34 ·  ·  · 𝑼𝒏𝒆 𝒔𝒐𝒓𝒕𝒆 𝒅'𝑰𝒏𝒇𝒊𝒅𝒆́𝒍𝒊𝒕𝒆́

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— Oh... Je comprends, ne t'en fais pas... Ce n'est rien.

Il semble tout de même légèrement contrarié, mais je ne peux pas lâcher Andrew, même si je suis maintenant avec Luka...

— Bon ! Mange ça, je vais aller faire le ménage...

— Et toi, tu ne manges pas ?

— Non, je n'ai pas faim...

Depuis qu'il y avait eu tous ces gens morts dans mon salon et cette odeur ignoble de sang, je nettoie plus souvent qu'avant parce que j'ai l'impression que c'est sans cesse sale, qu'il y a encore ce sang et cette odeur de mort ici...

Je pensais être forte et ne plus y penser, mais avoir tué quelqu'un... de sang-froid, comme elle l'avait fait... je sens mon cœur se serrer au même moment où j'essore l'eau dans le seau.

Je suis devenue fan de l'odeur de javel depuis quelque temps. Chaque fois que le parfum piquant imprègne l'air, je me sens temporairement soulagée, comme si cela effaçait un peu les souvenirs macabres qui hantent mes pensées.

J'étais perdue dans mes pensées, repensant à ce moment où Andrew s'est réveillé miraculeusement grâce à mon baiser... c'était si irréel que je n'arrivais toujours pas à y croire. La douceur de ses lèvres contre les miennes, son souffle retrouvé, ces instants de réconfort m'avaient transportée loin de l'horreur qui régnait dans ce lieu.

Une fois terminé de tout nettoyer, je me dirige vers ma chambre et m'habille d'un simple pantalon bleu et d'une chemise rouge. Je prends une profonde inspiration pour me donner du courage avant de retourner dans le salon où Luka m'attend. Son regard inquiet rencontre le mien alors que je m'apprête à sortir.

— Je vais aller m'acheter une robe pour ce soir, si tu dois sortir, pense à bien fermer la porte derrière toi.

— D'accord, mais tu ne veux pas que je t'accompagne ?

— Non, ça va, merci.

Je sors rapidement à l'extérieur, aspirant l'air frais pour calmer les tourments qui agitent mon esprit. Marchant dans les rues animées, je me sens à la fois libre et opprimée par le poids de mes pensées. Les passants pressés, les étals colorés des marchands, les bruits de la ville... Tout semble si banal comparé à l'horreur que je porte en moi.

Je me dirige vers un magasin de vêtements, laissant mes pensées divaguer tandis que je parcours les rayons. La pression sociale, les attentes de ma mère, mes propres doutes... Tout se mélange dans ma tête alors que je cherche la robe parfaite pour ce soir.

Chaque tissu, chaque couleur évoque une émotion différente, mais aucune ne parvient à apaiser le tumulte qui gronde en moi.

Je sais que ma mère nourrit l'espoir que je devienne une grande médecin, celle qui sauve des vies, mais ce rêve est le sien, pas le mien... Est-ce que mon rêve, au fond, c'était de tuer des gens ? La question me taraude et je sens une boule se former dans ma gorge.

Je me mords la lèvre, submergée par un flot d'émotions contradictoires. Tout devient bien trop sérieux, et je commence à remettre en question chaque aspect de ma vie...

— Hola señora.

Mon espagnol n'est pas des plus fluides, mais ici, je me débrouille plutôt bien, malgré mon accent. Je suis reconnaissante envers ma mère de m'avoir appris dès mon plus jeune âge cette langue qui m'est aujourd'hui si utile.

La propriétaire du magasin est une vieille dame au sourire bienveillant. Ses créations sont autant de joyaux qui émerveillent mes yeux.

Elle m'accorde une attention particulière, me guidant dans le choix de plusieurs modèles que j'essaie avec précaution.

She Idealizes The Mafias  Where stories live. Discover now