Mourir pour revivre

Quelques petites précisions pour que tout soit clair :

- Léona est un personnage inventé de toute pièce qui n'apparaît pas dans le jeu
- Vous n'êtes pas obligé d'avoir joué au jeu pour lire cet Os, mais ça peut aider à la compréhension de certaines choses (logique) donc c'est à vous de voir
- Au niveau de la chronologie ça correspond plus à The last of us II (Vous comprendrez pourquoi)

Bonne lecture !

Je crois qu'aujourd'hui c'est allé trop loin.

Pendant que je tremble sous les débris, le chaos règne à l'extérieur. Je devrais être dehors en train de participer à cette purge sanglante, mais je suis incapable de bouger. La peur me paralyse. Cet état me préoccupe d'autant plus car je n'ai jamais ressenti quelque chose de similaire auparavant. La Prophétesse a certainement voulu me faire comprendre qu'aujourd'hui, c'est la fin.

Je ne sais pas qui a commencé en premier, et au fond je m'en fiche. C'est toujours pareil, de toute façon. On essaye de mettre des noms sur des coupables, et on se convainc que nous sommes innocent. Sauf que nous ne sommes pas innocent, et eux non plus.

Es ce que l'innocence se mesure seulement aux nombres de personnes que nous avons tué ?

Je préfère ne pas y penser. Ça me fait peur. J'ai l'impression d'être un monstre. J'ai l'impression que nous sommes tous des monstres. Et que la gentillesse est une principe oublié depuis bien longtemps.

À l'extérieur, j'entends des cris. Des hurlements. Quand je lève la tête, je remarque que le ciel a viré au orange, et que le feu a consumé le toit de la maison. Je ne l'avais même pas remarqué avant.

Fébrilement, je serre dans ma main mon petit couteau suisse que je garde toujours dans ma poche, mon seul moyen de défense contre cet enfer. Mais je ne sais même pas pourquoi j'essaie encore de lutter. Je sais bien que je ne ferais pas le poids contre leurs grosses armes qui font du bruit et leurs hommes qui ont au moins deux fois mon âge. Je n'arrive même plus à bouger, alors que je devrais mourir au combat comme tout le monde. Je ferai tellement déshonneur à ma famille s'il me voyait.

Alors au lieu de me lever et de me battre, je prie. Je prie une dernière fois en espérant que cela lavera mes péchés, en espérant que la Prophétesse acceptera cette dernière demande de repens de ma part, mais ce qui me rend le plus triste c'est que je sais qu'aucune prière ne pourra réparer mes erreurs, et que je suis condamnée à mourir dans la douleur de ne pas avoir réussi à en faire suffisamment pour être une bonne personne.

Mes larmes coulent tellement vite que je me demande si je vais réussir à arrêter de pleurer. Je n'ai même plus envie de me battre. Je suis fatiguée de toutes ces guerres et de toute cette violence. J'ai été vraiment naïve de croire que tout allait s'arranger un jour.

Évidement que ça ne s'arrangera pas. Le monde est cruel.

Dehors, les coups de feu se rapprochent, et j'aimerais sortir pour leur crier toute la rage, toute la douleur que je ressens d'être née dans un monde aussi injuste, dans une communauté aussi effrayante.

Et dire que je vais mourir sans jamais avoir vu l'extérieur.

Quand la porte de la maison tombe, je ne peux m'empêcher de sursauter. Je sais qu'ils ne peuvent pas me voir de là où je suis, mais je sais aussi qu'ils ne mettront pas longtemps avant de me trouver. Soit je meurs à cause d'eux, soit je meurs à cause du feu.

Je n'ai même plus envie de m'enfuir pour vivre. J'en viens à penser qu'il serait préférable qu'ils me trouvent et me tue vite, et penser à ce péché me fait me haïr encore plus.