Chapitre 2

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"Il était le seul homme que j'avais rencontré qui ne pouvait pas supporter de me voir pleurer et si c'était par sa faute, il vrillait."

Devant mes yeux s'étendait la mer et si je me tournai encore un peu, la maison de mes rêves dans un nouveau pays dans lequel mes amis et l'homme que j'aimais le plus m'avaient suivi. 

Brian m'avait emmenée de l'autre côté de la terrasse, le côté auquel nous avions accès seulement depuis la cuisine, c'était plus un balcon qu'une terrasse finalement. Il me l'avait fait traverser puis m'avait fait m'asseoir sur quelque chose qui ressemblait à une sorte de lit double avec un matelas tout fin posé sur le muret et qui offrait une vue stupéfiante sur la mer et le reste des maisons jusqu'à la plage. Une petite barrière transparente permettait de clôturer le balcon et surtout d'éviter de tomber de celui-ci. À la gauche de la sortie de la cuisine, il y avait un canapé similaire à ce lit qui pouvait facilement accueillir trois personnes. 

-Comment est-ce que c'est possible que je n'aie pas vu cet endroit avant ? Lui demandai-je. 

-Ça fait trois ans que nous sommes sur cette maison et il est possible que j'aie dit au propriétaire qui la vendait que s'il ne faisait pas construire ça, on ne lui la prenait pas pour ce prix-là. Ça aurait été trop cher par rapport à la valeur réelle du bien. 

-T'es sérieux ? Lui demandais-je incrédule. 

-Vu la somme que nous avons investie dans cette maison, on pouvait au moins demander ça. 

Je le pris dans mes bras, trop heureuse de cette surprise. 

Je nous imaginais déjà, Delila et moi, le soir, sur ce balcon à nous raconter tous nos potins.

Nous nous mîmes à parler du passé, de nos souvenirs, mais la sonnerie de mon téléphone nous interrompit. Je me précipitai le chercher à côté de la piscine et revins dans les bras de Brian. C'était Delila.

-Coucou, vous faites quoi ? Demanda Delila à l'autre bout du fil.

-On parlait et j'ai découvert la surprise de Brian. Il faut que tu vois c'est un truc de fou.

-Je te crois. Vous avez tout visité déjà ?

-Non, nous ne sommes pas encore montés.

-Sérieux les gars ? On vous a déposé il y à deux heures ! On pensait vous rejoindre là.

-Il t'ennuie à ce point ? La taquinai-je.

-Non, je ne veux juste plus penser que dans quelques mois ça fera dix ans que nous sommes ensemble ! JE PANIQUE !

- Arrête, je l'ai passé ce cap, je te jure ce n'est qu'une année de plus. Il vous faut combien de temps pour arriver ?

-On viendrait à pied donc on serait là dans vingt minutes.

-Parfait, apprenez à vivre sans voiture. On a laissé le portail ouvert donc entrez.



Je raccrochai et pris la main de Brian pour l'emmener en haut visiter les chambres. Trop excitée, je lâchai sa main pour courir dans les escaliers.

-Evy, doucement ! Tu ne sais pas marcher, tu vas t'éclater les dents sur une marche. Me cria Brian.

-Monte vite sérieux on a que vingt minutes pour profiter ! Lui répondis-je.

-Rien à voir, on a toutes les années à venir pour en profiter !



Pour le coup, je ne savais pas quoi lui répondre. Même s'il n'avait jamais raison, cette fois-ci, il avait raison.

En haut, il y avait trois portes closes. Lorsque Brian me rejoignit, je lui dis :

-On ouvre laquelle en premier ?

- En-tout-cas pas celle de gauche. Me dit-il.

-Pourquoi ? Lui demandai-je

-Si je me souviens bien, c'est celle pour les gosses.

-Tu es sérieux ? Tu as toujours peur de ça ? Je te conseille d'aller consulter pour phobie de transmettre ses gènes. 

-Tu sais très bien ce que j'en pense. Me répondit-il.

-Moi, je constate un progrès. Tu as immédiatement pensé aux enfants et pas amis alors que pour l'instant, cette chambre sera uniquement utilisée pour accueillir nos amis.

-Oublie tout de suite ta théorie. On va dans celle-ci. Me dit-il en se dirigeant vers celle de droite.



Je ne pus même pas ouvrir la bouche qu'il criait déjà dans la pièce. Grâce à sa réaction, je compris facilement que c'était la grande salle de bain. Je m'avançai et découvris effectivement cette magnifique pièce au-dessus de la terrasse et du portail.

Nous fîmes le tour de celle-ci puis je pressai Brian pour que nous allions visiter une nouvelle pièce.

Il me suivit et nous entrâmes dans ce qui était notre chambre.

-Waaaaaaw. M'exclamai-je.

-C'est vraiment super grand. On a bien choisi. Dit Brian.



La chambre était vide bien sûr et l'odeur de peinture pénétrait nos narines. Depuis la porte, nous tombions sur une large et grande fenêtre qui donnait tout droit sur la mer. Si on s'approchait et se plaçait contre elle, on pouvait apercevoir une partie de notre extérieur. Nous étions situés exactement au-dessus de la piscine. C'était invraisemblable. La chambre de mes rêves.

Un sentiment de plénitude m'envahit. Je regardai Brian et vis des étincelles dans son regard qui me rassurèrent tout de suite. J'étais au bon endroit au bon moment avec la bonne personne.

Avant que nous n'aillions le temps de réaliser quoi que ce soit, la sonnette retentit. Ils étaient déjà là.


-On visitera la chambre d'amis plus tard. Me dit Brian pour son plus grand bonheur.

Nous descendîmes pour aller leur ouvrir. En bas, il me redit :

-Va leur ouvrir, je nous sors des pulls. Il fait froid dehors.

Je lui adressai un sourire puis ouvris la porte à nos amis. La soirée se déroula super bien et nous restâmes tous les quatre tout le long. Malheureusement, à vingt-trois heures, Delila nous dit que c'était le moment de rentrer. Nous avions encore un petit bout à marcher pour arriver chez eux. Ils nous hébergeaient le temps qu'on meuble la maison.



Le lendemain, j'étais debout à cinq heures trente tant j'étais excitée. Après une heure d'attente, je me décidai à réveiller Brian qui dormait comme un bébé.

Je lui secouai le bras de plus en plus fort puis il tourna finalement la tête vers moi. Il m'adressa un sourire que j'adorai et il plissa les yeux pour me voir. Il était couché sut le ventre les deux mains sous l'oreiller et le visage orienté vers moi. Je voulais pouvoir bénéficier de ce genre de moment tous les matins jusqu'à la fin de ma vie tant je les appréciai.

-C'est super tôt Evy !

-Je n'arrive plus à dormir, je veux retourner à la maison. Lui répondis-je.

-On a rien à faire là-bas pour le moment. Il n'y a même pas de table ou de chaise pour déjeuner !




Je me levai et enfilai un de ses t-shirts puis sortis de la chambre. Brian et les grasses-matinées, c'était quelque chose. J'essayai de ne pas faire de bruit pour ne pas déranger mes amis qui dormaient et qui avaient eu l'amabilité de nous héberger pour les jours à venir.

Je me fis un thé dans leur superbe cuisine puis me posai sur leur canapé installé en face d'une fenêtre. Il était six heures cinquante-trois exactement et le levé du soleil avait commencé depuis quelques minutes lorsque j'entendis des pas suivis d'un bruit de bâillement. Je me retournai et tombai sur Brian, en short gris à torse-nu qui se dirigeai vers moi. Il éclata de rire en me voyant. Je forçai les sourcils et me retournai en me recroquevillant sur le canapé pensant qu'il se moquait de ma tête du matin. Il s'étala à côté de moi et écarta mes jambes pour pouvoir poser sa tête sur mes cuisses. En voyant que je résistai et que je faisais la moue, il me demanda:

- Pourquoi tu ne veux pas ?

-Tu t'es moqué de ma tête du matin. Lui répondis-je sur le même ton. Je ne pus m'empêcher de rigoler de nous dans ma tête. Nous étions des gros gamins.

-Pas du tout. Tu m'as fait trop rire avec ton thé. On aurait dit que tu étais dans ton chalet devant la cheminée avec un plaid alors que nous sommes en Grèce et que tu es en top.

Nous échangeâmes un regard et éclatâmes de rire. C'était dans ce genre de moment que j'étais projeté dans le passé. Nous nous comportions comme lors du début de notre relation. Comme quand je n'étais encore qu'une adolescente perdue.

...

the trip of loveWhere stories live. Discover now