16 ·  ·  · 𝑳𝒆 𝑷𝒐𝒊𝒏𝒕 𝒅𝒆 𝑵𝒐𝒏-𝑹𝒆𝒕𝒐𝒖𝒓

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Nico observe la scène, hilare, avant de se lever brusquement et de commencer à crier.

— Tu te moques de moi, j'espère ? s'exclame-t-il.

— Mais non, je m'appelle vraiment comme ça, tente-je de le rassurer.

— Mais je m'en bat les couilles tu crois que je ne le sais pas ?! , c'est le problème ! s'exclame-t-il, furieux. Le souci, c'est que tu as donné ton vrai nom alors que tu aurais pu continuer à utiliser ton nom de couverture. Tu le fais exprès ou tu ne comprends pas que tout cela n'est pas un jeu ?! bon sang ?! s'emporte-t-il.

Je baisse les yeux, honteuse de mes erreurs. Il prend une profonde inspiration pour se calmer avant de poursuivre.

— Il t'a posé d'autres questions ? m'interroge-t-il, son ton empreint d'inquiétude.

— Il m'a demandé si je travaillais pour quelqu'un, lui réponds-je.

Nico passe une main sur son front, désespéré.

— S'il te plaît, dis-moi que tu n'as pas confirmé ou donné un nom, implore-t-il.

— J'ai dit que je ne pouvais pas lui dire, ne t'en fais pas, le rassure-je.

— Tu as affirmé quoi ?! s'exclame-t-il, furieux.

Nico tambourine furieusement contre le mur, ses poings serrés trahissant sa colère bouillonnante. Je sens que j'ai commis plus qu'une simple erreur, et je crains qu'il ne retienne ses pulsions meurtrières à grand-peine. Il tente de maîtriser sa rage avant de prononcer d'une voix chargée de reproche :

— Je t'avais pourtant prévenue, n'est-ce pas ? Que Andrew était d'une intelligence redoutable. Mais toi, tu as préféré faire cavalier seul et le sous-estimer. Et voilà où cela nous mène. Tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même.

— Que se passe-t-il ? je demande, essayant de masquer ma propre inquiétude.

— Tu veux que je te tue ? m'interrompt-il, le ton empreint de fureur. Y a-t-il d'autres informations qu'il t'a demandées, ou puis-je enfin cesser de m'inquiéter ?

— Il m'a demandé si je lui plaisais et si j'étais prête à le protéger, répondis-je, mon cœur battant la chamade.

— Ses questions étaient précises, il savait ce qu'il faisait. Et toi, tu n'as rien vu venir, poursuit-il, sa voix chargée de déception.

— Mais je pensais que... tentai-je de me justifier.

— Tais-toi ! hurle Nico. Laisse-moi réfléchir.

Je me sens profondément mal à l'aise. J'avais cru agir dans l'intérêt de la mission, mais il est désormais évident que j'ai commis des erreurs graves. Je pensais pouvoir inverser les rôles et prendre l'avantage, mais je réalise à quel point j'ai sous-estimé Andrew.

— Nous devons accélérer notre plan. À l'heure qu'il est, il est probablement en train de prévenir son parrain, voire même déjà fait, déclare Nico d'un ton grave.

— Non, je ne pense pas que...

— Boucle là, veux-tu ? me coupe-t-il sèchement. Pour l'instant, je ne veux pas entendre tes pensées. Tu n'as été qu'une imbécile de première, incapable de suivre un plan.

Je sais qu'il vaut mieux laisser Nico se calmer lorsqu'il est en colère, sinon ses paroles peuvent être blessantes. Je me tais donc, attendant qu'il retrouve son sang-froid.

— Tu te débrouilles, mais tu dois le retrouver, ordonne-t-il finalement.

Il se lève pour aller chercher quelque chose dans son coffre, puis revient vers moi en me tendant une arme. C'est le moment. J'ai été engagée pour cette tâche, et je ne peux pas reculer maintenant.

Je relève les yeux vers lui, et comme il me l'a fait comprendre, ce n'est pas un jeu.

— Ne me regarde pas, agis. Sinon, c'est toi que je tue, lance-t-il d'un ton froid et menaçant.

Il m'adresse un regard glacial, empreint d'une détermination sans faille. Pour une fois, j'ai réellement peur, peur pour ma vie.

"Tu serais prête à me protéger ?"

Ta vie ou la mienne. Le choix est vite fait.

Je quitte la demeure de Nico sans me retourner et prends place dans ma voiture. Avec le traceur, je localise Andrew. Il se trouve au même endroit que la dernière fois.

13 h 27, Calle Cali, Bogotà, Colombia.
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À mon arrivée sur les lieux, je gare ma voiture à quelques pas de la sienne. Andrew se tient devant un immeuble, allant et venant. Je me demande ce qu'il fait là-bas.

Je me détache de ma ceinture et sors de la voiture avec assurance, bien que mes jambes tremblent de nervosité. Mon arme est dissimulée dans mon dos alors que je m'approche de lui, un sourire confiant sur les lèvres.

— Nous nous retrouvons encore aujourd'hui, dis-je.

— Apparemment, répond-il sobrement.

— Que fais-tu ici ? tentai-je de maintenir une certaine normalité.

— Arrête ce jeu, mademoiselle Hurley, réplique-t-il d'un ton calme mais froid.

Un frisson me parcourt l'échine. Il connaissait mon nom de famille, et je ne lui avais jamais donné. C'était troublant. Et soudain, une impression de déjà-vu m'envahit. J'avais déjà entendu son nom de famille sans qu'il ne me le dise.

— Co... Comment... balbutiai-je.

— Ne te prends pas la tête, tu me l'as sûrement dit lors de notre rencontre, m'interrompt-il.

"Tu me l'a dit quand on c'est rencontré."

Il me fait un clin d'œil, mais cette fois-ci, je le trouve effrayant. Son visage sombre et impénétrable ne trahit aucune émotion.

— Dis-moi, pourquoi es-tu ici ? me presse-t-il.

— Je...

— C'est à cause de ça ?

Il sort le traceur de sa poche, un sourire en coin aux lèvres.

Le moment de vérité est arrivé. C'est maintenant ou jamais. Prise de panique, je brandis mon arme pour le neutraliser. Mais dans ma nervosité, je perds le contrôle et le frappe violemment. Oh bordel...

Mes mains tremblent tellement que je peine à sortir mon téléphone pour appeler de l'aide. Pas Nico, surtout pas Nico. Je parcours frénétiquement mes contacts.
Débrouille-toi...

Il gît inconscient au sol. Jetant des regards furtifs autour de moi, je redoute d'être dénoncée. Je ne veux pas finir en prison, encore moins dans un pays étranger.

Je parviens à le traîner jusqu'à ma voiture avec peine. Une fois fait, je prends la route, le sentiment oppressant d'être observée ne me quittant pas. Peut-être son parrain est déjà au courant de tout.

On va me tuer...

Je le ramène chez moi et l'attache à une chaise. C'est alors que je réalise que je suis réellement devenue une mafieuse, mission accomplie.

Ma mission est de le tuer.

Ta vie ou la mienne.

Je vais chercher un silencieux. Quand je reviens, je remarque qu'il commence à reprendre conscience.

— Tu... Bryanna, parvient-il à articuler.

Je pointe mon arme vers lui. C'est le moment. Je dois le faire, désolée charmant jeune homme.

Je pensais que tuer serait facile, mais je dois admettre que mon cœur bat la chamade et mes mains sont moites. Je déverrouille mon arme, prête à appuyer sur la détente. Je ferme les yeux.

She Idealizes The Mafias  Where stories live. Discover now