La maison des poupées [recueil de nouvelles]

10 - la danse des marionnettes

Soudain, une idée me vint à l'esprit. Si je pouvais atteindre les fils qui manipulaient ces créatures maléfiques, peut-être pourrais-je les neutraliser. Avec une détermination renouvelée, je bondis en avant, me frayant un chemin à travers les marionnettes, évitant leurs attaques griffues.

Mes doigts saisirent un fil, et d'un geste vif, je le tirai. Une marionnette s'effondra sur le sol, ses mouvements erratiques cessant brusquement. Encouragé, je continuai à détruire un fil après l'autre, libérant les marionnettes de leur emprise démoniaque.

Cependant, chaque fil rompu semblait renforcer la colère des marionnettes restantes. Leur danse macabre se transforma en une véritable frénésie, leurs mouvements devenant plus erratiques et désordonnés.

« Tu ne peux pas nous vaincre ! Nous sommes immortelles ! » hurla une marionnette enragée, ses yeux de boutons brûlant d'une lueur surnaturelle.

Je luttais avec acharnement, esquivant leurs attaques désordonnées tout en continuant à couper les fils. Le sol était jonché de marionnettes désarticulées, et l'atmosphère était saturée de leur présence malveillante.

Soudain, un bruit strident retentit dans la pièce. Une grande marionnette, plus imposante que les autres, s'éleva au-dessus des autres, ses yeux en verre reflétant une rage démoniaque.

« Insolent humain ! Tu oses perturber notre danse sacrée ! Prépare-toi à rencontrer ton destin ! » vociféra la marionnette géante d'une voix gutturale.

Je fus pris de panique, réalisant que cette créature était la source de la malédiction qui avait transformé les poupées innocentes en des marionnettes maléfiques. Je redoublai d'efforts pour atteindre les fils qui la contrôlaient, espérant mettre fin à ce cauchemar.

La marionnette géante s'avança vers moi, ses bras griffus se tendant pour me saisir. Son visage figé dans une expression démoniaque, ses yeux de verre brillaient d'une lueur malfaisante qui me glaçait le sang.

« Tu ne peux pas échapper à ton destin, pauvre mortel. murmura-t-elle d'une voix caverneuse. Nous te dévorerons tous, corps et âme. »

Je sentis une vague d'horreur m'envahir, mais je me refusai à céder à la terreur. Avec détermination, je continuai à trancher les fils qui maintenaient les marionnettes sous le contrôle de cette entité maléfique. Les poupées tombaient les unes après les autres, se brisant sur le sol dans un bruit macabre.

La marionnette géante, cependant, semblait résister à mes efforts. Elle se débattait avec fureur, ses mouvements erratiques rendant ma tâche encore plus difficile. Je devais trouver un moyen de la neutraliser avant qu'elle ne mette fin à mon existence.

Soudain, mes yeux se posèrent sur un objet à proximité : une vieille lanterne à l'aspect vétuste. Une idée me traversa l'esprit. Je m'emparai de la lanterne et, d'un geste vif, je la lançai en direction de la marionnette géante.

Le verre se brisa en mille éclats, libérant une flamme vacillante qui engloutit la marionnette dans une bouffée de feu. Elle émit un hurlement terrifiant, ses membres de bois se consumant sous l'intense chaleur.

Le théâtre était maintenant rempli de cris de douleur et d'agonie. Les marionnettes, libérées de leur contrôle maléfique, semblaient reprendre conscience de leur nature originelle. Elles s'effondrèrent les unes après les autres, leurs mouvements s'arrêtant brusquement, tandis que la marionnette géante se consumait jusqu'à ne devenir qu'un tas de cendres.

Le silence retomba sur la pièce, ne laissant derrière lui que l'odeur âcre de la fumée. Je m'approchai des marionnettes immobiles, observant leur aspect inanimé avec un mélange de soulagement et de tristesse. Elles avaient été corrompues, transformées en instruments de mal par une force sinistre.