour me seconder ou assurer la navigation, contrairement à elle.

Je n'allais pas mettre seize jours pour atteindre la Tête de l'Île du Poisson, si ? Sans Corail, oui...

Je me reconcentrai sur le large. Il fallait que je tombe sur une chose à laquelle m'accrocher. Armée de ma longue-vue, je jetai un regard circulaire. Rien. Pas de relief, pas de rocher, pas d'arbre, rien du tout...

Les heures défilèrent lentement, les nuages couvrant une partie de la lune. Je bâillais à répétition, me demandant quand j'aurais le droit de me reposer.

Je jetai un coup d'œil las avec ma longue-vue.

J'écarquillai les yeux. Un rocher, à quarante mètres !

Voiles affalées, mon voilier arriva lentement auprès de ce dernier. Je l'entourai de mon cordage et tentai de faire un nœud suffisamment solide pour qu'il ne lâche pas au cours de la nuit. Après avoir tiré sur le bout pour m'assurer de sa robustesse, je me couchai, soulagée de pouvoir prendre un peu de repos.

J'avais passé une nuit agitée. Sans la présence de Corail, j'avais l'impression de pouvoir me faire surprendre par tout et n'importe quoi, alors je n'avais pas eu l'esprit suffisamment tranquille pour dormir sereinement.

Redressée, j'observai autour de moi. Mon amie n'était toujours pas là. Cela faisait déjà une journée... où était-elle ?

Je grognai en sentant une douleur vibrer le long de mon dos. Fichu pont. Debout, je m'étirais un moment, sans grande amélioration, et je me détachai du rocher pour reprendre la mer. Durant la traversée, j'avais croisé la route de quelques marchands qui m'avaient demandé si tout allait bien. Moi, capuche sur la tête, j'avais tonné d'une voix grave – du moins, j'avais essayé – que oui, bien sûr, et que je n'avais absolument pas besoin d'aide ! Avant de tousser à force de grogner.

Les Embruns de la Vérité [TERMINÉ]Where stories live. Discover now