Cette piste était encore plus intime et je me sentis d'autant plus mal d'avoir fouiné.
Si j'en écoutais d'avantage, j'allais me remettre à pleurer et j'étais déjà à court de larmes.
Reposant une bonne fois pour toute la casque, je sortis du studio en refermant la porte telle qu'il l'avait fait. La porte de sa chambre était fermée, il devait encore dormir.

Descendant les escaliers grinçants sur la pointe des pieds, je fus surprise de voir que la cuisine était complètement rangée, signe qu'il avait dû redescendre après que je me sois couchée hier.
Lénaïc faisait même la vaisselle maintenant !
La cuisine n'avait pas changé depuis la dernière fois que j'étais venue, je n'eue donc aucun mal à faire chauffer la bouilloire. Il y avait un très beau soleil, la plage n'était pas très loin à pieds dans mes souvenirs, s'il ne se réveillait pas je pourrais y faire un tour au lieu de tourner en rond ici en ressassant. 

Après avoir terminé ma tasse de thé, je pris la décision de sortir, lui laissant un petit post-it sur la table de la cuisine pour qu'il ne pense pas que j'avais pris la fuite. 
J'aurais pu, j'aurais peut être dû d'ailleurs mais Paris m'étouffait tellement que malgré la nature de ma relation avec Len actuellement, je me sentais bien ici.
Fuir la capitale avait été ressourçant pour lui et je le comprenais.
En rentrant, je pourrais peut être me louer un petit appart ou une maison dans un coin perdu. Peut être même hors de France.

Arrivée sur la plage, je m'installais entre deux rochers pour être au calme et un peu à l'abris du vent. Ma tentative de méditation échoua lorsque Claire m'appela.

-Allo ?

-T'es dans le train ?

-Non.

-Bah t'es où ?

-Sur la plage.

-Avec lui ?

-Non. Il dormait encore quand je suis sortie.

-Tu veux que je te prenne un billet ?

-Non.

-Ca va ? T'as l'air bizarre.

-Tu m'appelais pour quelque chose ?

-Pour avoir des nouvelles surtout. Mais aussi pour une campagne d'affichage Dior.

Son ton n'était pas aussi enjoué qu'il aurait du l'être alors que la marque nous faisait languir depuis des mois.

-Quel genre d'affichage ?

-Des stands dans les grands magasins.

Il y eut un silence que je rompis en éclatant de rire.

-Donc ils m'ont zappé pour la dernière fashion week pour me sortir du placard pour une affiche aux Galeries ?

-En gros oui.

-Et tu leurs as dis que j'accepterais ça ?

-Je leur ai dis que je t'en parlais. 

-Je me sens tellement vide Claire. Je suis complètement inutile. Ils m'ont usé jusqu'à la corde et maintenant ils me jettent parce que je ne me suis pas écrasée comme une petite femme fragile. Je ne veux plus bosser avec eux.

-Juliette...

-J'en ai rien à foutre que ce soit Dior. Je ne supporte plus cette hypocrisie constante. Parce qu'ils se disent qu'ils vont me punir en me relayant aux affichages boutique pour après jouer la carte de la confiance qui doit être regagnée. Ils ont la nouvelle coqueluche du moment pour me remplacer, ils ne me feront plus faire de gros projets je le sais très bien. Alors autant arrêter les frais maintenant.

-Ton contrat...

-Il me reste trois mois. Ils m'ont ignoré pendant presque quatre mois. Si je ne travaille pas, il ne me payent pas. Alors continuons à nous ignorer encore trois mois et basta. Je te le répète mais je ne ferais plus rien pour eux.

Coup de FoudreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant