Chapitre 14 Fabio 2/2

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Elle relève doucement ses yeux vers les miens d'un air désolé. Mais c'est l'autre langage, celui qui n'a pas besoin de mot pour s'exprimer, qui attise ma curiosité. Derrière sa contrariété, je décèle une petite flamme. Ses iris se chargent de pointes de noir lorsque mes mains la resserrent contre mon torse, ce qui me rend vulnérable. Nos souffles s'accélèrent. Je suis à deux doigts de perdre toute contenance quand elle enlace mon cou comme si sa vie en dépendait. Enveloppé par cette abominable et exquise chaleur, j'essaye de camoufler l'envie irrépressible que j'ai de l'embrasser. Nos bouches se rapprochent dangereusement l'une de l'autre. Et à moins d'un centimètre de ses lèvres, que je frôle furtivement, je marmonne un truc :

— Que voulez vous ?

Un froid s'abat immédiatement sur nous. Mon corps se paralyse. Quant à elle, elle se sépare dans un sursaut de mon emprise, tenant par miracle sur ses gambettes. Le regard qu'elle me tend est glacial, avant de se tempérer de nouveau. Elle réalise qu'on était sur le point de faire une erreur, d'aller peut-être un peu trop vite en besogne...

Brûler les étapes ne m'aurait pas aidé dans ce cauchemar vivant. Je dois peser le pour et le contre. Et surtout savoir ce que je veux réellement.

Je me refais le film dans ma tête, et me rend compte que c'était la meilleure attitude à avoir.

— A votre avis ? m'interroge t-elle subitement dansant entre l'agacement et la gène qu'elle éprouve face à cette situation.

Elle veut mon avis sur quoi ? Je suis perdu.

Décidément, je ne suis pas très loin de perdre entièrement la tête avec elle, si ce n'est pas déjà fait. Je ne sais pas encore combien de temps je vais tenir, avant de devenir complètement dingue.

Puis, une illumination traverse mon esprit. Elle ne répond qu'à ma question par une autre.

— Vous n'êtes pas venue me demander du sucre ou du sel ? Donc, j'imagine que vous...

Elle ne me laisse pas terminer ma phrase. Elle me dévisage avec fermeté, les mains sur la taille pour se donner un air de maîtresse pas très aimable, et me réprimande :

— Arrêter vos âneries ! Je me demandais, si vous étiez sourd ? Car vu le volume de votre enceinte, j'ai cru mourir de peur quand j'ai senti mon plancher vibrer.

Il est vrai que j'adore écouter la musique à haut décibel. Elle imprègne ainsi tous les recoins de mon appartement. Mais je n'avais pas pensé un instant que cela puisse déranger ma tendre et impitoyable voisine du troisième.

— Vous n'aimez pas les Beatles ?

Alors que la chanson « Help ! » prend fin et est remplacée par « Imagine » de John Lennon dans toute la pièce.

— Ce n'est pas la question ! Si vous voulez vous démonter les oreilles, c'est votre problème. Allez à un concert ou en boite de nuit... Je vous préviens...

Cette fois-ci, c'est moi qui lui coupe la parole, en me positionnant de la même façon qu'elle.

— Et si je veux continuer à écouter de la bonne musique chez moi, que faites vous ?

Je suis ridicule, je sais. Surtout que je ne parviens pas à me contenir. Je suis à deux doigts d'exploser de rire, quand elle me sort la bêtise suivante :

— J'appelle la police. Et je porte plainte.

Et je ne peux m'empêcher de pouffer, tellement c'est comique.

— En pleine journée ? lui exposé-je toujours amusé. Vous êtes très drôle quand vous le voulez.

Je tente de me ressaisir, mais c'est plus fort que moi. Tout ceci me fait sourire.

C'est son visage qui me ramène à la réalité. Elle est si sérieuse. Ma voisine croit vraiment qu'elle peut m'enfermer pour avoir écouter de la musique plus fort que je ne le devrais. C'est absurde !

— Parfaitement ! Pour nuisance sonore intempestive. Je l'ai déjà fait ! m'annonce t-elle un peu trop certaine de ce qu'elle avance.

Mon sourire laisse place à la méfiance. Je dois absolument me renseigner à ce sujet, avant de mettre les pieds dans le plat.

— Alexa, baisse le son de moitié !

Je me range de son côté. N'allons pas faire surgir la bête qui sommeille en elle.

— Contente ?

— Vous voyez qu'on peut s'entendre finalement ?!

— Ne criez pas victoire trop vite ! la chambré-je.

Il est hors de question qu'elle gagne à tous les coups. J'ai ma fierté !

Elle me salue d'un geste de la main et pars en direction de la sortie.

— Vous vous trompez d'escalier, l'avertis-je gentiment.

Elle se retourne, me jette un sourire malicieux et reprends sa route. Elle descend quelques marches, avant de m'éclairer :

— Je suis de sortie.

— Alors pourquoi être venue me casser les pieds dans ce cas là ?

Elle n'a vraiment que ça à faire. Elle est réellement née pour m'insupporter. On le croirait en tout cas !

Je claque ma porte et remets la musique à fond.

Qu'elle aille au diable ! Si elle veut déposer une main courante, elle n'a qu'à le faire. Je saurais me défendre. 




Publié le samedi 8 juillet 2023

La suite ? La semaine prochaine si tout va bien. 

Comment avez vous trouvé cette nouvelle rencontre entre nos deux tourtereaux ? 

Bon week-end ! 

L'appart du Troisième (nouvelle version)Opowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz