Je m'en veux tellement

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POV de William :

Voilà quelques jours maintenant que Bénédicte ne va pas très bien. Elle vient d'apprendre que ses beaux parents se disputent beaucoup en ce moment. Elle est très inquiète et ne dort pas à force d'essayer de les réconcilier. Je décide donc de l'appeler et lui propose de venir boire un coup avec moi pendant ma pause.

- « Coucou Bénédicte »

- « Oui William ? »

- « Je te demande pas comment tu vas »

- « Non en effet, ça va pas fort tu t'en doutes bien. Qu'est ce que tu veux ? »

- « Ca te dirai de venir boire un café à l'hôpital avec moi ? J'ai ma pause dans un quart d'heure. »

- « Euh ouais je veux bien. J'en ai marre je suis au téléphone depuis une heure et demie avec ma belle mère. Elle ne veut rien entendre, elle est aussi bornée que moi j'te jure. »

- « HAHAHA ça ne m'étonne pas. »

- « Bon et sinon à propos de ta proposition, je monte dans ma voiture et j'arrive. »

- « Ok ça marche. Je t'attendrai dans la salle de repos numéro 3 avec Victoire. »

- « Ok, à toute. »

- « A toute. »


Je raccroche et continue mes visites en pensant à la façon dont je pourrai réconforter ma sœur. Une fois mes consultations finies, je me dirige vers la salle de repos. En arrivant, je prépare du café, ayant remarqué qu'il n'y en avait plus. Victoire me rejoint peu de temps après. Nous commençons à discuter en attendant Bénédicte, quand soudain, une femme pénètre, un revolver à la main et le pointe sur nous. Je vois au visage de Victoire qu'elle connaît cette personne.

- « Lucie ? »

- « Lucie ? Qui est Lucie ? »

- « C'est une ancienne policière de Sète. On l'a perdue de vue après qu'elle ait déserté avec un criminel. C'est également suite à son départ qu'Aurore a été mutée. »

- « T'es pas sérieuse ? »

- « Bien sur que oui. »

- « Oh ça va là je vous dérange pas ? Maintenant vous la bouclez et vous vous bougez, en silence, sans opposer de résistance. C'est clair ? »


POV de Bénédicte :

Je prends mes affaires, met 10 minutes à trouver mes clés, et pars enfin. Sur le chemin, je ne cesse de réfléchir à comment aider mes beaux parents. Ca me fait tellement de peine de les voir se déchirer comme ça pour des broutilles. Moi qui suis habituée à les voir s'aimant toujours comme au premier jour. Quand je pense que tout ça est parti d'une vieille lettre que ma belle mère a trouvé en faisant le ménage. Après quelques minutes de route, j'arrive à l'hôpital, me gare sur le parking réservé au personnel et me dirige vers la salle de repos où William m'attend. En arrivant, je suis surprise par une scène à laquelle je ne m'attendais absolument pas.

- « William ? Qu'est ce qu'il se passe ici ? » dis-je en voyant une femme pointer son arme sur mon frère.

- « Bénédicte ne reste pas là ! »

- « Tu vas laisser mon frère tranquille ! »

Je me rue sur cette femme en espérant qu'elle lâche son pistolet. Je ne sais pas ce qui me prend tout à coup, c'est totalement irréfléchi mais je dois sauver mon frère. Je n'arrive pas à la désarmer, en revanche j'essaye de crier. Voyant qu'elle est sur le point de se faire repérer, elle me pousse et je m'assomme contre les casiers présents près de l'entrée avant de m'effondrer au sol. J'entends mon frère appeler mon nom avant de perdre totalement conscience.


POV de William :

- « Bénédicte... attention !!!!! Oh mon dieu ne la tue pas je t'en prie. »


Je regarde impuissant ma ravisseuse pousser d'une extrême violence ma sœur contre les casiers. Je tente de rejoindre Bénédicte afin de vérifier si elle va bien, mais je suis freiné par Lucie qui relève son arme sur moi. Elle nous fait passer devant nous, cache son pistolet dans sa veste et nous fait sortir de l'hôpital. Nous montons dans un véhicule et partons en direction d'une petite clinique à l'écart de la ville. En arrivant, nous faisons connaissance du conjoint de Lucie, Marc Véry, alias le célèbre tueur aux alliances de Sète. Il est vraiment mal en point et a besoin d'être opéré. Lucie menace de me tuer si je n'opère pas Marc. Heureusement j'arrive à la convaincre de rentrer à St Clair afin de pratiquer à l'opération. Et justement, nous parvenons à rentrer. En arrivant, j'aperçois Aurore, inquiète de ma disparition. Il faut quand même se dire que nous sommes partis hier avec Lucie. Je monte vite au bloc et opère Marc. Ce dernier est immédiatement placé sous surveillance policière. Une fois l'opération terminée, je me nettoie et me dirige vers la réception.

- « Excusez moi, auriez vous des informations sur Bénédicte Curtis ? »

- « Elle a été retrouvée inconsciente hier dans la salle de repos. »

- « Comment va-t-elle ? Je veux la voir. »

- « Elle est dans la chambre 302 mais elle ne s'est pas encore réveillée. »

- « Merci beaucoup du renseignement. »

- « Je vous en prie Dr Daunier. Et contente de vous revoir parmi nous. »

- « Merci Christelle. »


Je monte les escaliers à une vitesse jusqu'au 3ème étage et arrive devant sa chambre. J'entre et me dirige vers le lit où repose ma sœur et je remarque qu'elle a la tête bandée. Elle a du se cogner très fort. J'apprends par une infirmière qui passait, qu'elle a un léger trauma crânien mais que ses jours ne sont plus comptés.

Je me suis assoupi sur le fauteuil, tenant la main de ma sœur dans la mienne. A ce moment, Aurore pénètre dans la pièce et pose ses mains sur mes épaules avant de me faire un câlin.

- « C'est ma faute. »

- « Pourquoi tu dis ça William ? »

- « Si je ne lui avais pas proposé de venir, tout ça ne serait jamais arrivé. »

- « Arrête tu te fais du mal inutilement là. Tu n'y es pour rien. Elle allait mal, tu voulais l'aider. C'est ce que font les frères et sœurs entre eux. Tu n'as vraiment rien à te reprocher. »

- « Elle s'est interposée pour me sauver, elle aurait pu y rester Aurore !!! »

- « Je sais bien, mais ce n'est pas le cas. Elle a vite été prise en charge, j'ai tout de suite été prévenue et j'ai veillé sur elle jusqu'à ton retour. »


Je réalise à ce moment là qu'Aurore était agenouillée devant moi en disant ça. Je fond en larmes dans ses bras.

Quelques jours plus tard, Bénédicte s'est réveillée. Elle est restée hospitalisée pendant deux jours suite à ça, puis j'ai pu la ramener à la maison où j'ai eu pour mission de la surveiller et de la ramener au premier problème. La vie a repris son cours et je suis vraiment content de voir que Bénédicte va bien. J'ai eu la plus grande peur de ma vie : celle de perdre ma sœur.  

C'est ma fauteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant