Chapitre 1 Luisa 2/2

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Une belle luminosité resplendit de la magnifique vitrine près de moi. On croirait voir le soleil se dessiner au fin fond de la pièce, où se trouvent une femme d'un certain âge ainsi qu'une deuxième bien plus jeune derrière un superbe comptoir plein d'incroyables petits trésors à savourer. Je m'avance vers elles et demande à parler à Maria.

— C'est moi ! me répond la plus âgée des deux.

Une très belle dame d'une cinquantaine d'année qui pourrait sans mal symboliser la mama portugaise. Un sourire accueillant. Une carrure réconfortante dans laquelle les enfants n'ont aucun mal à se blottir. Et un regard plein de tendresse.

— Bonjour, je suis Luisa Silva, me présenté-je.

— Oh ! dit-elle, surprise de me voir. On ne vous attendait que vers midi.

— Oui, je sais. Je peux attendre si vous voulez ?

— Non, il n'y a pas de problème. Je vais monter avec vous. Carla, peux-tu prendre ma place le temps que je lui montre son appartement ? demande t-elle à la pimpante juvénile qui me fixe d'un air difficile à cerner.

— Oui, pas de soucis ! lui répond t-elle finalement avec un grand sourire, peut-être un peu forcé.

Nous sortons de la pâtisserie et nous entrons dans l'immeuble par la porte principale à deux pas de là. Le conducteur me suit de près avec mes bagages et je remarque immédiatement qu'il n'y a pas d'ascenseur. La galère !

Il va falloir grimper les trois étages à pied. J'espère que mes jambes ne vont pas flancher. Je sens la gauche un peu engourdie. Je serre les dents, ainsi que les doigts, et m'élance dans cette ascension périlleuse. Et décidément, la montée se passe plutôt bien, pas de chute à l'horizon.

Maria m'ouvre la porte et je découvre une belle pièce à vivre baignée de lumière, très contemporaine avec un côté chaleureux apporté par certaines pièces en bois, ainsi qu'un beau parquet. J'ai l'impression d'être chez moi. C'est tout à fait mon style de décoration. Au lieu d'évasion, je retrouve ici ce que j'ai abandonné à Paris, mon cocon.

Le déracinement n'est pas total. Mais en définitif, ce n'est pas plus mal. Avec tous ces changements, je vais apprécier vivre dans un endroit qui me rappelle la maison.

J'ouvre la fenêtre tout naturellement et m'avachis sur le sofa avant que mes gambettes ne m'abandonnent par tant d'émotions.

— Vous allez bien ? me demande la propriétaire inquiète de me voir ainsi, très émue.

— Oui. Tout est parfait.

— Où dois-je déposer vos valises ? me demande le chauffeur.

— Là !

Je lui indique l'entrée de mon appartement de ma main.

— Très bien. Bon séjour parmi nous, me souhaite t-il tout en refermant la porte de mon nouvel habitat.

— Merci ! crié-je pour qu'il puisse m'entendre.

— Vos cartons sont ici, me dévoile Maria, un endroit juste derrière elle, où se cachent mes grosses boîtes, avant de poursuivre : et certains sont dans votre chambre.

J'ai fait venir quelques-unes de mes affaires en avance, je ne voulais pas être prise au dépourvu. Je m'occuperai de tout déballer dans la semaine. J'ai bien mieux à faire dans l'immédiat. Tout d'abord, me remettre de mes émotions. Puis, je dois dans un second temps, déplacer certains meubles afin de ne pas me blesser en cas de chute, ainsi, que vérifier que le fauteuil commandé il y a deux semaines soit arrivé à bon port. Et pour terminer, m'approprier ce nouveau lieu, ce qui devrait être assez facile en vrai.

— Si vous avez besoin de quoi que ce soit, je suis à la boutique, m'informe t-elle gentiment.

— Merci, je vais m'installer tranquillement.

— Essayez de ne pas faire trop de bruits.

Je ferai bien évidemment tout ce qui est en mon pouvoir pour engendrer le moins de mécontentement possible pour mon voisinage. Je refuse de me mettre quelqu'un à dos.

— Bien sûr, je ne veux aucunement déranger les voisins, je la rassure, avant de me rappeler que je n'ai rien à manger. Ah ! Dites-moi, où puis-je aller faire quelques courses dans le coin ?

— Il y a une petite supérette juste en bas de la rue. Il y a un peu de tout.

— Très bien, merci.

— Je vous laisse, à plus tard, dit-elle, en déposant les clés sur la petite console de l'entrée, en quittant l'appartement.

Je reste allongée sur le canapé en repensant à ce que je viens d'éprouver durant ces quatre dernières heures. Entre mélancolie, tristesse et douleur d'avoir quitté mon chez moi, il y a eu un peu de chaleur humaine, de plaisir et un soupçon de joie en arrivant dans ce joli pays très accueillant.

Je viens de comprendre que rien n'est encore perdu. Une nouvelle vie s'offre désormais à moi. Je dois en profiter ! 





Publié le samedi 29 avril 2023 

Le chapitre 2 est pour vendredi prochain. 

Comment trouvez-vous ce premier chapitre ? 


L'appart du Troisième (nouvelle version)Where stories live. Discover now