She Idealizes The Mafias

37 ·  ·  · 𝑽𝒆𝒏𝒈𝒆𝒂𝒏𝒄𝒆 𝒊𝒓𝒓𝒆́𝒇𝒍𝒆́𝒄𝒉𝒊𝒆

— Santiago ne serait pas content d'apprendre ça, mais Luka, lui, c'est un vrai mec. Pas comme Andrew, le glandeur qui se prend pour un hétéro.

La rage gronde en moi, menaçant d'exploser à tout moment. Mais je me retiens, serrant les dents avec une détermination farouche. Je ne peux pas me laisser emporter par la colère, je dois rester maître de moi-même, trouver une solution à cette situation insensée.

La nuit s'étire devant moi, obscure et oppressante. Je refuse de rentrer chez moi, préférant errer dans les rues sombres de la ville, laissant mes pensées tourbillonner dans le chaos de mon esprit tourmenté.

Les doutes et les interrogations me rongent, me laissant dans un état de confusion et de désarroi. Comment peuvent-ils me juger ainsi, me condamner sans même me connaître ? Je me sens incompris, rejeté, piégé dans un monde qui ne fait aucun sens.

La nuit se prolonge, interminable et sombre. Je me sens seul, perdu dans les méandres de mes propres pensées, cherchant désespérément une réponse à cette question brûlante : qui suis-je vraiment ?

Je n'ai rien contre les personnes homosexuelles, mais pourquoi devrais-je être associé à quelque chose que je ne suis pas ? Pourquoi les autres pensent-ils que je suis efféminé ? Je ne comprends pas...

Il faut que je trouve une solution... une solution pour qu'elle comprenne que je ne suis pas ce qu'ils disent. Je pourrais être en couple aussi si je le voulais... J'ai plein de filles qui me courent après. Par exemple, il y a Daye, elle est dans notre groupe depuis qu'on est enfants, et en 6ème, elle m'a avoué ses sentiments et m'a même demandé de sortir avec elle. J'ai bien sûr refusé... Ce n'est pas qu'elle soit moche, mais... ça ne m'intéresse pas. Pourtant, Pablo persiste à dire qu'elle est toujours intéressée par moi, alors que pour moi, elle avait oublié et nous étions de simples amis.

Je vais donc essayer... savoir ce que ça fait d'être avec quelqu'un... Je vais enfin le faire... enfin, si elle ne me rejette pas ?

Je me dirige vers chez elle, même s'il est tôt, je n'ai pas envie d'attendre. Mes pas résonnent dans les rues encore calmes du quartier, et mon esprit est agité par une multitude de pensées.

7 h 08, La Concepción, Barranquilla, Colombie.
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Arrivé devant sa porte, je prends une profonde inspiration avant de sonner. Mon cœur bat la chamade dans ma poitrine, mélange d'anticipation et d'anxiété.

Elle ouvre rapidement, un sourire chaleureux étirant ses lèvres. Son visage est éclairé par la lumière douce de l'aube qui filtre à travers les rideaux. Elle semble surprise de me voir si tôt, mais elle m'invite à entrer avec un geste accueillant. L'odeur de café flotte dans l'air, mêlée à un parfum léger de fleurs.

— Tu es à court de café pour venir me voir à cette heure-ci ? demande-t-elle avec un léger rire.

Son ton est taquin, mais il y a quelque chose dans ses yeux qui trahit une légère curiosité, comme si elle se demandait pourquoi je suis là si tôt le matin. Je lui souris en retour, tentant de dissimuler mes propres émotions qui tourbillonnent en moi.

Elle est là, dans sa petite nuisette qui semble sculptée sur mesure pour mettre en valeur chacune de ses courbes. Ses cheveux bouclés sont soigneusement relevés en un chignon décontracté, ajoutant à son charme naturel. Pourtant, malgré sa beauté évidente, je ne ressens rien de plus que de l'amitié envers elle.

En me tenant devant elle, je me surprends à me questionner sur ma propre identité sexuelle. Ai-je déjà fantasmé sur un homme ? Pablo me vient à l'esprit, avec sa prestance et sa beauté évidente. Mais même après l'avoir vu dénudé à plusieurs reprises, je n'ai ressenti aucune attirance physique envers lui.

Peut-être que je suis incapable de ressentir quoi que ce soit pour les hommes... ou peut-être que c'est simplement que je ne ressens rien pour les deux sexes. Avant Bryanna, j'aurais choisi cette deuxième option sans hésitation.

Mes pensées sont interrompues par sa voix douce et curieuse alors qu'elle allume la machine à café.

— Non... j'ai réfléchi.

— Réfléchi ?

Je sens son regard perplexe posé sur moi, attendant une réponse à mes paroles hésitantes.

— J'aimerais que... qu'on se mette ensemble...

Les mots semblent s'échapper de ma bouche avec une difficulté déconcertante, comme si chaque syllabe était un poids que je peinais à porter. Je me surprends moi-même à formuler cette demande,
une partie de moi espère que Bryanna ressente ne serait-ce qu'une fraction de la douleur que j'ai ressentie en apprenant sa relation avec un autre.

— J'ai bien entendu ?

— Oui... ne me fais pas répéter.

Son étreinte chaleureuse me surprend, mais au lieu de me réconforter, elle me laisse une sensation étrange, presque oppressante. Je ne peux m'empêcher de me demander si je fais vraiment la bonne chose.

— Merci... mais... qu'est-ce qui t'a fait changer d'avis ?

Sa question innocente résonne dans l'air, mais à mes oreilles, elle résonne comme un défi. Comment pourrais-je expliquer mes propres motivations quand je ne les comprends même pas moi-même ?

— Après toutes ces années ? Je dirais que tu es devenue belle.

Je me rends compte de l'absurdité de ma réponse dès qu'elle quitte mes lèvres. Bien sûr, elle a toujours été belle, mais cette réponse semble être la plus sûre pour éviter de lui révéler la véritable raison de ma soudaine décision.

— Donc tu t'intéresses à moi pour le physique ?!

Sa voix trahit sa confusion, mais aussi une pointe de colère. Je sens une pointe de culpabilité me piquer au fond de mon estomac alors que je réalise l'erreur que j'ai commise.

— Non, non ! C'est juste que je n'étais pas prêt, mais maintenant je le suis ! Je suis prêt à être avec toi.

Je cherche des mots pour justifier mes actions, mais chaque syllabe semble creuser un peu plus profondément le fossé entre nous. Je me sens comme un imposteur, un menteur, utilisant ses sentiments pour mes propres besoins égoïstes.

— D'accord, mais... pourquoi maintenant ?

Sa question est légitime, mais je n'ai pas de réponse satisfaisante à lui offrir. Je peux seulement balbutier des excuses vagues, espérant qu'elle ne creuse pas trop profondément.

— Pourquoi pas ?

— Sérieusement ? On m'a dit que tu sortais avec une fille... Une certaine Ana.

Son regard est plein d'interrogations, mais aussi de méfiance. Je sais que mes mots ne sont pas convaincants, mais je n'ai rien de mieux à offrir.

— Oui, mais euh... je pense que c'est terminé, puis ce n'est pas comme avec toi.

Les mensonges s'enchaînent sans que je puisse les arrêter. Je me sens comme un manipulateur, utilisant ses émotions pour mes propres fins. Mais au fond de moi, je sais que je ne suis pas l'homme qu'elle mérite.

Je suis un imposteur, un menteur, un connard. Et pourtant, malgré tout cela, je ne peux m'empêcher de penser que peut-être, juste peut-être, cela pourrait fonctionner entre nous.