Chapitre 32 - Ezel.

Depuis le début
                                    

- « Tes parents n'étaient pas là pour toi ? » questionnai-je tandis qu'elle pose ses doigts fins sur mon bras. J'imagine facilement la petite Lizéa faire des spectacles.

- « Non, trop absorbés par leur travail mais comment leur en vouloir ? Je voulais juste être à la hauteur. »

- « Tu as assez donné, Lizéa. »

- « Et toi... Que voulais-tu faire petit ? » m'interroge-t-elle.

- « Mes parents voulaient dès mon plus jeune âge que j'aille dans une grande université pour y étudier le droit... Mais après cette année, je crois que je me contenterai d'un truc plus banal. » répondis-je calmement en la laissant me toucher.

- « Ce n'est pas ce que je t'ai demandé. » réplique-t-elle doucement.

- « Je n'ai jamais vraiment eu l'occasion de réfléchir moi-même à ce que je voulais faire, même enfant. Je voulais juste être aimé par mes parents et ils n'étaient jamais aussi heureux que quand je ramenais une note excellente. » confiai-je en fixant les rares passants dans la cour.

Jusqu'à ce que les mains de Lizéa m'agrippent le visage, une douce odeur de vanille. Me forçant à la regarder.

- « Quand j'étais petite, je rêvais d'être une star. » commence-t-elle.

- « Parce que tu voulais être sur le devant de la scène. » complétai-je aussitôt.

- « Je suis sûre que l'enfant en toi a toujours un rêve, simplement tu refuses de l'écouter. » dit-elle, ancrant ses yeux dans les miens. J'en ai l'estomac retourné et le cœur en vrac, heureusement que je ne suis pas cardiaque.

- « Après tout ce que j'ai dû vivre, je crois qu'il est parti dormir. » répondis-je en un sourire.

- « Pourquoi ? Qu'as-tu vécu Ezel Frye ? » m'interroge-t-elle avec curiosité.

- « Des tas de choses pour un ado,  répliquai-je avec un sourire, mais ce n'est pas le sujet. »

- « Pourquoi m'as-tu demandée de venir ? » demande-t-elle alors.

- « Pour voir si tu avais confiance en moi, voir si notre confiance était mutuelle. » répondis-je.

Et pour voir si j'avais raison de te faire confiance, de m'ouvrir à toi. Si j'avais raison de placer ma vie dans la tienne.

- « L'est-elle ? » questionne-t-elle en restant proche de moi. Bouleversant tout mon être.

- « À toi de me le dire. » répliquai-je en un souffle, la frustrant légèrement.

- « Tu es trop secret Ezel, tu passes ta vie à chercher les bons mots pour rester dans le flou. » souffle-t-elle.

- « Tu te focalises peut-être trop sur les mots, justement. » avouai-je.

Tout n'est pas toujours dit, il faut savoir lire entre les lignes.

- « Ne le devrais-je pas ? » me demande-t-elle toujours concentrée sur moi.

-  « Clairement pas, concentre toi plutôt sur les gestes. »

- « Comme à la cafétéria quand tu as ramassé le contenu de tout mon plateau ou quand tu as accouru chez moi pour un cour particulier ? » me questionne-t-elle avec une certaine fierté.

- « Ou comme quand tu t'es énervée sur mon père ou sur le "Maxime" ? » demandai-je en fuyant son regard.

Ezel, tu vas trop loin. Reste sur de la poésie c'est mieux et c'est une valeur sûre.

TUTEUROù les histoires vivent. Découvrez maintenant