lettre à moi-même

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ma fenêtre est ouverte, les sapins entourent mon cœur, c'est gris. tout est gris. je suis dans un minuscule chalet de montagne. il est minuscule et doux. je lis un peu, je dors beaucoup. je me sens malade, je pleure un peu moins, mais je ne mange pas beaucoup. tout me paraît trop. comme si tout ce que je ressentais était fort, trop. je prends des médicaments afin de stabiliser mon moral, les effets secondaires viennent déjà. je me sens nauséeuse. comme si des vagues installaient dans mon ventre. ma douleur grimpe parfois, jusqu'à ma tête. et, je sens que je me baigne dans ma douleur, je ferme souvent les yeux, et je me sens un peu vivre, je respire. et, je pense. je pense tellement. les sapins verts sont hauts, ils atteignent des sommets. j'ai l'impression qu'ils rejoignent le ciel, qu'ils sont des anges. ils détiennent une sagesse, un paix intérieure. parfois, je dépose ma main contre l'écorce de ceux-ci, et je sens qu'ils vivent doucement et progressivement. et, je me sens un peu mieux. la nature m'offre des énergies nouvelles. le vent glisse en mon cœur. j'apprends à laisser la place au vent. je rêve du futur. je respire les vents de l'été. et je laisse le soleil embrasser mes cheveux. j'apprends à vivre doucement parce que c'est si dur d'expérimenter la douleur. il y a toujours des morceaux de soi-même égarés qui supplient la mort de venir. les étoiles sont une église d'or. la nuit reste suspendue.
je sens le poids de ma vie, puis l'espoir de mon avenir. la douleur sort de mes yeux et glisse sur mes joues.

le temps qu'il fautWhere stories live. Discover now