20 ·  ·  · 𝑼𝒏𝒆 𝑵𝒖𝒊𝒕 𝑺𝒐𝒖𝒔 𝑻𝒆𝒏𝒔𝒊𝒐𝒏

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— Et si je décide de ne pas le faire ?

Les yeux de l'homme se fixent dans les miens, prêts à tirer. Mais je cherche désespérément un indice sur ses intentions. Rien. Ses hommes sont redoutablement entraînés, tandis que je me sens bien en dessous d'eux.

— Je vais te tuer, annonce-t-il avec un sourire malsain.

Déterminée à ne pas se laisser intimider, je riposte :

— Ok, montre tes couilles.

Tu en a pas.

C'est une expression !

— Petasse !

Un coup de feu retentit. Il me tire dans la jambe pour me faire taire, mais par chance, la gymnastique que j'ai pratiquée étant petite me sert à présent. Comme un ninja, je réalise une pirouette et me cache derrière un meuble. Il vide son arme sans réussir à m'atteindre. Profitant de cette opportunité, je m'approche avec mon viseur pointé sur lui. Un sourire s'étire sur mes lèvres, lui donnant un air psychopathe. Je dois avouer que cette position de force me donne des ailes.

— On ne provoque pas une Hurley, souviens-toi de ce prénom en enfer, déclarai je vant de lui asséner le coup fatal.

C'est la première fois que je tue quelqu'un. Je réalise avec stupeur que je n'ai pas hésité, j'ai agi par instinct de survie. Je suis maintenant une meurtrière, une vraie mafieuse...

Je n'ai pas le temps de me laisser troubler par cette pensée. D'autres hommes font irruption, et je dois de nouveau choisir entre ma vie et la leur. C'est la vie que j'ai choisie... Tuer ou mourir.

À l'extérieur, Sharp élimine les autres tandis que je fais de même à l'intérieur. La vision du sang qui macule ma maison me donne la nausée, mais je me répète que je suis forte.

Il y'a 15 ans
21 h 45, Maison, Australie.
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Dans le calme de la soirée, alors que la télévision émettait des sons familiers et que ma sœur aînée dormait paisiblement et que papa travaillait, j'étais encore éveillée, incapable de trouver le sommeil. Nous étions plongés dans un programme divertissant, un spectacle avec une marionnette parlante qui nous faisait rire aux éclats maman et moi. Nous nous amusions même à imiter ses répliques avec des chaussettes.

Soudain, un bruit sourd résonna près de la porte, et ma mère jeta un coup d'œil à sa montre. J'allais accourir pour accueillir mon père, mais elle me rattrapa rapidement, me soulevant presque.
Elle m'emmena dans la cuisine et se mit à ma hauteur, adoptant son air sérieux habituel.

— Nous allons jouer à un jeu, d'accord ?

J'acquiesçai, intriguée.

— Tu vas te cacher dans le placard jusqu'à ce que je te dise de sortir, mais en aucun cas tu ne sors de toi-même.

J'avais l'habitude de faire des bêtises, mais je consentis, sachant que lorsque ma mère prenait ce ton, c'était pour une raison sérieuse, pour me prévenir des dangers.

Je m'engouffrai donc dans le placard de la cuisine, mais laissant la porte entrouverte pour pouvoir observer. Ma mère saisit un grand couteau, celui que mon père utilisait pour découper la viande. Je ne la vis plus dans la cuisine, et une angoisse sourde monta en moi, mais je restai immobile, obéissant à ses instructions.

Soudain, un bruit de verre brisé retentit, suivi d'une voix masculine, mais ce n'était pas celle de mon père.

— Alors nos chemins se croisent à nouveau...

— Qui êtes-vous ?

— Tu m'as oublié ? Quel dommage...

— Sortez de chez moi !

— Tu pense me faire peur avec ce couteau ?

L'homme ricana, un rire sinistre, et un coup de feu retentit, provoquant un frisson glacial qui parcourut mon corps. Je plaquai ma main sur ma bouche pour étouffer un cri.

Maman...

Je sentis le besoin irrépressible de sortir de ma cachette pour aller la voir. Observant depuis la porte de la cuisine, je vis que ma mère était indemne. D'un geste assuré, elle poignarda l'homme non pas une, ni deux, mais trois fois.

Elle ne semblait pas avoir peur, ses yeux ne reflétaient que du courage. À cet instant, j'ai su que je voulais être aussi forte qu'elle en grandissant.

La vision du sang jaillissant de l'homme écroulé et de ma mère tenant fermement le couteau était trop pesante pour mes sept ans.

Je montai en courant dans ma chambre, espérant calmer mes tremblements et ma peur. Ma mère me suivit et posa une main sur ma cuisse, mais je reculai instinctivement.

Ce n'était pas ma mère qui avait commis cet acte...

— Tout cela doit rester entre nous, ma chérie, pour le bien de notre famille, je te le promets.

J'acquiesçai simplement, et depuis ce jour, je n'ai jamais plus repensé à cet événement, mon cerveau l'ayant enfoui dans les profondeurs de ma mémoire.

16 h 25 Calle Zona Rosa, Bogotà,
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Sans m'en rendre compte, je reculai et heurtai quelque chose, ou plutôt quelqu'un. Je sursautai, pensant que c'était l'un d'eux.

— Je n'en ai raté aucun.

Je pris Sharp dans mes bras, cherchant involontairement du réconfort, mais son expression fermée me fit comprendre qu'il ne l'appréciait pas. Il était rare de le voir sourire, sauf avec les enfants...

— Ça va, tout va bien...

Je me détachai de lui comme si ce que je venais de faire n'avait plus d'importance.

— Tu es libre maintenant, tu peux partir...

Il hocha la tête et s'en alla sans même jeter un regard en arrière. Je devais maintenant tout nettoyer, mais je me sentais tellement épuisée...

Je n'avais pas la force nécessaire, et que faire de tous ces corps ?

Mon téléphone sonna, et, pour aggraver les choses, c'était encore Nico qui appelait.

— Allô ?

— Ah, enfin tu réponds !

— Je n'avais pas...

— Bryanna, j'ai besoin que tu ramènes ta jolie frimousse, j'ai un plan pour toi.

Ok, il ne parlait sûrement pas de Sharp...

J'attrapai mes clés de voiture et me dirigeai vers chez lui.

She Idealizes The Mafias  Where stories live. Discover now