Cʜᴀᴘɪᴛʀᴇ 09

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𝑅𝐻𝑚𝑖

— Dalila, cesse de croire tout ce qu'on te dit. Comment une future reine peut-elle être aussi manipulable ? La reprit Gloria.

— Tu es pourtant celle qui la manipule le plus, rétorqua Lindsay, la femme de chambre.

— Combien de fois vous ai-je dit de ne pas vous adresser à moi Lindsay ? S'indigna-t-elle.

— Je ne suis pas comme ma maîtresse ou mes collègues à me plier aux ordres d'une petite capricieuse, répliqua cette dernière.

Gloria, d'habitude calme fulminait au fur et à mesure que les mots sortaient de la bouche de cette servante. Oh, combien elle la détestait et désirait qu'elle se fasse renvoyer.

— Vous feriez bien de faire attention, je peux m'avérer très méchante.

— Si je ne me gêne pas de tenir tête à Lady Charlotte, ce n'est pas de vous que je me méfierai.

— Ça suffit, vous n'allez pas vous disputer pour si peu, intervint finalement Dalila.

— Demande à ta servante de s'en aller, lui ordonna Gloria.

— Oui, écoute ta maîtresse Dalila, obéit tel le petit toutou que tu veux être, répliqua-t-elle.

Dalila, agacée de leur dispute et du ton méprisant qu'utilisait son amie finit par la renvoyer.

Elle ne comprenait pas pourquoi, celle-ci, si douce et accueillante était si difficile avec Gloria. Elle ne saisissait pas la gravité des reproches que lui faisait son amie. Elle avait si confiance en Gloria qu'elle ne voyait pas la manipulation dont elle était victime.

Gloria quant à elle ne cessait de la reprendre sur ce caractère influençable, non par amitié mais plutôt par intérêt. Elle la façonnait et l'utilisait à sa guise. Elle voulait qu'elle soit seulement de son côté, sa grande instruction lui serait d'un avantage précieux. Cependant, elle faisait rapidement confiance aux autres. Elle pourrait rapidement la laisser si quelqu'un d'autre arrivait à l'influencer.

Elle était pour le moment la seule à profiter de ses talents et elle ne voulait le perdre. Dalila était dans ses mains une marionnette qu'elle pouvait utiliser à sa guise, mais qui pourrait être utilisée par une autre personne car elle n'avait pas un caractère ferme. Dalila était entre ses mains comme un chien qu'elle devait dresser, et elle comptait bien la dresser comme un chien d'attaque, fidèle à son maître.

Oui, c'est ainsi qu'elle voyait "son amie". Comme un animal, qu'elle devait dresser afin qu'il lui obéisse et à elle seule.

— Dalila, il faut que tu te forges un caractère dominant. Une reine ne peut être aussi manipulable, lui disait-elle.

Pour déguiser ses désirs d'assouvissement elle utilisait leur objectif commun : devenir reine. Ainsi, Dalila croirait qu'elle ne veut que son bien et qu'elle l'aide à se parfaire afin d'être une meilleure candidate.

Elle croit en une aide, pourtant, il s'agit clairement d'un piège dans lequel elle finirait par tomber si elle ne se ressaisissait pas.

— Après la quatrième cérémonie de la belladone nous serons dans une phase offensive, les autres ne seront plus des amies mais des rivales, lui annonça-t-elle.

— Pardon ? J'apprécie le fait que nous ne jouions plus les méchantes, les filles sont tellement attachantes et gentilles, surtout Ecclésia, pensa Dalila.

— Ne te laisse pas avoir par leur apparente gentillesse Dalila. C'était stratégique. De même que nous nous sommes plus ouvertes aux autres afin de créer des affinités elles ont également eu cette idée. La douceur et la gentillesse de Richesse ne sont que d'apparence, si, elle est encore retenue après la quatrième cérémonie elle nous montrera son véritable visage.

Le cœur du RoiWhere stories live. Discover now