43 ·  ·  · 𝑹𝒆́𝒄𝒐𝒏𝒇𝒐𝒓𝒕

Depuis le début
                                    

Je hoche la tête faiblement. Il se dirige vers la cuisine, et moi je pars m'asseoir sur le canapé, scrutant mon téléphone. En réalité, je n'ai rien à faire dessus, mais j'attends un message de ma sœur ou de Luka, mais rien... Néant...

Je commence à désespérer, soupirant, quand je commence à sentir une odeur de brûlé. Je me lève et me dirige vers la cuisine avant d'exploser de rire en voyant le pancake noir de Andrew.

— Pas que je sois raciste, mais ses pancakes n'ont pas une couleur normale...

Il m'observe avec un visage honteux et triste. Bien sûr, il surjoue, mais c'est trop drôle à voir.

— Je pense qu'on fera notre petit déjeuner dehors...

— Mais non, pas besoin ! Je vais t'apprendre !

Je commence d'abord par les mesures, lui tendant la farine.

— Vas-y, verse-la dans le bol.

Ce gogol décide soudainement de me prendre pour cible avec la farine, me laissant tousser et secouée par la surprise. Mais au lieu de m'irriter, je décide de riposter avec la même arme, lançant un peu de farine à mon tour.

Ce moment de complicité, aussi enfantin soit-il, réussit à me détourner des événements douloureux de la veille, apportant un peu de légèreté dans l'atmosphère lourde qui pesait sur moi.

Nos visages se retrouvent à quelques centimètres l'un de l'autre, nos regards se croisant avec une intensité palpable. Je sens mon cœur battre plus fort dans ma poitrine, alors que mes yeux luttent pour rester fixés sur les siens, mais ses lèvres exercent une attraction magnétique sur les miennes.

Pendant un bref instant, nous nous perdons dans cette proximité troublante, jusqu'à ce que la réalité nous rattrape et nous nous écartons précipitamment l'un de l'autre, reprenant notre sérieux et achevant la tâche qui nous occupait.

Une fois le petit déjeuner terminé, je me demande ce que l'on pourrait bien faire pendant une journée tranquille, comme il me l'a conseillé.

— J'ai acheté une console et des jeux il y a de cela un an pour y jouer avec un pote, mais finalement on ne l'a jamais essayée. Ça te dirait ?

Au fond, je n'ai jamais été quelqu'un qui se laisse abattre facilement, mais là, c'est compliqué... Savoir qu'il est avec moi, qu'il me soutient malgré tout, me fait du bien.

C'est comme si il avait tout oublier... qu'il ne m'en voulait pas...

Nous nous lançons dans une partie de Mario Kart pour commencer. Je ne peux m'empêcher de rire en le voyant tâtonner maladroitement avec la manette, manifestement peu habitué à ce genre de jeux.

Il me confie alors que c'est sa première expérience avec une manette de jeu, ce qui me surprend un peu mais explique ses gestes maladroits.

Malgré ses efforts pour suivre le rythme, il se retrouve souvent en queue de peloton, provoquant chez lui un mélange de frustration et de rires face à sa propre maladresse.

Nous poursuivons sur Just Dance, et cette fois-ci, c'est un véritable festival de rires et de divertissement.

— Ok, ok, tu peux rire, mais là où je suis imbattable, c'est à la Cumbia. Alors maintenant, attends-toi à être bluffée.

Je lui lance un sourire, bien décidée à relever le défi, même si je n'ai aucune idée de ce à quoi ressemble cette danse.

Je me lance donc, m'efforçant de suivre ses mouvements avec autant de précision que possible.

Il exécute chaque geste avec une telle aisance et une telle grâce que je reste émerveillée devant son talent. Même si mes mouvements sont loin d'être aussi fluides que les siens, je me laisse emporter par la musique et par cette complicité naissante entre nous. Chaque instant passé ensemble semble renforcer notre connexion.

Il est débordant d'énergie, et maintenant, il me propose de jouer au tennis. Je suis un peu surprise, car je considère ce sport comme plutôt réservé à une élite, mais je suis curieuse de voir comment cela se passera.

Nous nous dirigeons donc vers l'extérieur, et c'est là qu'il partage avec moi une anecdote touchante : la seule chose qu'il ait gardée de ses parents est une raquette de tennis. C'était un lien symbolique qui le reliait à eux d'une manière spéciale.

Cette révélation m'émeut, et je réalise à quel point il est important pour lui de maintenir ce lien, même à travers un simple objet. Cela renforce ma compréhension de sa personnalité et de son passé, et je me sens privilégiée qu'il partage cette part de son histoire avec moi.

Une fois épuisés, nous nous jetons sur le canapé, reprenant notre souffle. Je tourne mon regard vers lui, le trouvant grave sexy, essoufflé de la sorte.

Maintenant, nous décidons de faire quelque chose de plus calme. Il lance le film Scream. Les films d'horreur sont grave clichés pour les gens qui vont avoir peur, etc., mais Andrew et moi n'avons pas peur. C'est complètement idiot pour des gens comme nous, mais s'amuser à deviner qui est le tueur est bien plus amusant en réalité.

— C'est sûr que c'est Stu, il est complètement ravagé.

— Mh... Moi, je pense plutôt à Billy. C'est toujours les mecs beaux qui deviennent fous et s'en prennent à leur petite amie.

— J'en sais rien... S'il l'aime, il n'est pas sensé la tuer.

Nous nous observons dans le blanc des yeux sans plus rien dire suite à cette phrase, jusqu'à ce qu'un cri se fasse entendre à la télé, et que notre regard se détache l'un de l'autre.

Je ne sais à quel moment je me suis endormie, mais quand je me réveille, j'ai la tête sur les jambes d'Andrew, et le corps à moitié recroquevillé sur moi-même.
Il m'affiche un sourire, ouvrant ses yeux à moitié endormis.

— On avait tous les deux raison...

— Comment ça ? Ils l'ont tuée à deux.

— Mais pourquoi ?

— Une histoire de vengeance...

— Je vois... Bon, je vais rentrer chez moi, il commence à se faire tard. Merci pour tout, Andrew...

— Avec plaisir.

Je quitte la maison avec un sorte de regret...

She Idealizes The Mafias  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant