Blé et chocolat

PROLOGUE

Grand, blond, enjôleur et intimidant. C'était Newt. Il semblait avoir un caractère résultant d'une suite éternelle d'accidents involontaires.

Sa taille et sa nuance capillaire étaient les fruits d'un programme aussi laborieux que mystérieux, couramment appelé génétique.

Ses facilités à séduire n'avaient jamais été utilisées, jamais pleinement jaugées. C'était ce qu'on disait de lui, on le trouvait intéressant, pourvu d'une nonchalence dédaigneuse mais d'une empathie forte. Jamais dans la démonstration, jamais dans la bagarre ni dans les éclats de rire bruyants. Calme et posé, maintien de danseur, souriant tout le temps de manière énigmatique.

Et pourtant, depuis dix-huit années d'existence, il n'avait vécu que deux relations, et était hanté par le souvenir douloureux et pénible de sa dernière petite-amie.

La cause de cette pâle vie amoureuse était son air intimidant. Sondeur. Glaçant. Le fait qu'il se détestait aussi. Mais pas comme un adolescent en crise, plutôt comme un adulte se fuyant lui-même, sans s'épancher dessus, sans chercher la compassion, le réconfort.

Newt était en terminale S. Il aimait bien les mathématiques et la physique. Il avait pris latin comme option, parce que ses professeurs de collège lui avaient toujours tenu le même discours : « Vous avez une approche facile avec la langue, vous savez organiser vos versions et traductions. Travaillez sur vos déclinaisons, et sur les désinences des temps. Et n'oubliez pas qu'au bac, le latin est survalorisé et surnoté. Trop peu de candidats pour ne pas être accueilli comme le Messie ».

Mais il préférait cent fois passer ses journées avec son fusain et ses feuilles immaculées.

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Thomas était d'une beauté simple, rafraîchissante et naturelle : une musculature fine et vallonnée, qu'il n'exhibait que très rarement. Des yeux sombres, où d'étroits rayons dorés nuançaient la teinte si foncée. Une bouche terriblement large, des lèvres minces, des petites dents ivoire toujours découvertes dans un sourire chaleureux. Un minois bienveillant et espiègle, un nez qui aurait pu être vilainement colossal, si il n'avait pas été adorablement retroussé. Des cils moyennement longs mais remarquablement fournis, symétriques. Et enfin des sourcils, longs, noirs, équilibrant tout son visage ; vecteurs de toutes ses émotions, sans cesse mouvant et expressifs.

La première chose que l'on remarquait, ou plutôt que l'on sentait, chez Thomas était effectivement sa beauté. Sa perfection physique. Rien de magnifique, rien de transcendental. Mais un équilibre, une harmonie, une série d'attributs et de moues sublimement humains, sublimement purs, sublimement justes.

Pourtant, Thomas n'avait jamais considéré avoir eu une relation sérieuse. Jamais il ne faisait le premier pas ; même quand quelqu'un osait le faire vers lui, il attendait une argumentation sans faille pour fléchir. Et il ne l'avait jamais entendu, ce laïus qui ferait ressortir des qualités qu'il était apparement le seul à voir et à estimer chez lui.

Parfois, il acceptait de sortir avec des filles ou des garçons, mais il ne les aimait pas. Juste trop gentil pour stopper des personnes vraiment mignonnes, timides et délicieusement courageuses. Jamais d'amour. Que de la pitié.

Il était en terminale ES, après avoir sauté une classe (ce que personne ne semblait remarquer et valoriser à sa grande déception). Il ne savait pas ce qu'il y faisait et il détestait les mathématiques. Deux choses dont il était absolument certain.

Mais son dédain pour l'école lui laissait le temps d'exercer la natation, son sport de prédilection, tout en lui permettant de rêver, plus ou moins secrètement, à tous ces vers, et ces nouvelles qu'il écrivait sans but, sans fin.

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▶ NdA : Merci encore de vous intéresser à ma fanfiction. J'espère que ce n'est ni brutal, ni trop long, ni médiocre.

N'hésitez surtout pas à laisser quelque suggestion.

Bonne journée à vous, soyez heureux, je vous fais des bisous, amusez-vous !

La suite arrivera sous peu ♥

ILYSM.