LA FILLE AUX YEUX GRIS - TOME 1

Les jours les plus longs de ma vie.

J'ouvre les yeux, je vois Neteyam endormis assis à côté de moi me tenant la main. En tournant ma tête de l'autre côté je vois Kayto lui aussi endormis mais allongé avec Myhona à côté de lui.

Tout le monde a l'air de dormir, il fait encore nuit.

Neteyam ouvre les yeux, il me voit le regarder.

Neteyam : « Lahita, comment tu te sens !? » en me pressant fort ma main qui se trouve dans la sienne.

En parlant il réveille Kayto, qui s'empresse de se lever.

Je me met à pleurer, je ne sais pas si c'est des larmes de joie d'être en vie ou de tristesse pour tout ce que je viens de vivre.

Kayto : « Pourquoi tu pleures ? Tu as mal quelque part ? » dit-il d'un ton vraiment inquiet.

Lahita : « Je suis tellement contente de vous voir. » en sanglotant

Neteyam : « Putain Lahita j'ai crus te perdre, j'aurai aimé être à ta place pour t'éviter toute cette souffrance. »

Lahita : « Mon corps est tellement abîmé, j'ai des bandages partout. Je ne sens plus mes jambes !! »

Kayto : « On en parlera demain, il faut que tu te repose Lahita. Tu as l'air épuisée, s'il te plaît rendors toi. » en me faisant un bisous sur le front.

En voulant m'endormir, je fixe Neteyam qui regarde dans le vide, toujours en me tenant la main. Il a l'air d'être anéantis lui aussi...
Mais si il ne s'était pas battu, je n'aurai jamais pris la fuite... il peut s'en vouloir qu'à lui même.

Au petit matin, j'ouvre à peine les yeux que j'ai le droit à un questionnement de le part de ma mère et de Jake. Je leur explique comment ça s'est passé ainsi que tout les ressentis et les douleurs que j'ai eu durant ces 5 jours.

Jake : « Nous sommes content de t'avoir retrouvé, il va te falloir plusieurs jours allongées pour t'en remettre, d'accord Lahita ? »

Lahita : « C'est pas comme si j'avais le choix... Je peux même plus marcher.» en soupirant.

Jake : « Tu remarcheras, ne t'en fais pas. »

Durant ces jours, tout le monde vient me voir, j'avoue que je ne mange presque pas. Je suis juste déprimée. Je dors, je mange, je parle.
Voilà le résumé de ma dernière semaine.

Neteyam me soutiens tout les jours, il est au petit soin avec moi, on dirait qu'il se sent coupable.
Kayto est moins présent, il a beaucoup de choses à gérer avec son rôle de chef.

Viens le jour ou je suis assez rétablie pour marcher. Neteyam et Kayto sont la pour m'aider à me tenir debout.
Je suis contente de pouvoir vivre normalement comme avant, ses jours en étant allongés m'ont parus très très longs.

Par contre, j'ai toujours quelques blessures sur mon corps et mon coquard à l'oeil.

Lahita : « Je veux aller dans la forêt. » en sortant dehors.

Kayto : « Non Lahita, tu viens à peine d'être rétablie, c'est hors de question. »

Lahita : « C'était pas une question. Je vais prendre l'air. J'en peux plus d'être cloîtrée ici ! » en montant sur mon ikran.

Kayto : « LAHITA REVIENS ICI ! »

D'ailleurs j'ai de la chance que mon ikran soit revenu chez moi de lui même après ma chute, j'aurai pu le perdre encore une fois.

Je m'envole vers la forêt en ignorant Kayto, j'ai l'idée d'aller à la cascade. C'est mon lieu préféré, la ou mon père m'a tout appris et la ou Neteyam m'a embrassé la première fois.

Je m'assois au bord de l'eau, une larme coule de mon oeil en fixant le côté de la cascade ou mon père et moi étions il y a quelques années... C'est comme si j'avais l'impression de le voir.

Je n'ai rien dis à Neteyam, mais je lui en veux, j'ai le sentiment que c'est de sa faute si je suis tombée. Si il ne s'était pas battu et avait ignoré Arkan, rien de tout ça ne serait arrivé.

D'ailleurs en parlant de lui, il m'a suivit jusqu'ici.

Neteyam : « Lahita... est ce que tu vas bien ? » en posant sa main sur mon épaule.

Je retire sa main de mon épaule. Il y a trop de chose dramatiques qui se sont passées ces dernières semaines.

Lahita : « oui. »

Neteyam : « Y'a quoi ? Pourquoi tu ne veux pas que je te touche ? » en fronçant les sourcils.

Lahita : « C'est à cause de toi. Tout est à cause de toi. » en me levant face à lui.

Neteyam : « Quoi ?? Oh à cause de moi vraiment ? J'aurai peut être pas dû être violent, mais t'avais qu'à pas te barrer toute seule ! » en me criant dessus.

Lahita : « Tu me crie dessus là ? sérieusement Neteyam ? »

Je préfère fuir la conversation. Je reprend mon ikran et en volant dans les airs je me dis qu'avec tout ses événements Tarawa n'a jamais donné de signe de vie, super la copine.

Je décide d'aller devant chez elle, puisqu'elle n'est apparemment pas décidée à venir me voir.