Chapitre 2

712 72 18
                                    

Théa

Je panique, je ne contrôle pas mon corps, je n'arrive pas à ouvrir les yeux. Impossible de bouger, j'ai comme la sensation qu'un poids mort est sur moi, m'empêchant de respirer correctement et de parler. D'un coup, j'entends des voix. Je ne comprends pas ce qu'ils disent, mais je reconnais sa voix à lui... puis d'un coup, je ressens une vive douleur à la tête et je me mets à pleurer.

- Théa ? Théa !

Je sens qu'on me secoue légèrement, j'ouvre les yeux et souffle de soulagement en voyant Logan.

- Encore un cauchemar ? Encore LUI ? me demande-t-il.

- Oui encore... même si le procès et passé, j'ai toujours peur que quelqu'un le découvre même si on rentre à Phoenix.

- Ne t'en fais pas, si on a réussi à le cacher à ma mère depuis trois ans. Ce n'est pas en changeant de pays et de continent que quelqu'un découvrira ton secret, me rassure-t-il.

Je lui souris, mais resta silencieuse, j'étais encore bien trop dans mon cauchemar. Après quelques heures de vol supplémentaires, le pilote nous annonce qu'il faut attacher nos ceintures, car il va amorcer l'atterrissage. Je suis pris d'un frisson et regarde par le hublot pour voir le magnifique paysage où je suis né. Paysage que je n'ai vu quand photo. Je suis subjugué, c'est incroyable ses mélanges de couleurs, entre le sol, les collines rocailleuses, les arbres... Je n'en reviens pas, les photos ne rendent pas du tout justice à ce paysage de cartes postales.

Une fois atterris, on récupère nos valises, mais après avoir bu durant tout le vol, ma vessie ne tient plus. Je me dandine dans tous les sens pour pouvoir tenir jusqu'à la maison de ma tante, mais impossible. Je soupire et préviens Lexy et Logan que je vais aux toilettes. Une fois finie, je sors des toilettes en me pressant, mais ne regarde pas devant moi et fonce droit dans un mur. Mais en y réfléchissant bien, il n'y avait pas de mur là quand je suis arrivé alors, je relève la tête, réprime un frisson par habitude et tombe sur une paire de bras entièrement tatouer et musclé, je continue de remonter mon regard et je découvre un homme grand avec un regard de la même couleur ambré que le whisky d'Irlande qu'on affectionne tant avec Logan. Un regard assez sévère qui me trouble et me donne l'impression que le temps, c'est arrêté, malgré le fait que je ne sois pas à l'aise avec un inconnu de sexe masculin. Mais je sors de mes pensées quand j'entends sa voix grave.

- Putain ! Mais tu ne peux pas regarder où tu marches sérieux ?! Ce n'est pas possible d'être conne à ce point.

Et là mon sang ne fait qu'un tour et je me mets a hurlé.

- Va te faire foutre connard ! Non, mais je rêve, et toi, tu ne peux pas regarder où tu mets les pieds là ? À quoi ça te sert d'être aussi grand ?

Je le contourne en fessant bien attention de ne surtout pas le toucher en lui fessant mon plus joli doigt d'honneur. Je rejoins mon cousin et ma tante qui attendent le taxi pour aller à sa maison qu'elle a tenue a gardé malgré ces 20 ans passés en Irlande. Quand Logan me voit arrivé, il comprend que je suis de mauvaise humeur et décide de me taquiner un peu.

- Bah alors, qu'est-ce qui t'arrive ? Tu t'es pissé dessus à cause du monde ? Tu as besoin de couches ? Ou alors, tu as tellement faim que ça t'a grillée le cerveau et tu ne sais plus sourire ?

- La ferme abrutie, la faute d'un connard qui ne sait pas regarder devant lui et il m'a énervé. Mais en parlant de faim, je t'avoue que je ne suis pas contre un bon burger avec des frites, dis-je pour penser à autre chose qu'au trouble que j'ai ressenti.

- Je me disais bien aussi, ça fait plus de 5h que tu n'as rien mangé, répondit-il.

- Couillon dit que je suis un ventre sur pattes tant que tu y es ! M'exclamais-je

- Je n'ai rien dit moi, toi par contre...

Je lui tape l'arrière de la tête en fulminant toujours sur les nerfs, mais ma tante arrive à ce moment et nous dit tout sourire.

- Ça suffit les enfants, on est enfin à la maison, pas besoin de se chamailler.

- Pas sûr que je me sente comme à la maison tout de suite, dis-je en marmonnant.

- Mais maman, comment veux-tu qu'on se sente à la maison alors qu'on a grandi à l'étranger et qu'on est jamais revenu depuis qu'on est bébé ? S'exclame Logan

- Vous verrez, dans quelque temps, ce sera ici la maison. Et puis la famille est ici alors ça va être plus simple de s'y sentir bien.

Pour arrêter cette conversation inutile pour le moment, je leur fais remarquer que le taxi est là. On met les valises dans le coffre et direction la maison de ma tante, car comme notre venue est une surprise, je vais loger chez ma tante, de toute façon, je me sentirais bien mieux. Je me vois mal aller vivre avec mes parents alors qu'on ne s'est pas vue depuis quatre ans. Après une vingtaine de minutes de route, le taxi s'arrête devant une maison plutôt jolie, blanche avec l'encadrement des portes et fenêtres vert d'eau.

- Ouah, disons-nous en même temps avec Logan

- Allez, on rentre ? Que je vous fasse la visite avant de commander pour remplir vos estomacs et prendre des forces pour la suite ?

En rentrant, je suis agréablement surpris, car ça ressemble énormément à notre maison en Irlande, c'est cosy dans des tons taupe et crème. La cuisine est moderne et bien équipée. Elle est ouverte sur le salon qui fait aussi salle à manger. Le couloir du fond mène aux toilettes puis à la chambre de tante Lexy qui a une belle superficie ainsi qu'une salle d'eau. À l'étage deux grandes chambres qui communique par une grande salle de bain. La chambre de Logan et la mienne. La sienne est dans les tons bleu marine. Pour ma part, elle est toute blanche avec un grand lit au centre, avec une coiffeuse sur le côté de la fenêtre. Il y a un petit renforcement qui cache un joli petit dressing sur mesure. Je m'arrête un instant devant la fenêtre pour profiter de la vue.
Lexy arrive et me dit d'un ton maternel.

- Ne sachant pas comment ça va se passer, j'ai préféré laisser tout blanc. Pour que si tu le souhaites, tu puisses la décorer comme tu le souhaites.

Je la prends dans mes bras et la serre fort. Je lui chuchote un merci pour tout.

On descend ensuite pour passé commande.
Après avoir attendu encore 20 minutes supplémentaires, nous avons bien mangé et prenons maintenant la direction de chez mes parents. Durant le trajet, nous parlons tous les trois de choses variées et arrêtons net la conversation quand le taxi s'arrête devant un grand portail métallique noir. Il y a un grand phœnix en acier forgé en son centre, c'est spectaculaire à voir. Je n'ai jamais vu de travail aussi minutieux.

- Qu'est-ce que c'est ce bordel ? Dit Logan méfiant devant le portail.

- C'est le club mon cœur. Là où vit notre famille, certes un peu particulière, mais on l'aime comme ça. Répondit Lexy les larmes aux yeux de revenir après 20 ans.

- Je ne m'attendais pas à ça, mais ce portail et ce phœnix en acier forgé son magnifique. Je suis partagé entre la sensation de sécurité et la peur. Mais Lexy, c'est quoi ce club ? Je demande.

- Écoute, c'est une discussion que tu dois avoir avec tes parents, ils vont pouvoir mieux t'expliquer que moi ma chérie.

D'un coup le portail s'ouvre sur une cour immense, on peut y voir plusieurs tables de pique-nique avec quelques bancs. Et tout le long du bâtiment, de sublime motos toutes en courbes qui me font baver, des superbes Harleys. Mon regard se porte derrière celles-ci, et malgré moi, je pousse un cri fort et aiguë.

- OH MON DIEU !!!

The Devil's Phoenix Where stories live. Discover now