Alors, la réponse que le docteur avait balancée à Melinda tout à l'heure était si répugnante que le cœur de cette dernière fut touché, meurtri et finit par saigner.
La réaction du docteur, à l'égard de Melinda, avait amené d'autres femmes dans cette chambre à comprendre ce qu'elle vivait dans son foyer. Toutes les femmes la regardaient et elle demeurait silencieuse. En guise de seule réaction : ses larmes qui coulaient lentement sur ses joues. Et dans son silence, elle prit du temps pour appréhender toutes les mauvaises choses qu'elle avait endurées dans sa vie à cause de cet homme. Et soudain son visage s'était effondré.
Elle se voyait comme si elle était dans un rêve et quand elle se réveillerait, elle serait à même de changer les choses qui ne marchaient pas dans sa vie ou, carrément, elle pourrait réparer ses erreurs, qu'elle ne cessait de regretter, matin, midi et soir.
En examinant sa vie actuelle, elle finit par conclure que son destin était à périr ; parce qu'à tout moment, perpétuellement aux prises avec l'évocation de son passé, lui revenaient ces années, où ses parents lui soumettaient vivement de bons conseils pour épouser Joseph, l'homme qui voulait l'honorer, lui donner la dignité absolue et le respect qui lui était dû. Mais comme elle était malade d'amour pour Mombassa, elle fut catégorique et refusa ce bonheur, affirma qu'il n'était pas question pour elle d'accepter ce mariage et choisit de tourner le dos à sa famille. Elle ne pouvait pas ne pas écouter la voix de son cœur ; or le choix qu'elle avait fait en faveur de son unique amour, plus tard, s'était changé en sa défaveur. Ce choix-là avait amené beaucoup de complications dans sa vie, de doutes, d'incertitudes et la fin de sa placidité.
Elle vivait un calvaire dans son foyer et la vicissitude était continuelle. Mais il était trop tard, il n'y avait pas moyen ni de faire marche arrière ni de rompre son vœu ; elle avait déjà tracé sa propre direction et elle avait choisi d'écrire l'histoire de sa vie avec lui.
En raison de sa nature, Melinda n'était pas le genre de femme qui pouvait tromper facilement son mari, ainsi elle avait décidé de lui rester fidèle toute sa vie durant. Maintenant, elle avait le droit de calmer ses esprits, de boire un verre d'eau et de continuer la route...
