Chapitre 24

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Des souvenirs douloureux me prirent. Mais je ne montrai rien, car c'est ce que m'avait instruit l'auteur de tous mes malheurs.

Il ne fallait pas que je pense à lui. Il ne fallait plus que je souffre encore, car je savais que si cela se reproduisait une fois de plus, je tomberai.

Et je ne me relèverai plus jamais.

Alors je chassai ces moments affligeants de ma tête, et revins à la réalité. Un index qui glissa sur ma joue me fit sursauter.

-Ça me déchire quand tu pleures, je suis désolé. Je ne voulais pas que cela te blesse. Je n'aurai pas du insister...

Je me reconcentrai sur le sujet. À vrai dire, je n'avais même pas remarqué que j'avais laissé une larme couler.

-Ce... Ce n'est pas de ta faute.

Je m'apprêtai à sortir de son étreinte, mais il m'en empêcha.

-S'il-te-plaît reste avec moi. Tu ne m'aimes pas ? C'est trop dur pour toi d'être Luna Suprême ?

Ses questions me prirent de court.

-Non, ça n'a rien à voir, répliquai-je.

Son visage se transforma en un sourire narquois.

-Alors tu m'aimes et tu veux bien être Luna Suprême ? demanda-t-il d'un air malicieux.

-Je suis tellement désolée, refusai-je.

-Et tu ne peux pas m'expliquer ? tenta-t-il.

-Non. Je dois juste partir.

-Tu ne partiras pas. S'il le faut, je resterai avec toi toute la journée pour ne pas que tu t'enfuis.

Je le regardais avec un air navré. Il n'avait rien fait de mal mais je refusais le lien sans qu'il ne comprenne la raison. Et pourtant il m'écoutait. Il me laissait ma liberté même s'il devait me suivre toute la journée, et ne m'enfermait pas dans une pièce pour ne pas que je parte.

Et pourtant je me devais de le laisser seul.

-Alors je m'enfuierai lorsque tu seras présent.

Et il n'y avait qu'un seul moment pour m'échapper de ce paradis perdu.

Même si mon cœur se déchirait.

Même si mon corps me suppliait de me rapprocher de lui.

J'avais une idée qui avait surgit dans mon esprit.

Seul un instant me permettait de potentiellement réussir à me sauver pour leur sécurité :

Maintenant.

Alors d'un geste adroit je montai sur la rembarde du balcon, et avant même le temps qu'il n'ait le temps de réagir, je sautai.

J'entendis Caliban crier mon prénom, mais je n'y fit pas attention.

Il avait vu une chose que je ne devais montrer qu'en dernier recours : mon agilité.

Et pas n'importe laquelle.

Il avait vu que j'avais subi un entraînement intensif. Mon corps se mouvait avec fluidité et vitesse.

Nous n'étions qu'au premier étage, alors je pu raterrir parfaitement au sol. Je ne pris pas le temps de me reposer, et filai aussi vite que possible.

Point de vue Caliban

Cette fille était...incroyable.

Elle avait sauté.

Elle avait sauté.

Elle avait sauté.

Et je ne l'avais pas rattrapé.

MALGRÉ MOIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant