Chapitre 6 : Miles

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«La révélation est la compréhension de ce que l'on sait déjà»

— David Foenkinos.

Il est six heures du matin, cette fois-ci, je suis pile à l'heure. Je me suis bien ressourcé ce week-end auprès de ma famille. J'ai eu du mal à les quitter hier, mais je suis plus motivé que jamais aujourd'hui. J'espère juste que Zélie sera à l'image de vendredi soir, c'est-à-dire souriante et calme.

En parlant du loup, je la vois s'affairer dans le hangar dont la porte est grande ouverte. Je m'arrête à l'entrée et m'appuie contre le chambranle de la grande porte coulissante pour l'observer. Elle est en train d'aménager des espaces, de ranger le matériel, ou de le positionner autrement. J'admire ses courbes élancées. Elle est fine, mais musclée sans que ça soit trop. Elle porte un débardeur noir près du corps. Sa poitrine est à l'image de son corps, bien galbée, mais sans être énorme. Idem pour son fessier, mis en valeur dans un short court mauve. Pour une fois, ses cheveux couleur caramel sont détachés et tombent en ondulant en dessous de ses épaules. Quand je relève les yeux vers son visage, je suis surpris qu'elle me dévisage avec un sourire en coin, ainsi qu'un sourcil arqué vers le haut. Je crois que je me suis fait grillé en train de la reluquer et je sens le rouge me monter aux joues. Néanmoins elle paraît exténuée et j'aperçois des cernes sous ses yeux.

J'espère que ce n'est pas trop visible avec mon teint bronzé, sinon je vais être embarrassé pour la journée. Je m'approche alors d'elle d'un pas hésitant.

— Salut, pile à l'heure comme tu peux le voir !

— C'est bien ! Tu fais des progrès depuis ton premier jour, dit-elle avec un air espiègle qui danse dans ses yeux.

OK, donc je suis doublement grillé aujourd'hui. J'avais osé croire que mon retard du premier jour était passé inaperçu vu qu'elle n'en avait pas fait mention. Et voilà que je me retrouve de nouveau muet comme une carpe.

— Détends-toi, je n'ai jamais mangé personne jusqu'à présent et la viande de toute façon ce n'est pas trop mon truc.

Je rêve où elle fait de l'humour, j'esquisse un sourire, mais ma voix semble s'être fait la malle, ou alors c'est mon cerveau qui bug complètement.

— Va te changer, on va commencer par un petit run pour se mettre en jambe et profiter du fait qu'il ne fasse pas trop chaud.

— OK, fais-je en hochant la tête.

C'est le seul mot que j'arrive à prononcer. J'ai vraiment l'air d'un abruti, ce n'est pas possible. Je me dirige vers les vestiaires en passant une main sur mon visage. Vraiment, je suis pitoyable.

On revient une heure après en nage. Malgré l'heure matinale et donc qu'il fait moins chaud à ce moment de la journée à Phoenix, Zélie ne m'a pas épargné. On est partis en direction des collines situées derrière les hangars et j'ai cru mourir à la première montée. Elle a un rythme affolant et je me demande où elle puise toute cette énergie. Elle ne paraît ni essoufflée ni fatiguée alors que je crache mes poumons depuis cinq minutes comme un vieux fumeur (que je ne suis pas). C'était complètement différent du running quotidien avec Max qui consistait à faire le tour du quartier.

— Bon allez la pause est finie, on va enchaîner avec des circuits.

Je crois qu'en fait elle veut m'achever dès le premier jour avec elle. Sans se préoccuper si je suis en état ou pas elle continue.

— On va commencer par des front-squats puis par des squats bulgares pour finir avec les Pistol Squats.

J'en suis sûr désormais, elle veut ma mort. Face à mon air renfrogné, elle éclate de rire. Un rire cristallin qui me procure instantanément une chaleur dans le ventre.

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⏰ Last updated: Apr 24 ⏰

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