Il est assis devant cela.

La mousse sur ses bras, caché par le taffetas, du tulle en silence a chuté sur ses lèvres.

Il s'est tu alors.

Artiste tant mal que bien il peint son portrait dans son café amer, le noir pour le blanc sur ses joues de plâtre, ses doigts de craie ; il dessine la mousse, se plaît de l'ardoise, ravit les songes, sonne les pages.

Son chapeau se penche sur lui par peur, par sympathie aussi, il est rassuré de le voir boire la tasse, s'étouffer avec les grains de sel qui demeurent dans sa bouche depuis l'inondation. Il se noie, c'est donc qu'il vit ; qu'il survive, peu importe. Il s'en ira quand le vent le décideras.

Il contemple la rue désertée par les enfants pastels qui jouaient avec lui, leurs nez colorés, pincés et picorés amoureusement par leurs anges solaires, les premiers funambules des dieux sont encore si heureux, des aquarelles presque effacées qui coulent en flaques d'espérance.

Les phalènes volètent et s'affolent, attirées par les vers dans sa poitrine qui festoient sur ce qu'il reste de ses seins. Il les voit les avaler avec grâce ; s'il se laisse faire c'est qu'il vit. Les papillons de nuit s'extasient et en meurent, de cet halo, des pétales vivants tombés par hasards sur un masque en papier mâché. Il recrache encore quelque sable, quelque poudre arrachée aux ailes de qui l'a puni. Leur justice est allongée bordée de nénuphars et d'un lierre ivre, tachée de brun, de thé, de branches de cerisier blanc qui sussure une berceuse au couchant. Elle l'a laissé sur les pavés sans en lancer un seul ; il a dû seul retracer son sang et en cerner ses yeux.

Une coquille de noix qu'on a teint par hasard dans du dentifrice, un morceau de calcaire, l'acrylique écaillée par les bains brûlants sur ses hanches et ses mains. Le vermillon virevolte de part et d'autre d'un rictus choisi, il s'en écoule aussi du haut de son buste.

S'il est en train de mourir, alors il vit.

attendWhere stories live. Discover now