28 ·  ·  ·  𝑯𝒂𝒊𝒏𝒆 𝒆𝒕 𝑪𝒐𝒎𝒑𝒂𝒔𝒔𝒊𝒐𝒏

Start from the beginning
                                    

J'aurais pu la laisser mourir. Après tout, elle a essayé de me tuer. Mais je ne sais pas... Quelque chose en moi m'empêche de l'abandonner. Pourquoi ? Pourquoi aider quelqu'un qui voulait ma mort ?

Je vois son visage devenir blanc comme un papier, et une vague de panique me submerge. Mon esprit tourbillonne d'appréhension, cherchant frénétiquement une explication plausible à sa soudaine pâleur. Ai-je été négligent ? Aurait-elle été blessée ailleurs ? Les questions se bousculent dans ma tête, mais je suis submergé par l'urgence de la situation.

— Quoi ?

Ma voix tremble légèrement, trahissant mon propre malaise. Je peine à articuler, ma gorge serrée par l'anxiété qui me submerge. Les secondes semblent s'étirer dans un silence pesant, avant qu'elle ne brise le mutisme avec une déclaration qui glace mes membres.

— Tu as été touchée !

À ses mots, un frisson glacé me parcourt l'échine, et je sens mes forces me quitter lentement. Ma main cherche instinctivement le point de douleur, rencontrant une sensation de chaleur humide qui glace mon sang. Le contact avec le liquide écarlate me fait vaciller, tandis que mon esprit lutte pour accepter la réalité de la situation.

Je pose ma main sur mon bras, tentant de contenir le flux d'émotions contradictoires qui me submerge. Le contact avec ma propre blessure est à la fois réconfortant et terrifiant, me confrontant à ma propre vulnérabilité.

Je relève ensuite mon regard vers elle, cherchant un signe de réconfort ou d'assurance dans ses traits.
Le constat de la situation me terrifie, mais je refuse de céder à la panique qui menace de m'engloutir. Les battements précipités de mon cœur résonnent dans mes oreilles, tandis que je lutte pour maintenir une respiration régulière malgré le poids oppressant qui pèse sur ma poitrine.

Pourtant, malgré la terreur qui me tenaille, une lueur d'espoir émerge à la vue de son calme apparent. Son attitude stoïque face à la situation me rassure et me donne le courage de continuer à lutter. Si elle n'est pas effrayée, alors peut-être que tout n'est pas perdu.

Je me sens déconnecté de la réalité qui m'entoure, comme si j'étais plongé dans un cauchemar éveillé. La douleur lancinante dans mon bras est un rappel constant de ma propre fragilité, tandis que la vision trouble qui envahit mon champ de vision ajoute une couche supplémentaire d'angoisse à ma situation déjà précaire.

Je tente désespérément de me raccrocher à la rationalité, mais la noirceur menaçante qui m'entoure me rappelle cruellement ma propre impuissance. Les ténèbres semblent m'appeler, m'attirant inexorablement vers un abîme insondable dont je redoute la profondeur.

Et alors que je lutte contre les forces qui cherchent à m'emporter, une pensée tourbillonne dans ma tête, résonnant comme un écho lointain dans le chaos de ma conscience troublée : est-ce là la fin de mon existence, ou simplement le début d'un nouveau cauchemar ?

Elle a ma vie entre ses mains. Elle peut me laisser mourir ou me sauver. Mais si elle me sauve, je lui devrai la vie. Pourquoi deux personnes qui se détestent iraient-elles se sauver l'une l'autre ? Se protéger ?

Tout est si étrange avec elle... Si différent. Pourquoi est-ce que je laisse passer autant de choses ? Pourquoi ne l'ai-je pas tuée dès que j'ai découvert qu'elle m'avait mis un micro ? Pourquoi ?

En réalité, j'aurais pu tout savoir sur elle en un instant. Je suis le meilleur, c'est un fait. Alors pourquoi... Pourquoi lui laisse-je autant de place dans ma vie ?

Je suis submergé par une sorte de torpeur, où les contours de la réalité se fondent dans une brume épaisse. Bien que j'aie perçu des bribes de son discours, je peine à émerger pleinement. Un murmure lointain, comme une caresse dans l'air, semble effleurer mes cheveux, tandis qu'un parfum doux et familier chatouille délicatement mes narines. Pourtant, malgré ces sensations, mes paupières refusent obstinément de se soulever, me laissant prisonnier de cet état semi-conscient.

Dans cet univers éthéré où les sons se mêlent et se dissipent comme des ombres fugaces, je me sens perdu, déconnecté du monde qui m'entoure. Une voix, lointaine et brisée, résonne dans les méandres de ma conscience, évoquant des émotions que je peine à saisir. Les contours de la réalité s'estompent, se mêlant à mes pensées confuses, comme si j'étais enveloppé par un brouillard opaque.

Pourtant, même dans cet état de semi-éveil, une question lancinante s'insinue dans mon esprit tourmenté : pourquoi persévérer dans cette lutte pour la survie si le bonheur semble si lointain ? Des images fantomatiques flottent dans les recoins de ma mémoire défaillante, évoquant des souvenirs brisés et des désirs inassouvis.

Et puis, soudain, elle apparaît...

Ma mère...

— Que fais-tu ici... ?

Sa voix résonne dans les méandres de ma conscience, chargée d'une émotion que je ne parviens pas à déchiffrer.

— Je n'ai pas voulu te laisser...

Ses paroles semblent flotter dans l'air, imprégnées d'un sentiment de regret et de désespoir.

— Dégage !

L'écho de ma propre voix résonne dans le vide, empli d'une colère sourde et d'une douleur profonde.

Je lance un vase, geste désespéré pour repousser cette figure maternelle qui hante mes pensées.

J'ai manqué de son amour... Chaque fibre de mon être réclame cette affection, ce réconfort que seule une mère peut prodiguer. Je me sens étreint par une nostalgie lancinante, le désir ardent de revivre ces instants de tendresse et de sécurité qui m'ont tant manqué.

Ce qui m'a toujours manqué, c'était l'amour... L'amour inconditionnel d'une mère, capable d'apaiser les tourments de l'âme et d'illuminer les ténèbres de l'existence.

Une mère qui me dirait "Tout va bien, mon fils", mais la voix qui résonne n'est pas celle de ma mère, mais celle d'une blonde qui a bouleversé ma vie.

— Quand je t'ai rencontrée... j'étais rempli de haine envers toi... Je voulais te tuer, oui... parce que pour moi, tu étais juste un monstre sans cœur... Et je te hais toujours... Mais je ne veux pas que tu meures... Mais, au fond, ce serait ma vie contre la tienne... Que faire ? Que faire quand on a le choix entre vivre et tuer quelqu'un ? Qu'est-ce qui est pire ? Tuer ou mourir ?

Je ne sais pas si c'est réel... Mais j'écoute attentivement ce qu'elle dit... J'entends la voix de Bryanna, sa voix brisée, éclatant parfois en sanglots contenus.

— Tu sais... tu m'as demandé pourquoi je perds mon temps ici... C'est parce qu'à la base, je pensais que... cette vie était amusante... Les livres montrent certaines choses, mais c'est clairement différent... Mais une chose est vraie... J'ai rencontré mon mafieux Wattpad et c'est toi... La seule différence, c'est qu'on ne s'aime pas comme dans un ennemis to lovers... J'avais rien à perdre, rien à gagner... Qui ne rêve pas d'une vie de luxe ? D'un amour impossible ? D'adrénaline ? Mais ce qui est ici est réel ! Ma famille ne l'était pas... Elle était fausse... Pourtant, elle paraissait magique... Mais... J'aime l'authenticité... Est-ce mon défaut ? On m'a toujours prise pour une folle à toujours faire des choses improbables pour me faire remarquer... Tu sais... Plus jeune... J'ai pensé à créer ma propre famille... à faire ma première fois avec un homme que j'aime... Mais...

Ses paroles résonnent dans le silence, troublées par des sanglots étouffés, reflétant une douleur profonde.

— Je suis le genre de femme qu'on ne garde que pour une nuit et pas pour une vie, tu sais pourquoi ? Parce que je suis sale... Il m'a salie de ses doigts... Des hommes cherchaient ma mère mais sont tombés sur moi...

Son ton est empreint d'amertume et de résignation, comme si elle avait accepté depuis longtemps cette réalité cruelle.

Tu es si forte... Je voulais le dire... Je le ressentais, mais rien ne voulait sortir...

She Idealizes The Mafias  Where stories live. Discover now